Pour beaucoup ça ne fait aucun doute : le mobile est réservé aux casuals ravis d’aligner trois bonbons ou d’envoyer un piaf dans le groin d’un cochon. En plus de ce cliché du joueur du dimanche, l’autre poncif est de cantonner ces jeux à de l’achat in-app pour continuer sa partie ou espérer décrocher un héros 5 étoiles.
Bien sûr ces genres existent, et nous leur apportons peu de crédit, mais ça ne nous empêche pas de jouer régulièrement à Hearthstone et Legends Of Runeterra entre deux frags sur Call of Duty Mobile avant de nous balader dans les contrées de Geishin Impact.
Comme quoi les gros titres PC s’exportent bien sur smartphone et nous sommes même tombés dans le piège League Of Legends : Wild rift. Persuadés que ça ne vaudrait jamais la version PC, nous avons en définitif passé les vacances de Noël dessus. Et ce ne sont là que quelques exemples parmi des dizaines (voir centaines) d’excellents titres. Mais quoi de mieux que l’esport pour montrer, s’il en est besoin, que le jeu mobile est aussi une affaire de skill.
Une vraie scène compétitive
Mettons de côté les TCG comme Hearthstone et consorts, identiques sur PC et mobile. C’est tout à leur honneur et ce sont des incontournables, mais seul l’écrin change.
En revanche, si vous pensez que le Call Of Duty : Mobile est pour les noobs, on vous conseille de regarder comment il est joué à haut niveau. Il en va de même pour PUBG mobile, l’une des licences les plus fortes sur le continent asiatique et dont les dotations pour les tournois en 2021 s’élèvent à 14 millions de dollars. Fortnite est évidemment aussi de la partie et les joueurs pros sont plus efficaces avec un écran tactile que beaucoup d’entre nous avec un combo souris/clavier.
Dans un autre genre, Clash Royale propose des batailles haletantes lors de tournois pourvus de belles dotations (380 000 dollars pour la finale de la Clash Royale League en 2020). Supercell, propriété du géant chinois Tencent, se distingue avec deux autres jeux, Brawl Stars et Clash Of Clans. Et nous citons ici en priorité des hits connus en France, mais d’autres tels que Vainglory, Arena of Valor, Mobile Legends : Bang Bang, Free Fire, Modern Combat 5, Shadowgun legends révèlent des podiums de joueurs talentueux.
Comment choisir sa console son Smartphone
Si vous ne visez pas le compétitif, n’importe quel mobile milieu de gamme fait l’affaire. Nous devenons toutefois de plus en plus exigeants et les attentes se rapprochent de ce que l’on trouve sur console et PC :
- Processeur et mémoire vive : Puce A14 pour Apple, Snapdragon 865+, Exynos 990 et 2100 sur Android sont les hauts de gamme du moment. Aucun jeu ne peut mettre à mal de tels foudres. Du côté de la RAM, le mimétisme avec le PC pousse les constructeurs à parfois aller jusqu’à 16 Go. Les 8 Go que nous trouvons actuellement dans beaucoup de modèles suffisent amplement.
- Taux de rafraichissement et résolution : là encore le vocabulaire et les attentes sont proches de ce que l’on connait sur console et PC. Les mobiles les plus chers disposent de l’UHD dont les définitions changent selon le format de l’écran. Les modèles dédiés aux jeux montent à 144 Hz, voire plus. Mais un 90 Hz offre déjà une excellente fluidité sur les jeux compatibles, ce qui est loin d’être la majorité.
- Taille d’écran : plus l’écran est large, plus les interfaces tactiles se font discrètes sur les côtés de l’écran et améliore le confort de jeux. En général, les téléphones pour joueurs dépassent les 6 pouces.
- Batterie : si vous jouez souvent en nomade, une batterie de 5000 mAh ne sera pas du luxe, sinon une batterie externe sera la bienvenue.
- Taux d’échantillonnage tactile : cette autre notion plus rarement indiquée informe du nombre d’informations tactiles qu’enregistre par seconde votre mobile. Les taux varient entre 30 Hz et 240 Hz. Le plus haut est le plus confortable.
Les modèles pour joueurs, en plus d’excellentes fiches techniques (avec parfois un GPU dédié), ajoutent des gâchettes haptiques ou des ventilateurs pour refroidir la coque lors de sessions prolongées. Mais beaucoup de modèles moins ostentatoires sont de remarquables machines de jeu. Les hauts de gamme, bien évidemment, tels que le prochain Galaxy S21 ou l’iPhone 12, mais aussi des mobiles moins couteux tels que le Realme X50 ou le Motorola Edge.
Prochaine étape : GPU et Twitch game
Copiant cette fois le modèle des consoles de jeux, AMD en partenariat avec Samsung invitera une puce graphique gravée en 7 nm+ dans les mobiles. Basée sur la nouvelle architecture RDNA, elle serait beaucoup plus puissante que l’Adreno 650 que l’on retrouve dans les Snapdragon 865 de Qualcomm.
Un point sur les stores et Arcade
Nous entrons là dans un des sujets de ce début de décennie, le jeu par abonnement.
Si vous ne regardez pas à la dépense, les mobiles d’Apple sont d’excellente facture et Arcade regorge de pépites. Alba a Wild Live Adventure, The Pathless, Sneaky Sasquatch, The Last Campfire, Spyder, Cat Quest II, The Survivalists, Creaks, Oceanhorn 2, South of the Circle, etc. Un catalogue de qualité avec un modèle économique clair, mais sur lequel, en définitive, la firme de Cupertino communique très peu. Même l’Apple One regroupant Arcade, Music, TV et 50 Gigas de cloud pour seulement 15 € n’a pas fait grand bruit alors que c’est de loin ce qu’ils ont proposé de meilleur marché depuis des années. À croire, si on voulait être un peu cynique, qu’Apple a honte de faire dans le pas cher. C’est si trivial de se mélanger au petit peuple…
L’offre Android est plus éparse, plus brouillonne aussi, mais lorsqu’on sait cibler les bons jeux et que l’on se fend du mobile adapté au gaming, c’est une véritable console que l’on tient en main. Et surtout, un point en faveur d’Android mais sur lequel on ne pourra pas s’étendre ; l’émulation de consoles « Rétro »… Voilà, voilà… « Arch » vous de chercher…
