AMD a lancé fin 2020 la nouvelle génération de processeurs pour ordinateurs de bureau basée sur Zen 3, suivie par une nouvelle gamme de cartes graphiques rivalisant avec NVIDIA sur un point précis : rupture à tous les étages ! 2021 sera l’année de la consolidation sur le fixe et d’une conquête de légitimité sur les PC portables. Pour ce qui est des GPU…
Nous avons évoqué dans notre article sur la roadmap d’Intel 2021 une société en difficulté. Il faut raison garder ; ils sont passés de leader ultra dominant à leader fragilisé contraint aux bonnes décisions. Il y a certes un climat d’inquiétude, mais ce n’est pas le Titanic !
Filons la métaphore maritime du côté d’AMD. La firme de Santa Clara a ramé pendant plus de 10 ans puis a sorti les voiles avec la première génération de Ryzen en 2017. Quatre ans plus tard, le bateau est solide, désormais équipé de bons moteurs. Lisa Su, la PDG d’AMD, a présenté un carnet de bord cohérent, asseyant sa position sur un marché desktop dont il s’installe tranquillement à la tête, et dévoilant les mêmes objectifs sur le marché portable. Ce beau tableau, mieux, cette belle aquarelle marine ferait presque oublier que les usines TSMC n’arrivent plus à suivre la demande mondiale !
Les Ryzen 5000 font une percée sur le marché mobile
La nouvelle génération de Ryzen arrive en ordre de bataille pour conquérir le marché mobile avec Cézanne. Le tableau ci-dessous détaille les caractéristiques des modèles de processeurs dont la disponibilité est prévue pour le premier semestre 2021.
Retenez avant tout que nous sommes sur du 8 cœurs hyperthreadés pour les modèles les plus puissants. Notez aussi que 3 processeurs d’entrée de gamme sont encore en architecture Zen 2 ; il est bien dommage de ne pas avoir une offre homogène. Rappelons enfin les nomenclatures : U correspond aux processeurs basse consommation, HS consommation modérée (et non pas Hors Service, même si quelques Zen 3 semblent avoir des soucis en sorti d’usine), H consommation classique et HX consommation élevée.
La gamme de Ryzen 5000 est très large ; il y en a pour les ultraportables avec un TDP maitrisé (les modèles U ne dépassant pas les 15 W), et les machines ne lésinant pas sur la puissance (notamment les modèles HX)
Le CPU s’imposent tranquillement, les GPU rament encore
La gamme Ryzen 5000 pour PC de bureau date de la fin d’année 2020, elle sera donc la chef de file de 2021. Tout juste verrons nous arriver deux modèles au TDP abaissé à 65 W : le Ryzen 9 5900 et le Ryzen 7 5800. Si vous avez une impression de déjà vu, c’est parce que les modèles X sont déjà proposés à la vente (Ryzen 9 5900X, Ryzen 7 5800X), deux excellents bestiaux que nous vous recommandons chaudement, mais qui montent plus haut en fréquence et donc ont un TDP largement supérieur (105 W).
AMD va soutenir la génération 6000 de ses Radeon, lancées elles aussi fin 2020 dans un contexte difficile. Primo, elles ont pris de plein fouet la nouvelle génération de cartes NVIDIA, les RTX 3000, à la fois plus performantes et moins cher que les RTX 2000. Secundo, ces Radeon 6000 qui n’ont absolument pas à rougir de leurs performances face à NVIDIA auraient pu bénéficier des ruptures de la concurrence, mais c’est raté !
Des Radeons 6700 verront le jour dans le courant de l’année, mais aucune date n’est avancée pour le moment. Des RX pour portables sortiront aussi en 2021. Elles feront un très bon complément au Ryzen 5000 que nous évoquons ici. Mais pour ce qui est des dates précises, disons que ça n’arrive pas plus tard qu’« on ne sait pas trop quand ». Gageons que le désengorgement des usines de productions pèsera lourd sur ce calendrier encore flou du côté des GPU. En tout cas, ce n’est pas cette année (ni la prochaine) qu’AMD rattrapera son retard sur NVIDIA.
Le 5 nm pour cette fin d’année
La génération de Ryzen 6000 fait déjà parler d’elle. Nous l’évoquons dans cet article car elle est pour l’instant calée dans la roadmap 2021, normalement en fin d’année. L’architecture Zen 4 sera alors à l’honneur et avec elle de nombreux changements.
AMD passera au socket AM5 pour accueillir des processeurs cette fois gravés en 5 nm. Une technologie déjà éprouvée puisque les puces A14 d’Apple en bénéficient. Plus de finesse pour, on le rappelle, plus d’espace entre les transistors afin de réduire l’enveloppe thermique ou plus de transistors pour augmenter la puissance. En réalité, c’est un peu plus compliqué que ça, mais retenez surtout que l’on gagne sur tous les tableaux.
AMD présente donc une roadmap 2021 rationnelle dans l’évolution de ses produits mais surtout pleine d’optimisme sur leur disponibilité. Croisons les doigts pour que leurs vœux se réalisent !
