Test Oculus Quest 2 : La VR enfin accessible

Par Nicolas R. de l’équipe service client, pour qui « Il n’y a pas d’âge pour jouer ! ». Du haut de ses 40 ans, il ne compte plus les heures passées à jouer sur ATARI (un autre siècle !) puis sur PC. Du bon vieux point and click avec ses enfants, au gros défoulement sur les FPS en passant par une partie de Starcraft 2, il joue à tout, tout le temps. 20 ans après son premier assemblage de PC, il y passe encore beaucoup (trop !) de temps et a transmis cette passion à toute la famille.

La réalité virtuelle, c’est un peu un serpent de mer, cela fait des années que l’on en entend parler et qu’on nous annonce la démocratisation de cette technologie à base de « c’est pour bientôt ». Le besoin de raccordement à un PC des modèles les plus évolués, le prix ou encore le peu de jeux optimisés VR n’ont pas aidé à ce que cela décolle. Mais avec l’Oculus Quest 2, la VR devient sur le papier plus simple et « abordable ». J’ai voulu le vérifier.

Gamer et passionné de High tech, je suis avec attention l’évolution de la VR. Depuis 3-4 ans, les modèles sont plus aboutis mais restent encore très chers et demandent des machines puissantes (à l’autre bout du spectre, les casques autonomes sont parfois limités ou reposent sur une simple utilisation de vidéo 360 sur smartphone). J’attendais donc que la VR devienne abordable.

Alors quand l’Oculus Quest 2 a pointé le bout de son nez, je m’y suis intéressé. Pour le prix d’un bon écran gaming (349€) vous avez un casque de VR très polyvalent sans y laisser tout votre salaire et il peut en plus tourner avec ou sans PC !

Étant dans une famille de gamer, nous avons 2 ordinateurs à la maison, ma fidèle tour de 2015, équipée d’un I7 6700 et d’une GTX970 encore vaillante, et le tout nouveau PC portable de Madame, équipé lui d’un I7 10875H et d’une RTX 2070.

On fait un peu de place dans le salon, on pousse les meubles et c’est parti !

Unboxing et réglages

Emballage sobre et soigné

J’ai pris l’Oculus Quest 2 64 Go donc et le câble Oculus Link, la mise à jour 28 permettant une connexion sans fil n’étant pas encore disponible au début du test (mais pendant oui, teaser pour plus bas :p)

La notice est simple et claire.

Le 1er démarrage est rapide, on retire les languettes on appuie 2 sec et c’est parti !

Le réglage de la netteté est assez sommaire : on positionne le casque et on serre le scratch de fixation et la sangle pour que ça ne bouge plus. Ce n’est pas évident d’avoir une image qui reste toujours nette, il y a parfois besoin de régler le tout à nouveau en cours de jeu.

Vous pouvez le voir sur la photo de la boîte, il s’agit de l’Oculus Quest 2 From Facebook : il faut obligatoirement disposer d’un compte Facebook pour paramétrer l’application Oculus ; allergiques aux GAFA passez votre chemin !

On se connecte au réseau Wifi, le casque effectue quelques mises à jour, et c’est parti !

Pour définir la zone de jeu (niveau du sol, puis zone libre afin de ne pas se blesser), les caméras du casque permettent de voir l’environnement qui nous entoure en noir et blanc et de tracer au sol un espace de jeu. Une grille apparait lorsqu’on s’en approche trop pour signaler qu’on sort de cette zone.

Le réglage de sensibilité par défaut affiche la grille si on s’en approche progressivement et lorsqu’on est très proche. Cela évite que la grille apparaisse trop souvent et nuise à l’immersion.

Pas besoin d’une pièce énorme ou vide pour jouer ! Ma zone de jeu fait environ 230cm de large pour 260cm de long

Si vous faites des jeux nécessitant peu de mouvements brusques c’est très bien. Attention aux jeux plus dynamiques comme les jeux de sport, j’en ai fait les frais sur un jeu de baseball ou ma main a franchi la grille et tapé violemment le poêle à granulés !

Le mode autonome

J’ai démarré ce test par le mode autonome qui, comme son nom l’indique, ne requiert pas de PC ce qui l’un des gros points intéressants de ce type de casques.

On entre alors dans notre maison virtuelle : c’est beau la vue est magnifique. Pour une première immersion on en prend plein les yeux !

C’est parti !

Un menu s’affiche devant nous pour paramétrer le casque acheter et télécharger les applications. Le menu d’application est un peu fouilli, j’ai eu du mal trouver facilement les applications gratuites, ou à différencier les applications des vidéos par exemple.

L’application premier contact est une sorte de didacticiel qui vous apprend à utiliser ce Quest 2 en manipulant différents objets : avions en papier, raquette de pingpong, etc. C’est finalement l’application qui a le plus plu à mes enfants ^^

On a aussi accès à Youtube et à des vidéos 360 : celles de roller coaster sont un passage obligé avec un casque VR, résultat garanti !

