Depuis quelques années, le casque sans fil séduit. Intra ou circum aural, sportif, true wireless… les déclinaisons sont nombreuses. L’occasion de décrire les dernières évolutions technologiques, pour que la musique ne soit pas seulement bonne, mais encore meilleure.
Comment un mélomane nomade du début des années 2010 se distingue-t-il du même mélomane nomade dix ans plus tard ? Il faut regarder son casque pour trouver la réponse… à condition de pouvoir le faire !
C’était facile dix ans en arrière – presque la préhistoire à l’échelle des temps technologiques : le casque en question manquait rarement de se faire remarquer, d’autant plus qu’un ou deux fils pendaient de ses écouteurs.
Aujourd’hui, et bien que les casques filaires résistent, le sans-fil devient la norme, affermie par la suppression progressive du connecteur mini-jack des smartphones. Les écouteurs, quant à eux, se font parfois très discrets au fond des oreilles, jusqu’à esquiver le regard d’autrui.
Les écouteurs miniatures et « true wireless » sont assurément l’évolution la plus notable depuis 2016 et l’arrivée des premiers Airpod d’Apple. Au fait, pourquoi « vraiment sans fil », la traduction littérale de True Wireless ?
A priori, le moindre casque Bluetooth pourrait prétendre à cet adjectif. Sauf que celui-ci possède un arceau, dissimulant un câble qui attache les deux écouteurs. Ceux d’un système « true wireless », eux, sont indépendants, bien qu’ils fonctionnent évidemment de manière synchronisée pour reproduire un signal stéréo.
Les avantages du « true wireless », expliquent en grande partie son succès ? La légèreté – moins de 10 grammes par écouteur –, une grande discrétion et une liberté de mouvement incomparable. Ces arguments comptent pour les joggeurs, les cyclistes et les adeptes de la salle de muscu.
Il s’agit d’une véritable ligne de démarcation avec les casques Bluetooth traditionnels, munis de larges écouteurs recouvrant plus ou moins les oreilles. Ceux-ci s’adressent davantage aux personnes écoutant leur musique posément, en balade ou dans les transports.
L’ennemie ? La transpiration
Les sportifs doivent cependant considérer deux autres critères : l’étanchéité et le maintien dans l’oreille. La première est exprimée par l’indice IP et désigne notamment la résistance à l’humidité, a fortiori la transpiration.
Concernant le maintien, un écouteur « true wireless » ne subit pas la tension d’un quelconque câble, lequel a en outre la fâcheuse tendance à s’accrocher partout, provoquant un violent arrachement au passage. Un point positif, donc. Malgré tout, comme pour tout modèle filaire, le type d’écouteur – oreillette, semi-intra ou intra-auriculaire – entre en ligne de compte.
Le dernier, pénétrant dans le conduit auditif, est le plus solidement « amarré » à l’oreille. Mais tout le monde ne le supporte pas… Les embouts fournis, de différentes tailles, s’adaptent néanmoins à plusieurs morphologies.
Les écouteurs intra-auriculaires offrent en supplément une bonne isolation acoustique passive, à l’instar des casques supra-auriculaires fermés. Mais c’est rarement suffisant dans les contextes les plus bruyants. Raison pour laquelle la réduction de bruit active, apparue dans les années 2000 pour le grand public, se développe, tant sur les casques sans fil classiques que sur les « true wireless ».
Principe : un micro spécifique capture le bruit ambiant, en partie annulé par le son en opposition de phase produit par l’écouteur. Parfois, au travers de l’application mobile accompagnant la casque, il est possible de régler les paramètres, l’intensité de l’effet et de sélectionner des profils, afin que la technologie soit efficace quel que soit l’environnement.
En contrepartie, cette technologie active requiert de l’énergie et affecte l’autonomie. A titre d’illustration, la batterie d’un intra « true wireless » va durer en moyenne 7 à 8 heures sans, et 5 à 6 heures avec. Heureusement que les étuis de ces écouteurs servent également de batterie externe de secours, autorisant deux à trois charges supplémentaires.
L’autonomie d’un casque sans fil standard diminue dans les mêmes proportions. A la différence près que, à l’origine, elle est déjà deux à trois fois plus élevée. C’est l’un des avantages de ces casques : ils sont peut-être plus pesants, moins pratiques et moins à la mode, que les « true wireless », mais ils se révèlent plutôt endurants.
LDAC, certifié Hi-Res Audio
En ce qui concerne la qualité audio, les deux principaux éléments à scruter sont la qualité musicale du casque ou des écouteurs, et le codec Bluetooth mis en œuvre (Bluetooth impose en effet une compression du signal).
Difficile de se faire une idée de la première sans essayer le casque en question ou se fier aux évaluations de médias spécialisés. Qui plus est, certaines marques ont des signatures marquées (basses accentuées…) qui plairont plus ou moins selon les styles musicaux qu’on affectionne.
Le codec Bluetooth est une caractéristique plus objective. Pour faire court, le LDAC, inventé par Sony voici quelques années, est le meilleur disponible aujourd’hui, avec son débit maximal de 990 kbps et un échantillonnage jusqu’à 24 bits. Il a même été certifié Hi-Res Audio, ce qui intéressera les audiophiles. Il est adopté par d’autres marques aujourd’hui, comme Technics.
Pour en profiter, le casque et le baladeur/smartphone doivent être tous les deux compatibles. Une remarque qui vaut pour tous les codecs suivants, dont l’aptX (350 kbps), de plus en plus répandu, et l’aptX-HD (576 kbps/24 bits), de bonne qualité. Vient ensuite l’AAC pour les produits Apple, de qualité similaire. Enfin, le SBC est le minimum obligatoire, avec un débit maximal recommandé de 328 kbps.
Tous ces codecs peuvent être transportés par Bluetooth 4.0, voire Bluetooth 5.0. Cette dernière améliore la portée et la qualité du signal, ce qui peut en théorie bénéficier aux codecs les plus qualitatifs. En pratique, les perturbations sont parfois tellement nombreuses que le LDAC, notamment, peut rarement donner sa pleine mesure.
Enfin, les écouteurs et les casques se mettent à la page et intègrent de plus en plus des fonctions d’interactions avec les principaux assistants vocaux : Amazon Alexa, Google Assistant et bien sûr Siri, pour les adeptes de la marque Apple. L’intérêt est de pouvoir lancer une requête et d’obtenir quelques infos pratiques – météo, horaires, actualités… – sans avoir à jeter un œil à son smartphone. Bose lui, développe de son côté l’Audio augmented reality (AAR), pour combiner connectivité nomade et audio… On reste coi mais le cap est tracé : toujours plus de fonctions.