Doit-on devenir nostalgique et dire que l’USB c’était simple ? Aujourd’hui, l’organisation de standardisation USB-IF (USB Implementers Forum) annonce l’USB 3.2. Les performances sont séduisantes (20 Gbit/s) même si cela reste un peu compliqué à maîtriser. Vivement l’USB 4, la connectique universelle !
23 ans et toujours vivant. Apparu en janvier 1996 avec la version 1.0, l’USB (Universal Serial Bus) est une norme qui ne cesse de s’adapter à nos besoins en termes de débit mais qui reste d’une redoutable simplicité.
Voici donc l’USB 3.2. Alors que l’USB 3.1 exploite un seul canal pour des débits ne dépassant pas les 10 Gb/s, l’USB 3.2 utilisera deux voies.
L’USB-IF a retenu trois noms commerciaux pour l’USB 3.2, en fonction des débits :
• SuperSpeed USB (USB 3.2 Gen 1)
• SuperSpeed USB 10 Gb/s (USB 3.2 Gen 2)
• SuperSpeed USB 20 Gb/s. (USB 3.2 Gen 2×2)
Cette distinction est louable, surtout au regard des diverses évolutions de l’USB 3.1 et de ses « Gen » qui étaient parfois bien difficiles à comprendre. Mais dans la réalité, ne peut-on pas craindre de voir des petits malins en profiter pour nous refiler des USB « SuperSpeed machins » plafonnant à 5 Gbit/s pour du 20 Gbit/s…
Une chose est sûre, tous les périphériques USB 3.1 sont rétrocompatibles avec USB 3.0 et USB 2.0.
USB 3.1 fait référence aux taux de transfert, il n’inclut donc pas les formats de connecteurs (USB Type-A, Type-B, Type-C, micro-USB, etc.) ni le bloc d’alimentation USB.
De plus, avec les évolutions de la technologie power delivery lancée en 2012, la quantité d’énergie que les hôtes compatibles peuvent fournir aux périphériques passe de 4,5 W à 100 W par port. Lorsqu’un appareil est branché, il peut demander jusqu’à 20V à 5A à l’hôte. Avant que l’hôte ne délivre plus de 5 V à 900 mA, il vérifie d’abord le câble pour s’assurer qu’il est en mesure de fournir en toute sécurité la puissance demandée. Si le câble confirme qu’il peut supporter une puissance supérieure, l’hôte le fournira.
Par ailleurs, il ne sera pas nécessaire de jeter à la poubelle ses câbles USB 3.1 type-C car ils restent compatibles. Par contre, il faudra être un peu patient. Dans un premier temps, seuls les PC intégreront ces connecteurs. Des cartes mères avec l’USB 3.2 pourraient être commercialisées d’ici quelques mois.
Concernant justement les connecteurs, la SuperSpeed USB 20 Gb/s (et donc l’USB 3,2 Gen 2×2) utilisera le Type-C.
Le connecteur de type A est le modèle que l’on trouve sur la plupart des appareils de nos jours. Mais comme vous le savez tous, ce connecteur doit être positionné dans un sens pour y être inséré. En étant symétrique, le connecteur Type-C n’a pas ce défaut. Il dispose par ailleurs de broches supplémentaires pour prendre en charge d’autres protocoles série.
Et voici… l’USB 4
Parallèlement, l’USB-IF a annoncé le 4 mars le lancement imminent de la spécification USB 4. Il s’agit d’une mise à jour majeure pour fournir l’architecture USB de nouvelle génération. Cette connectique universelle sera capable de transférer données, images et courant par l’intermédiaire d’un seul câble.
« L’objectif principal d’USB est en effet de fournir la meilleure expérience utilisateur possible en combinant la transmission de données, l’affichage et l’alimentation électrique via une solution de câble et de connecteur conviviale et robuste », déclare Brad Saunders, président du groupe USB Promoter (qui regroupe entre autres Apple, HP, Intel, Microsoft, STMicroelectronics…).
Elle est basée sur la spécification du protocole Thunderbolt récemment fournie par Intel qui double la bande passante de l’USB. Le débit théorique serait de 40 Gb/s (comme le Thunderbolt 3). Cette interface utilisera des connecteurs USB de type C et maintiendra une rétrocompatibilité avec les interfaces USB 2.0, USB 3.2 et Thunderbolt 3. Les spécifications de l’USB Type-C et de l’USB 4 devraient être publiées d’ici quelques mois. Le temps de digérer la pilule USB 3.2 et d’attendre les premiers périphériques en 2020.
L’USB, qui a fêté ses 23 printemps il y a quelques mois, s’apprête à franchir une étape majeure avec l’USB 4. Et même si l’USB 3.0/1/2 peut ressembler à un sac de nœuds, l’USB-IF aura au final relevé un défi majeur : établir une norme simple à utiliser mais qui est capable de s’adapter à nos besoins croissants en débits.
Au final, peu importe le débit et le SuperSpeed en question. Le périphérique et la machine s’adapteront pour transférer les données.