Core : le point d’équilibre entre Roblox et Dreams

Le succès de Roblox démontre que les plateformes de créations de jeux sans connaissance de langage de programmation ont de l’avenir, à condition de créer une adhésion et en faire un espace d’interaction social. Un pari que Core, encore en phase de bêta à l’heure actuelle, semble capable de remporter.

Avant d’en venir au jeu qui nous intéresse, faisons un point sur Roblox car certains d’entre vous sont peut-être passés à côté ou n’ont pas pris la mesure du phénomène. Nous évoquerons plus tard la forme, restons pour l’instant sur le fond et sur un point précis qui en dit long : l’entrée en bourse de Roblox Corporation le 10 mars 2021. À la clôture en première journée, le cours de l’action montait à 69,50 dollars, soit une valorisation de l’entreprise à hauteur de 38 milliards. Un score au-delà des prévisions du New York Stock Exchange qui estimait la valeur de l’action à 45 dollars pour une valorisation de 29,5 milliards.

Pour redonner un peu de matière à ses chiffres démentiels, rappelons que Microsoft à fait l’acquisition de Minecraft pour 2,5 milliards de dollars, et de Bethesda pour 7,5 milliards. Bien sûr il s’agit ici d’achat et non d’ouverture de capital, c’est donc une comparaison qui ferait bondir les économistes chevronnés, mais ça donne toutefois une indication sur l’estimation d’une valeur de l’entreprise.

Terminons cette petite mise en bouche sur des chiffres plus concrets. En 2020, Roblox réunissait 33 millions de joueurs par jour et le chiffre d’affaires flirtait avec le milliard de dollars, 924 millions pour être précis… Vous pouvez ramasser votre mâchoire, passons à Core.  

Core propose de nombreux type de jeux ; du FPS, de la plateforme 2D ou 3D, du survival, de la gestion. Chaque passage dans un titre est automatiquement sauvegardé et tout se lance en 1 clic. 

On en veut en CORE

Évidemment un tel succès créé des convoitises et Manticore n’a pas hésité à reprendre exactement le principe de Roblox. Si vous ne connaissez pas les rouages de ce dernier, le modèle que nous expliquons ci-dessous vaut pour les deux jeux. Voyons cela en plusieurs points :

– Core est d’abord une plateforme de création. Les développeurs en herbes disposent d’outils basés sur le  moteur 3D Unreal Engine permettant de réaliser un jeu sans aucune connaissance de ligne de code. Les limites sont les assets proposés par le jeu, la dynamique des objets et des personnages, en somme tout ce qui fait la puissance d’un « vrai moteur ». Toutefois le netcode semble assez performant pour l’équilibre des jeux en ligne, les librairies de sons et d’images sont énormes, tout s’assemble par de simples glissé/déposé : les possibilités offertes sont déjà immenses.

– Core est aussi un terrain de jeu gratuit incluant du micropaiement. Les membres peuvent lancer des centaines de jeux sans débourser un centime, un argument de poids pour les plus jeunes. Et il suffit de 5 € par-ci, 10 € par-là pour prendre l’ascendant dans un titre. Un investissement mensuel minime qui, à l’échelle d’une large communauté, donne les résultats affichés par Roblox.

 – Core rémunère les développeurs et n’hésite pas à mettre la main au portefeuille pour leur faire les yeux doux. Des dotations en dizaines de milliers de dollars ont été proposées aux meilleurs d’entre eux. Et si un jeu rencontre le succès auprès de ses participants, 50 % des micropaiements tombent directement dans la poche des développeurs. Il faudra attendre quelques moins pour évoquer un nouvel eldorado, mais un développeur seul dont le jeu connait un succès pourrait se faire une place au soleil.  

Les jeux sur Core sont souvent des clones de jeux ou de licences populaires auprès du jeune public (sans que rien ne soit versé aux ayants droit, cela va sans dire) provoquant rapidement une adhésion au titre.  

Notre ressenti : droit dans le déCORE

Nous rentrons ici dans des critères totalement subjectifs.

Soyons francs ; nous ne passerons pas de temps sur Core pour l’instant. Toutefois, après avoir testé Roblox, nous ne nous attendions pas à un tel fossé graphique. S’il n’y a pas de quoi se décoller la rétine, les jeux bien conçus sont agréables à regarder.

La jouabilité, souvent rudimentaire, est parfois gênée par des touches qu’il a fallu plusieurs fois remapper, mais il ne s’agit que d’une bêta et les titres que nous avons testés sont sur des principes simples et addictifs. À plusieurs, il y a de quoi s’amuser, soit en respectant les règles sur des jeux bien faits, soit en faisant n’importe quoi sur des navets. Et puis il y a ce hub central où retrouver ses amis. Un vrai petit réseau social en soi.

On ne va pas prétendre que cette expérience nous a emballés, mais au regard du moment douloureux que fut Roblox (hormis un clone de thème park bien conçu), nous n’avons simplement pas trouvé ici de jeu qui méritait que l’on s’y penche pendant plusieurs heures. Mais il suffirait d’un seul…

L’interface de Core est claire, bien que totalement en anglais pour le moment. Il ne faut qu’une petite heure pour bien maitriser le hub et se lancer dans toutes les aventures que propose le jeu.

Fornite chevillé au CORE

La force de Core est sans conteste d’arriver sur le marché d’application de Fortnite et de proposer des « bases graphiques » proche du célèbre BR.

L’Epic Game Store compte 160 millions de joueurs PC, 56 millions de joueurs actifs mensuels. Core est totalement gratuit si l’on n’écoute pas les sirènes du micropaiement, et il ne faudra qu’un clic à la communauté de Fortnite pour passer du célèbre jeu de tir à cette arène rigolote où l’on peut s’éclater en une fraction de seconde. Il ne faut pas négliger l’aspect communautaire et le lien social pour les plus jeunes. C’est sans conteste ce qui a fait le succès de Roblox, et Core à toutes les cartes en main pour prendre sa place.