Il y a plus de deux ans, l’architecture Turing lançait le fameux Ray Tracing qui est aujourd’hui sur toutes les lèvres, notamment dans l’univers console. La génération de cartes graphiques NVIDIA RTX 3000 pointe le bout de ses Cores et les performances explosent alors que les prix sont plus bas que lors du lancement de la génération précédente. Est-ce le bon moment pour craquer ?
Pour tout de suite détendre l’atmosphère, nous pouvons affirmer que la next gen, la vraie, est déjà là : elle est rétrocompatible avec vos dizaines de jeux et près de 40 ans de trésors vidéoludiques, elle généralise un 60 fps en 4K que les prochaines consoles rêvent d’atteindre, et pourra même faire tourner de la 8K. Mais repassons de suite en mode « bonne foi » pour évoquer cette nouvelle génération de carte.
8nm de finesse dans ce monde de brutes
Sans entrer dans trop de termes techniques, plongeons au cœur de la carte pour comprendre à quel point elle va distancer la première génération de RTX.
Déjà, les modèles 3000 sont gravés en 8 nm, contre 12 auparavant, ce qui permet d’installer plus d’unités de calcul sur la surface du die. Les CUDA Cores sont tranquillement passés de 3072 sur une RTX 2080 à 8704 sur une RTX 3080 et 10 496 sur la RTX 3090.
Les RT Cores et Tensor Cores en charge du Ray Tracing et de l’IA ont eux aussi gagné en efficacité alors que la mémoire graphique, la GDDR 6X (sur les 3080 et 3090, GDDR 6 sur les 3070) franchit un nouveau cap en termes de rapidité.
Pour faire simple, disons que grâce à l’architecture de ces nouveaux GPU, les calculs gagnent en célérité, l’information circule plus vite, le Ray Tracing et le DLSS sont tous deux optimisés ; NVIDIA ne se contente pas d’améliorer quelques éléments de-ci de-là, tout le process qui crée, améliore et diffuse l’image gagne en efficacité.
Dans les faits, ça donne quoi ?
D’après les premiers benchmarks, Jensen Huang, le président de NVIDIA, ne s’est que peu arrangé avec la vérité lors de sa présentation de ses cartes. Le gain en performance sur de la 4K peut être quasiment doublé avec une 3080. Évidemment ça n’arrivera que sur des titres optimisés DirectX 12, avec un excellent travail au préalable sur le Ray Tracing et l’apport du DLSS.
En général le gain de performance reste au-delà des 25 % si l’on prend comme élément de comparaison l’excellente 2080 ti. C’est alors le rapport puissance/prix qui impressionne, car rappelons que ce fleuron de la gamme précédente était positionné aux alentours des 1250 € alors qu’une 3080 en custom Edition tourne autour des 900€.
Croisons les doigts pour que les promesses soient tenues sur la 3070 qui développerait, soi-disant, un peu plus de puissance qu’une 2080 ti pour un prix divisé par deux. Disponible à partir d’octobre, nous sommes impatients de tester la bête.
Et enfin la RTX 3090 dévoilé ce jeudi 24 septembre ! Ce modèle très haut de gamme accessible dès aujourd’hui est proposée en Custom Edition à 1679€. Avec ses 24 Go de mémoire vidéo (contre 10 Go pour une 3080, ou 8 Go pour une 3070) elle se destine aux professionnels de l’image, ou à ceux qui ne souhaitent faire aucun compromis dans leur machine. Taillée pour résister au temps, elle tique à peine lorsqu’on lui demande de la 4k en 60 fps, et peut balancer de la 8K.
Vous voulez craquer ? Patience et config’ requise
Avant d’ajouter un GPU à votre panier, il va falloir mettre le nez dans votre configuration. Pas de panique, les cartes seront compatibles avec votre configuration actuelle, mais il est tout de même conseillé d’avoir une alimentation de 750 Watts pour les 3080 et 3090 et 650 W pour la 3070. NVIDIA prend une marge de sécurité et votre machine n’explosera pas en vol si vous connectez une 3080 en 650 W, mieux vaut toutefois désormais opter pour un peu plus de puissance dans le cadre d’une nouvelle configuration.
De la même façon, le PCIe 4.0 et un stockage SSD NVMe ne sont pas du luxe. En effet, la technologie RTX IO permettra d’envoyer les données directement du stockage vers la carte vidéo sans passer l’étape, encore indispensable aujourd’hui, d’un traitement par le CPU. Il faut pour cela que Microsoft incorpore à Windows 10 l’API DirectStorage.
Là encore, le PCI 3.0 et un SSD classique fonctionnent parfaitement, mais gardez en tête pour une prochaine configuration qu’un bus plus rapide et un stockage adapté tireront pleinement parti de cette nouvelle génération de carte.
Vous pouvez respirer, pas besoin de changer toute votre configuration pour accueillir ces nouvelles cartes, à condition d’arriver à mettre la main dessus. Dire que ces GPU ont fait bonne impression et un doux euphémisme. Nous avons une vingtaine de modèles de RTX 3080 sur notre site, tous sont en rupture de stock et cela s’est fait en quelques minutes. Nous nous attendons au même phénomène pour la 3090, tout comme pour la 3070 au mois d’octobre. Cette pénurie n’est pas seulement dû à l’engouement des joueurs. NVIDIA s’est d’ailleurs fendu d’un communiqué revenant en détail sur le lancement.
On ne saurait donc trop vous conseiller d’attendre, car patience et longueur de temps font plus que force ni que rage (oui, on aime bien citer La Fontaine). Il va y avoir du réassort et de nouvelles cartes de constructeurs tiers. Et puis il pourrait être avisé d’attendre la réponse d’AMD… De qui ?
Radeon, RDNA 2 et… encore de la patience
NVIDA a frappé fort sur cette nouvelle génération de cartes en alliant gains de performances impressionnants et prix revus à la baisse. On ne doute pas que l’architecture RDNA 2 d’AMD donne de beaux résultats sur leur prochaine génération de GPU, mais il va falloir sévèrement montrer les crocs et être agressif sur les prix. La présentation n’est attendue que pour le 28 octobre, soit après la sortie de la RTX 3070. Un calendrier qui n’est donc pas à l’avantage du rouge. NVIDIA ayant confondu vitesse et précipitation pour le lancement de leur carte vidéo, AMD aura peut-être le temps de convaincre les clients qui n’auront pas eu leur 3070 ou 3080 à temps.
Si vous aviez une 2080 (ti ou super) un 2070, voire une 2060 il n’y a pas urgence à craquer, surtout si vous jouez en 2K. Ces cartes sont excellentes, et bien qu’elles soient loin derrière la dernière génération, elles tireront encore le meilleur des jeux modernes.
Pour les cartes plus anciennes, si votre configuration reste homogène (Intel i5 ou Ryzen 5 et 16 Go de RAM minimum), vous vous ferez indéniablement plaisir avec une 3080, surtout si vous jouez en 4K. Le bond en termes de framerate et de rendu transpirera à l’image. La 3070 sera, a priori, aussi impressionnante, et même bien suffisante pour du 2K. Évidemment, si vous en avez les moyens, que vous souhaitez embarquer pour un voyage au long cours avec votre GPU, et ne jurez que par le 4K bien au-delà des 60 fps, la 3090 sera votre Graal, mais soyez sûr d’avoir une configuration monstrueuse et un moniteur qui ne l’est pas moins pour dompter cette bête.