La Gamescom de Cologne est le deuxième salon de jeux vidéo au monde. Un rendez-vous incontournable dont on attend un déluge d’informations et une projection enivrante sur les années à venir. Mais plus que jamais, les professionnels du secteur nous ont à peine donné un os à ronger.
On ne va pas se mentir, cette Gamescom tombe à plat et nous donne envie de continuer à filer la métaphore canine. Comme le suggère notre titre, les géants de l’industrie se regardent en chien de faïence n’osant trop vite étaler leurs arguments au risque de se faire dévorer par le reste de la meute. On aurait presque pu dire qu’ils sont tous en train de se renifler le derrière, mais avouez que « gamescom 2019, ça se renifle le derrière » eut été un titre moins engageant…
Disons plutôt que chacun avance à pas de loup, essayant d’anticiper ce que les joueurs attendent du cloud et des prochaines générations de consoles. De notre côté, on se demande comment cela va influer sur nos machines, et pour l’instant tout le monde s’y perd…
Sur un petit nuage
Mine de rien, Google se fait une place parmi les acteurs incontournables du jeu vidéo. La question de la légitimité de Stadia semble oubliée alors que celle du « dans quelles conditions ? » reste largement en suspens.
On salue tout de même le tour de force de s’être ainsi incrusté dans l’esprit des joueurs malgré des annonces si peu séduisantes. Ce Stadia Connect nous aura informé de l’arrivée de Cyberpunk 2077 en plus du soutien déjà connu des autres éditeurs. La liste de jeux s’étoffe, et cela avec de très bons titres, mais Google ne peut se vanter que d’une seule exclusivité (Orc Must Die 3 !), et d’aucun jeu qui ne tire profit ce cette solution dans le nuage, ou plutôt dans la brume.
NVIDIA n’a pas manqué de lâcher une information intéressante qui n’a portant pas eu beaucoup d’écho. Le GeForce Now (leur système de jeu dans le Cloud pour les deux du fond qui ne suivent pas) débarque sur Android et le RTX s’installe dans ses datacenters. Comment vont-ils gérer en interne un tel besoin de puissance et quel algorithme de compression va faire entrer dans les tuyaux une image contenant tant d’informations ? Sur ce point, le constructeur n’a apporté aucun éclairage, nous laissant, comme qui dirait, entre chien et loup.
Xbox a fait lui dans la grandiloquence. Les échanges de tir sur Ghost Recon Breakpoint, Borderlands 3 ou encore le mode horde de Gears 5 couvraient à peine l’enthousiasme dégoulinant des présentateurs sur scène et cette emphase permanente digne de vendeurs d’encyclopédie.
PlayStation a en définitive brillé par son absence (hormis pour l’annonce du rachat d’Insomniac Games) prouvant que de tous ceux qui n’ont rien à dire, les plus intelligents sont encore ceux qui se taisent.
Et le jeu dans tout ça ?
Enfin quelques bonnes nouvelle mais pour des jeux en majorité attendus pour 2020 :
– Humankind : Développé par le français Amplitude a qui l’on doit la série des Endless (Endless Space, Endless Legend etc), ce jeu vient piétiner les plates-bandes de Civilization en faisant évoluer l’humanité du néolithique à notre monde moderne.
– The Settlers : restons dans la gestion puisqu’UbiSoft reboot la licence avec beaucoup de soin apporté aux graphismes et à la vie de nos petits villageois. The Settlers semble bien parti et pourrait nous rendre aussi enthousiastes que le Anno 1800.
– Disintegration : revenons à un peu plus de testostérone avec ce jeu dirigé par Marcus Lehto, l’un des créateurs de Halo. Solo et multijoueur seront au menu de ce qui s’annonce pour le moment plutôt dynamique, pour ne pas dire bourrin.
– Mortal Kombat 11 n’a pas manqué de faire parler de lui avec un pack de nouveaux combattants impressionnants (Spawn, Terminator, le Joker etc.) à un tarif aux allures de Fatality : 40 €.
Mortal Kombat 11 n’a pas manqué de faire parler de lui avec un pack de nouveaux combattants impressionnants (Spawn, Terminator, le Joker etc.) à un tarif aux allures de Fatality : 40 €.
– Street of rage 4 : nous passerons rapidement sur ce titre développé par DotEmu et qui a dévoilé un personnage supplémentaire, mais vivement 2020 que l’on retombe en enfance !
– Kerbal Space Programme 2 : Nous avouons un peu honteusement que nous sommes complètement passés à côté de cette licence, mais on ne manque de mettre l’annonce de ce second volet dans notre sélection pour satisfaire les fans, mais aussi pour l’utilisation de morceau Outro de M83… Un chef d’œuvre…
– Death Stranding : Nous ne manquons évidemment pas de faire un clin d’œil au jeu de Kojima. Déjà parce que notre équipement de pointe en matière de PC ne nous empêche pas d’avoir une PS4 raccordée au téléviseur. Mais aussi parce que Kojima devient une figure quasiment Lynchienne dans cette industrie policée, et que Death Stranding sera soit une expérience incroyable, soit un navet. Ça attise notre curiosité.
Ainsi nous ressortons de cette conférence sans grand enthousiasme, avec l’envie de poser la main sur quelques titres, mais trop peu de réponses sur ce que va devenir le jeu vidéo. Cette Gamescom 2019 nous aura, en définitive, laissé en chien…