Vous connaissez (peut-être) déjà bien le modding PC. Après notre article sur le sujet, profitons de la sortie de notre PC Hornet by Watermod pour découvrir un peu plus ceux qui donnent toutes leurs lettres de noblesse à cette pratique et à ce PC en particulier. Rencontre sur le stand NVIDIA de la Paris Games Week 2016 avec un passionné, Laurent Petitpas, co-fondateur de Watermod, plus connu sous le pseudo Seinron.
Q : Durant 4 jours, les visiteurs de la Paris Games Week ont pu découvrir le fruit de notre collaboration, le PC gamer Hornet by Watermod. Comment est né le projet et quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
LP : L’idée était de faire une série limitée tout en ayant quelque chose d’accessible, c’est ce qui nous a réunis. C’est plus un projet de série qu’un « one-shot ». On voulait quelque chose de beau avec des couleurs customisables partout. Il fallait donc un impact visuel maximal tout en permettant le montage de série. Car tout le monde peut avoir ces composants. Mais c’est comme de la cuisine, vous pouvez avoir les mêmes ingrédients que Bocuse, vous ne ferez pas comme lui. Là, cela donne une machine toute prête, bien finie avec un boîtier custo et un éclairage à la demande.
Q : Comment es-tu devenu moddeur ?
LP : Par la force des choses et aussi avec le temps. Je suis l’informatique depuis tout gamin. J’avais par exemple overclocké un DX240 en DX266. Après j’ai monté mes PC et j’avais envie d’un beau câble management. Cela a commencé par là. Puis j’ai eu un Pentium qui chauffait, évidemment, et je me suis penché sur les ventilateurs. On se prend alors au jeu, on change les couleurs… Et c’est lorsque j’ai vu la première configuration du spécialiste Charles Harwood (Murderbox maintenant Xforma) avec un watercooling que je me suis rendu compte du potentiel « beauté » d’un PC. Je m’y suis mis et j’ai soumis mes projets à la communauté, notamment sur HFR et ils ont plu. C’est là que j’ai également rencontré Mathieu (Héredia alias Sassanou, l’associé de Laurent dans Watermod).
Q : Le modding pour toi, c’est quoi ?
LP : C’est le visuel, l’effet « wahou » du PC. C’est comme pour une voiture. En fait, on passe du fonctionnel à l’esthétique. La définition est donc large et il ne faut pas la réduire. A la base c’est ajouter une fonction qui manque à un produit. Cela peut donc être une modification pour les performances, pour l’aspect intérieur, extérieur… Mais à Watermod, on veut surtout créer le look des ordinateurs de demain. On veut des choses qui peuvent se vendre, peut-être moins artistiques mais plus concrètes. En intégrant du watercooling, des belles choses, de beaux matériaux…
Q : Justement, quels sont les matériaux que vous privilégiez pour vos mods ?
LP : J’aime beaucoup l’aluminium, c’est un métal noble et quand il est poli, c’est très classe. Le cuir aussi, avec son côté chaleureux et bien fini. Je préfère l’employer à l’intérieur pour ma part. Et il y a le bois. J’aime les essences de bois et si on est bien équipés, on peut faire de belles choses.
Q : Il y a l’équipement et la formation pour s’en servir…
LP : J’ai 30 000€ d’équipement dans l’atelier et pour le reste, je suis complètement autodidacte !
Q : Et quel matériau est le plus difficile à travailler ?
LP : Le plus difficile, c’est le gainage. C’est ce qui est le plus long. Car un beau mod, ce sont des câbles sur mesure. Il faut parfois une semaine lorsqu’il s’agit d’un PC avec 4 cartes graphiques !
Q : Comment fonctionnez-vous pour penser, imaginer puis fabriquer un mod ?
LP : On choisit souvent le boîtier en premier pour faire un mod. L’idée finale est là dès le début mais ce n’est jamais figé, c’est en perpétuelle évolution. C’est du détail partout, du peaufinage millimètre par millimètre.
Q : Un conseil pour ceux qui voudraient prendre la relève ?
LP : Il ne faut pas avoir peur de recommencer, que ce soit de la découpe ou des finitions. Chaque mod est une succession d’échecs. Il faut aussi prendre son temps, faire et refaire.