Beaucoup de jeux ressemblent aux mini jeux que l’on peut trouver sur la Wii ou la Switch par exemple, hormis Superhot VR. Beat Saber est un peu l’enfant caché de Ninja Fruit et de Just Dance, mais c’est un bon défouloir. Ça suffit largement à mes enfants, mais il m’en faut plus à me mettre sous la dent.

Que vaut l’Oculus Quest 2 connecté à un PC ?

Passons alors au mode connecté avec le PC pour tirer parti de la puissance de ce dernier : on branche le câble Oculus Link sur le PC, on installe l’application Oculus et c’est parti.

La détection du casque est rapide, pas de réglage compliqué. Bien qu’un petit scratch soit présent pour tenir le câble, j’ai eu de temps en temps des faux contacts qui m’ont fait perdre le lien avec le PC.

Une fois Oculus Link activé, on quitte notre maison virtuelle du mode autonome pour arriver dans une grande salle blanche à la Matrix. Devant nous un tableau de contrôle avec un écran géant, celui du PC. On peut donc se servir de l’Oculus Quest 2 comme un très grand écran pour lire ses mails aller sur le web, etc.

C’est un point intéressant car souvent oublié. Si le nombre de jeux compatibles VR est faible, on peut lancer n’importe quelle application dans ce mode, on peut donc se retrouver avec un écran géant devant soi sans avoir besoin de recul ou de dépenser une fortune. J’ai lancé Starcaft2 pour le fun ^^. Bon, il faut connaitre par cœur son clavier mais ça marche, pour du jeu manette, une fois celle-ci en main c’est vraiment sympa !

Pour l’instant les jeux réellement compatibles VR sont donc peu nombreux. Mais j’ai Subnautica et Elite Dangerous dans ma bibliothèque Epic qui feront l’affaire.

Je lance Subnautica en VR, c’est magnifique ! On est dans la capsule durant le crash.

Début du jeu, je galère un peu avec le réglage des boutons, bon je vais dans l’eau, et là c’est un bonheur ! Explorer les grottes, nager parmi les poissons… c’est très agréable. Par contre, j’ai eu quelques bugs en jeu (une fois en surface impossible de plonger) et je n’ai jamais réussi à trouver un réglage simple des commandes.

 Elite Dangerous maintenant.

1er lancement debout dans la zone de jeu, ma tête se trouve au milieu du corps du pilote si je m’assois, je dois rester debout.  Heureusement, un autre mode (le mode stationnaire) est proposé pour les jeux plus statiques (sim racing par exemple). Je passe sur ce mode, c’est mieux. Les commandes sont pensées pour l’Oculus, tous les boutons indiqués dans le tuto correspondent. L’affichage des différents écrans de contrôle se fait en tournant la tête, j’ai vraiment l’impression de piloter un vaisseau ! 

Pour ce type de jeu, c’est un vrai plus, et j’ai une pensée pour les fans de FS2020 qui, avant, devaient passer par un mur d’écran pour le cockpit.

Pour l’instant pas ou peu de nausée. Un léger moins bien par moment sur des mouvements trop brusques, mais je suis très sensible et j’ai la même sensation après 10 minute de Mirror Edge sur un écran classique :-p.

Sur Steam j’ai PAYDAY2 qui est compatible VR, j’installe le DLC (gratuit) qui ajoute la VR et je remets le casque.

Steam a son propre environnement VR, qui parfois se lance tout seul. Ce n’est pas gênant, mais assez déroutant de démarrer un jeu depuis l’interface Oculus et de se retrouver dans la maison VR de Steam lorsqu’on le quitte. Surtout qu’elle n’a aucun intérêt (juste accès aux jeux déjà lancés et se promener).

Le mode VR de Payday2 est très bien conçu on arrive dans un garage, sur la table à gauche les réglage VR, en face, le lancement du jeu, on est déjà dans l’ambiance.

J’ai fait quelques parties rapides, on se retrouve vite à 4 pattes pour se planquer derrière un meuble ou une portière ou à se pencher pour regarder par la fenêtre dans le jeu ^^

Ça fonctionne bien, c’est très immersif et on prend vite en main le déplacement par téléportation.

Durant ce test j’ai pu installer la mise à jour 28 qui permet de jouer en WiFi sans le câble.

Ça fonctionne très bien, limite mieux qu’avec le câble, aucun lag ou décrochage. Par contre, la batterie du casque se décharge très vite (1h-1h30 de jeu), et il faut un réseau wifi 5Ghz (j’ai testé en 2.4Ghz, c’est inutilisable). Il y a un jeu VR que j’ai toujours rêvé de tester : Fallout VR. J’ai passé plus de 380h sur Fallout 4, parfois juste à me balader dans les terres désolées, alors forcément je veux y être « pour de vrai ! »

Les critiques Steam sont très moyennes, voyons par nous-même. Le jeu se lance, je suis devant le miroir je choisi mon perso, ça y est j’y suis !

