It’s over… clocking

Par Sébastien M., technicien informatique S.A.V configuration, travaillant chez Materiel.net depuis 5 ans. Grand passionné du Hardware, des périphériques PC, de la MAO et du gaming. Ancien gros joueur de WOW et de CS 1.6.

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Nous constatons de moins en moins de retour dans notre Service après-vente pour cause de problème de démarrage lié à un overclocking raté. Ce qui peut s’expliquer par le fait que la pratique s’est démocratisée. Faites chauffer les bios et sortez l’azote liquide.

L’overclocking a pour but de faire fonctionner un processeur (processeur carte mère ou processeur graphique), et la mémoire à une fréquence supérieure que celle prévue par le constructeur. Le but : obtenir de meilleures performances.

Pour réaliser cette opération, tout se passe dans le bios de la carte mère. Certains softs permettent également de faire de l’overclocking sous Windows mais il est préférable de réaliser l’opération dans le bios car ces programmes ont tendance à appliquer une tension plus élevée que nécessaire au processeur.

Évolution de l’overclocking

Il y a très très longtemps (enfin pas si longtemps que ça quand même), les processeurs étaient assez couteux et il fallait presque faire un crédit sur 10 ans pour avoir un processeur haut de gamme.
A cette époque, le moindre Mhz était important et le matériel spécial overclocking n’était pas aussi répandu que maintenant. Il fallait un gros facteur chance pour avoir un processeur et une carte mère qui montent haut en fréquence (certains processeurs de même modèle n’étaient pas identiques, cela pouvait dépendre du batch de fabrication, certains pouvant être meilleurs que d’autres et donc monter plus haut en fréquences sans trop toucher au voltage).

Pour pratiquer l’overclocking d’alors, il fallait augmenter la fréquence du bus, le coefficient multiplicateur du processeur ne pouvant l’être. De nos jours c’est l’inverse : sur les processeurs K de chez intel et Black chez AMD, le coefficient multiplicateur peut être augmenté mais la fréquence du bus, elle, ne change pas.
Auparavant, un mauvais réglage d’overclocking dans le bios pouvait entrainer de gros problèmes de stabilités car les fréquences de bus étaient trop hautes et donc les fréquences de RAM, de PCIE et surtout celle du CPU également. Résultat, un joli écran bleu au mieux voire pas d’affichage du tout au démarrage !

L’overclocking sans risque aujourd’hui ?

Aujourd’hui, tout est plus simple : d’un côté les évents, les concours mais aussi les sites, forums et plateforme vidéo ont simplifié et diffusé l’accès à la connaissance. De l’autre, les constructeurs ayant bien senti l’opportunité commerciale, le matériel s’est lui aussi démocratisé.
L’un des signes les plus flagrant de la démocratisation, très visible à mon niveau , est une forte baisse des demandes SAV liées à la pratique. On ne trouve plus de problème de démarrage résolu après un clrcmos (là où l’on constatait que le bios avait été configuré n’importe comment au niveau des fréquences) car les constructeurs l’ont déjà favorisé sur certaines cartes mères via un bouton facilement accessible pour faire un clrcmos sans compter les fameux réglages d’OC automatique que ce soit directement via l’option dans le bios ou via le bouton OC génie chez MSI par exemple.

MSI OC

En facilitant les choses, les constructeurs ont rendu plus simple l’OC même si les modes automatiques sont quelques peu bridés afin de fonctionner à tous les coups. Avec un réglage manuel on pourrait monter plus haut .

L’époque où l’OC se pratiquait car les processeurs n’étaient pas assez puissants est donc désormais révolue car il n’est plus indispensable aujourd’hui de par les avancées technologiques. Néanmoins, la pratique existe toujours pour les passionnés et ceux qui sont en recherche de performances record.

Les composants

Même si le matériel nécessaire au surcadençage est de plus en plus répandu, il reste un prérequis indispensable.

Processeur : il faut un processeur « compatible » overclocking. Ce sont les versions K chez Intel et les black chez AMD.

Carte mère : En théorie toutes les cartes mères sont compatibles pour overclocker. Néanmoins je vous conseille les séries gamings qui ont des condensateurs et une étage d’alimentation plus performants et seront donc plus stables.

Alimentation : Pour un overclocking réussi, il vous faut une alimentation stable. Pour ne pas se tromper, mieux vaut se tourner vers les références certifiées 80+ minimum.

Refroidissement : l’un des points les plus importants car qui dit augmentation de la fréquence dit augmentation de la tension et donc hausse de la température du processeur.

Pour 10 à 15% d’overclocking on pourra utiliser un bon refroidissement air du style Noctua, Be Quiet, Cooler Master ou autres.
Pour 15 à 20% d’overclocking on préfèrera utiliser un refroidissement à eau en utilisant soit un système tout en un du type Corsair ou EK soit un watercooling fait maison et monté pièce par pièce.
Enfin l’overclocking extrème, réservé aux utilisateurs avertis et pro de cette discipline, fait appel à un refroidissement à l’azote ou avec de la glace carbonique.

Kit mémoire : On prendra de préférence des kits RAM qui ont une fréquence la plus haute possible (2933Mhz en DDR3 ou 4266Mz en DDR4).

Overclocking au magasin Materiel.net de Nantes

L’OC, une pratique un peu fumeuse…

Terminons sur un petit retour sur mon expérience personnelle. Je me suis amusé à overclocker et triturer les bios de la période des athlon xp « socket A » jusqu’au « socket 775 » d’Intel où je revendais mes processeurs pour avoir toujours celui avec le meilleur batch. Aujourd’hui, il suffit d’acheter un processeur débloqué et les composants adéquats. Je ne trouve donc plus grand intérêt à OC surtout que maintenant la plupart des processeurs sont largement assez puissants. L’overclocking sert aujourd’hui plutôt à bencher ses composants afin d’obtenir le meilleur score ou lors de concours d’overclocking.