AMD sur tous les fronts

Équiper les consoles et avoir fait basculer le marché des processeurs en sa faveur n’incite pas AMD à se reposer sur ses lauriers. La firme de Santa Clara travaille encore sur les Ryzen 5000, communique déjà sur ses nouvelles architectures, songe à sa prochaine génération de GPU (la RX 7000) et élargit sa gamme actuelle pas plus tard que ce mois-ci !

Un programme chargé pour AMD


Commençons par une mise au point sur cette ambivalence « nouveau produit / pénurie » qui provoque une légère crispation (doux euphémisme !) chez certains consommateurs. AMD, Nvidia, Intel et consorts, comme toutes les industries de ce calibre quelle que soit leur activité, ont une section recherche et développement très en avance par rapport aux produits disponibles en magasin.

Les problèmes liés à la crise sanitaire ou le manque de matières premières ont un impact sur la fabrication, l’approvisionnement et les prix, mais ils n’entravent pas le travail sur les technologies à venir. Sur ce point, AMD reste même dans un état de grâce concernant les processeurs et continue doucement sa remontée sur le marché des cartes graphiques. 

Par rapport au Steam Deck, la Switch reste moins chère, plus simple, bénéficie d’un public raffolant de ses licences, mais Valve pourrait récupérer les joueurs qui allaient vers Nintendo pour son catalogue indé.

Et une console de plus !

Il ne vous aura pas échappé que Valve se décide à aller taquiner la Switch sur son terrain avec son Steam Deck. AMD, déjà confortablement niché dans les PlayStation et Xbox se fait une place dans cette console portable avec un APU (processeur prenant aussi en charge la partie graphique) constitué de 4 cœurs et 8 threads.

Évidemment, ça parait léger au regard de leurs Ryzen haut de gamme, mais l’idée est ici d’assurer un minimum de 30 ips et de monter à 60 ips sur des jeux en définition 1280×800 pixels, un ratio bien suffisant pour un écran de 7 pouces. Difficile de parier sur le succès d’un éditeur qui a cumulé les échecs hardware (Steam Link, Steam Box, Steam Controller, etc.), mais cette portable est très séduisante et AMD fait palpiter son petit cœur !    

Radeon sur l’entrée de gamme

Il n’y a pas de raison que l’architecture RDNA 2 ne vienne pas non plus faire de la concurrence à Nvidia sur l’entrée de gamme. Ainsi, la RX 6600 XT, serait « l’expérience ultime pour le 1080p ».

Doté de 2048 processeurs de flux, 32 Mo de cache, 8 Go de mémoire GDDR6 pour une fréquence de 2359 MHz, elle assure selon le constructeur 92 FPS sur Assassin’s Creed Valhalla, 164 FPS sur Battlefield 5 ou 137 FPS sur Forza Horizon 4 si vous capez la résolution en Full HD. La consommation moyenne se situe autour des 160 W, une alimentation de 500 W pourra donc être suffisante pour architecturer une machine avec ce GPU.

Toutes les cartes AMD Radeon RX 6600 XT

AMD communique sur ses capacités à talonner Nvidia sur les deux arguments majeurs de sa gamme 3000, à savoir le Ray Tracing et le DLSS. Les solutions sont là, reste la partie la plus dure, convaincre le public.

Vous l’aurez compris, la GeForce RTX3060 est au centre du viseur de cette nouvelle carte, et nul doute qu’elle montre des performances comparables à celle-ci. Toutefois, les capacités sur le Ray Tracing et le DLSS restent pour l’instant à l’avantage de Nvidia.

Cette avance technologique est temporaire puisque AMD prend désormais en charge le DXR (DirectX Raytracing). Le FSR (FidelityFX Super Resolution) vient quant à lui concurrencer le DLSS. Le saut générationnel prévu l’année prochaine pourrait bien donner encore des munitions dans cette guerre contre entre les deux géants.

C’est au cours de la présentation des résultats financiers du second trimestre que la PDG d’AMD, Lisa Su, a évoqué le lancement des cartes graphiques RDNA 3 et des processeurs Zen 4 en 2022. N’oublions pas que devant un parterre d’actionnaires, l’optimisme et les promesses de profits sont de mise, mais nul doute que la gravure à 5 nm sera au rendez-vous dès le début de l’année prochaine.

Zen 4 et RDNA 3 pour 2022

Intel proposera entre temps les Alder Lake, la 12e génération de leurs CPU, gravés en « seulement » 10 nm. Encore un camouflet pour Intel ? Loin de là, le grand bleu accuse en retard sur la finesse de gravure, mais pas nécessairement sur la puissance. Cette guerre du nanomètre est avant tout une bataille d’image. Le rapport puissance/prix reste l’argument qui aura fait pencher la balance en la faveur d’AMD. 

Il n’aura fallu qu’une année et peu de sorties de jeux pour que les consoles prennent un coup de vieux avec leur RDNA 2… Ces machines ne se résument pas à leurs architectures, mais on n’aime bien taquiner !  

En attendant, la gamme des Ryzen 5000 ne semble pas avoir dit son dernier mot et pourrait faire encore parler d’elle d’ici la fin d’année avec une technologie présentée lors du Computex :  l’AMD 3D Chiplet. Testé sur un prototype de Ryzen 5000 à 12 cœurs, le gain en performance était de l’ordre de 15 % par rapport à un Ryzen 9 5900 X. De quoi occuper le terrain quand Intel présentera sa nouvelle gamme de processeurs.


Cette capacité à être sur tous les fronts dans une période si incertaine nous évoque un titre d’un album de Supertramp, une référence qui ne parlera qu’aux plus anciens : « Crisis, what crisis ? »  

Tous les processeurs AMD