Non sans émotion je sors de la salle de bain et me dirige vers la chambre de Shaun, je suis dans Fallout ! J’y suis vraiment ! Je m’arrête, je regarde partout, je découvre une liste de course sur le frigo, c’est beau ! Ça y est les bombes pleuvent direction l’abris 111, j’assiste à la destruction du monde pendant la descente vers l’abri et à l’enlèvement de Shaun coincé dans le caisson cryogénique. Le jeu commence, j’explore l’abri et croise mon premier radcafard que je fracasse à coup de poing. Tellement envie de lui donner des coups de pieds, mais non ça n’est pas encore faisable !

Je récupère un pistolet 10mm et je teste le SVAV (mode de visé propre à fallout)… ben ça marche bien aussi, rien à redire. Je sors de l’abri ça y est les wastelands s’offrent à moi ! j’avance… le jeu plante. Je relance le jeu, Je sors de l’abri ça y est les wastelands s’offrent à moi j’avance… le jeu plante. Je re relance le jeu, Je sors de l’abri ça y est les wastelands s’offrent à moi je sauvegarde, j’avance… le jeu ne plante plus. Allez comprendre…

Le déplacement par téléportation est un peu long, j’essaie le déplacement continu (comme sur un écran) c’est plus rapide mais ça tourne un peu la tête, je marche sur place pour essayer de diminuer l’effet. Finalement la téléportation c’est mieux.

Globalement l’expérience est intéressante. Je ne sais pas si je jouerais 380h dans la version VR, mais c’est un vrai plaisir de se retrouver au milieu des terres désolés.

J’ai testé ces jeux sur mes 2 PC et c’est fluide dans les 2 cas, pas de différence notable. Notamment du fait que le réglage du casque est approximatif et que c’est toujours plus ou moins net dans le casque. Il n’y a donc pas d’intérêt à pousser les détails au max (j’ai tout laissé en auto).

Dernier jeu testé Half Life Alyx.

Une Claque (avec un C majuscule et les traces de doigts sur la joue).

Pour ne rien vous cacher j’étais un peu mitigé jusque-là. La VR est une expérience fun mais un peu comme la 3D il y a quelques années qui avait plus ou moins bien adapté des titres déjà existant et ne renouvelait pas suffisamment l’expérience de jeu pour devenir incontournable.

Avec Alyx c’est différent, le jeu est clairement conçu pour la VR et ça change tout ! Plein d’objets inutile à tripoter, on pousse les portes pour les ouvrir, l’interface et bien pensé le jeu à du sens et la VR parfaitement intégrée et légitime. Je sens que sur ce jeu je pourrais passer des heures !

En conclusion, pour l’instant les jeux type AAA vraiment adapté à la VR sont rares et pas toujours très bien adaptés, ce qui me fait penser à la mode de la 3D il y a quelques temps. Mais Alyx prouve qu’on peut faire de très bon jeu en VR, ce qui n’avait pas été le cas avec la 3D et il y a le segment de la simulation pour laquelle l’oculus est déjà parfaitement adapté.

L’autre avantage auxquelles on ne pense que rarement et de pouvoir l’utiliser comme écran géant pour des jeux classique ou regarder des vidéos. Finalement vous avez 350€ et pas assez de place/de recul pour un écran 32″ 4k, prenez un Quest 2 vous aurez un écran géant et en plus la possibilité de découvrir la VR

Et si vous êtes fan de jeux de simulation auto ou aviation, le casque VR Oculus Quest 2 vous permettra de franchir un pas de plus dans l’immersion pour le prix de bon écran gaming.

Découvrez le casque VR Oculus Quest 2

Contrepoint de vue
Des gamers, il y en a partout à Materiel.net. Et au SI, Jean-Paul a aussi craqué pour l’Oculus 2. Son bilan en synthèse :

Positif :
• Les MAJ régulières : Après Airlink, bientôt le 120Hz
• L’ergonomie des manettes

Négatif :
• Le FOV un peu limite on voit les bordures du casque un peu comme un hublot.
• L’écran LCD et les noir « gris »
• La sangle qui fait mal à toute la famille au bout de 15 minutes, j’ai dû acheter une sangle custom « HALO » et la différence est juste vitale
• Le câble Oculus Link qui fait de la compression (PC) / décompression d’image (casque), on aimerait plus une sortie vidéo directe pour un affichage moins flou
• On s’y perd un peu des fois dans les réglages des jeux car y a des options graphiques in game mais aussi dans le soft oculus et d’autres dans SteamVR

Mes jeux les plus marquants :

• Beat Saber qui a lui seul a déjà rentabilisé l’investissement (j’ai + de 150h sur Steam)
• Half Life Alyx : pas la peine d’argumenter 😊
• Moss, jeu d’aventure / réflexion magnifique
• SuperHOT VR pour se croire dans Matrix
• The RoomVR pour l’escape game de renom sur téléphone
• Wilsons Heart pour une histoire narrative bien flippante avec de bonnes scènes de gameplay
• Lies Beneath, un FPS bien flippant à la direction artistique hors pair.
• Lucky Tales pour la famille, un plateformer vraiment sympa et immersif
• Asgard Wrath reçu gratuitement avec l’achat du Quest 2, un très bon jeu RPG avec action / réflexion / aventure