En ces temps de disette du côté des sorties jeux vidéo, on ne va pas bouder le plaisir de (re)découvrir NieR Replicant. Cette « version améliorée », dixit son réalisateur Yoko Taro, du jeu d’ action RPG né en 2010 propose du contenu supplémentaire, une retouche graphique et reste l’occasion pour beaucoup d’entre nous de comprendre ce qui a conduit à l’inoubliable NieR : Automata.
Ce qu’on en pense…
Petit rappel des faits : durant la fin E (car il y en a plusieurs) du premier épisode de Drakengard apparait la Reine Monstrueuse. Détruite par les hommes, elle se désintègre dans une pluie de cendres provoquant une épidémie dévastatrice. De cet axe narratif sort NieR, premier du nom, qui a connu deux versions : NieR Gestalt où vous incarnez le père de la jeune Yonah, et NieR Replicant où vous prenez le contrôle de son frère. C’est compliqué, n’est-ce pas ?
Rassurez-vous, toute cette genèse n’est pas indispensable pour comprendre les enjeux du titre qui nous intéresse aujourd’hui. Le fil conducteur est même plutôt simple. Yonah est donc très malade, atteinte par la nécrose runique. Son frère tente de la sauver en explorant un monde de plus en plus menacé par les ombres.
L’originalité de NieR tient dans ses différentes phases a priori antinomiques et pourtant si bien reliées les unes aux autres. On passe sans anicroche du RPG action, au hack’n Slach puis au shoot’em up limite Danmaku. Les changements de caméra alternent vue de côté et vue du dessus pour modifier un gameplay revu pour l’occasion et extrêmement dynamique.
Les boss sont parfois titanesques, rappelant les grandes heures des premiers God Of War. L’histoire met un peu de temps à se mettre en place, mais on découvre ensuite une narration tourmentée avec une certaine attirance pour le macabre. Si vous avez joué à NieR : Automata vous reconnaitrez les codes qui ont fait le succès de ce jeu.
Replicant n’évite toutefois pas certains pièges récurrents de l’époque. Notamment les quêtes Fedex, les longues phases de déplacement, un inventaire peu ergonomique, des murs invisibles, etc.
Il faudra donc garder à l’esprit qu’il s’agit d’un jeu de 2010 et qu’il en garde quelques stigmates dans sa construction, mais en dehors de ces petits défauts, ce NieR est une œuvre atypique, captivante, un peu datée sur la forme, mais qui n’a pas pris une ride sur le fond.
Quelle configuration PC min pour jouer à NieR Replicant
« Il marche bien cet émulateur PS3 sur PC ». C’est en quelques mots ce que l’on a ressenti lors des premières minutes de jeu. On voit évidemment la montée en résolution, le travail sur les personnages, mais il faut savoir que NieR est ancré dans son époque, autant dans certaines de ses mécaniques que dans ses décors. C’est souvent vide, et les teintes sont « so 2010 », mais ce n’est absolument pas moche pour autant. NieR a un charme fou grâce à une direction artistique soignée l’emportant sur les limites techniques. La bonne nouvelle est que, même en 2K, il tournerait sur un grille-pain.
La configuration minimale est un Ryzen 3 1300 X ou un Core i5-6400, 8 Go de RAM, une Radeon R9 270X ou une GeForce GTX 1060. Là aussi nous sommes sur du « so 2010’s ». Évidemment, nous n’avons plus rien d’aussi faiblard ici. Notre PC Rush Evo avec son Ryzen 5 4650G, ses 16 Go de RAM et son chipset graphique intégré en tire déjà le meilleur en 1080p. Et comme il s’agit d’une machine évolutive, vous pourrez lui redonner un coup de boost quand le besoin s’en fera sentir.
La config recommandée, presque surgonflée, on ne peut le nier…
La configuration recommandée est encore un Ryzen 3 1300X ou Core i5-6400, 16 Go de RAM et une Radeon RX Vega 56 ou GTX 1660, mais l’éditeur a fait le choix de se cantonner au 1080p alors que le jeu peut monter jusqu’en 4k.
Nous conseillons le PC Airstrike avec son Core i5 11600KF, sa Geforce RTX 3060, son SSD NVMe 500 Go et ses 16 Go de RAM. Entendons-nous bien, cette configuration sera à peine chatouillée par NieR dans les hautes résolutions, mais si vous avez un écran 2K ou 4K il faut de toute façon une bonne puissance pour faire tourner le reste de votre catalogue, et cela même si vous n’êtes pas adeptes des AAA gourmands.
Du jeu d’auteur pour tous ?
NieR se pare d’une dose de mysticisme à la Fumito Ueda (Ico, Shadow of The Colossus…), évoque dans ses phases de shoot les grands moments de Cave (DoDonPachi, Espgaluda..), s’empare des codes du RPG/action occidental et ajoute des personnages forts (notamment la très sexualisé Kainé). On sent dans ce mélange une volonté de donner à la fois un côté excentrique, mature et insolent au jeu. Yoko Taro, le directeur créatif se forge ainsi une image à la Suda 51 (Killer 7, No More Heroes) et confère à son œuvre le petit côté jeu d’auteur qui permet de briller en société. Le tout est de savoir s’il y a plus de sincérité que de posture… ou l’inverse.
La réponse tient dans Drakengard dont nous espérons désormais un remake, mais aussi dans le SINoALICE, sorti sur mobile. Son attirance pour le gothique tendance macabre fait assurément partie de son imaginaire. Une sorte de Tim Burton avec une dose de Winding Refn biberonné au Cioran dans sa façon de questionner l’âme humaine et d’y trouver à chaque fois quelque chose de résolument pessimiste et violent. Nier s’inscrit dans un univers fascinant et c’est aussi en cela qu’il mérite d’être fait plusieurs fois. Yoko Taro est à n’en pas douter un auteur à suivre.