La fibre à 1 Gb/s est aujourd’hui un standard lorsqu’on a la chance de bénéficier du très haut débit. Ce chiffre a tendance à laisser imaginer qu’il s’agit d’un débit maximum pour faire véhiculer de l’information sur votre réseau local. Que nenni ! Faisons un point sur l’Ethernet et l’émergence du 10 Gb/s.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est indispensable de faire clairement la distinction entre WAN et LAN.
– le WAN (Wide Area Network), est la façon dont les données sont acheminées depuis l’extérieur jusqu’à votre box ou votre routeur : en somme, Internet. Le débit du WAN dépend des capacités de votre fournisseur d’accès à Internet et de votre routeur. Si vous êtes fibré à 1Gb/s, vous avez là le débit maximal pour recevoir Internet et le propager dans votre lieu de vie.
– Le LAN (Local Area Network) est votre réseau local. Son débit est totalement décorrélé du WAN. Vous pouvez avoir une connexion ADSL souffreteuse et un LAN en 10 Gb/s. Dans ce cas, vos données seront véhiculées en Ferrari sur votre réseau interne (pour copier des fichiers, jouer en réseau local, etc.) et tout ce qui arrivera d’Internet circulera en Trabant (un lien, pour les plus jeunes).
Évolution des débits Ethernet
C’est au début 2000 que le transfert de données en LAN par Ethernet a atteint le 1 Gb/s. Une charge bien trop lourde pour nos disques durs dont le débit maximal était quasiment 10 fois moindre. Dans les années qui suivent, plusieurs ports Ethernet Gigabit travaillant de concert permettent des liaisons allant jusqu’à 4 Gb/s. En 2006 arrive le 10 Gb/s. Cela fait donc près de 15 ans que l’information peut transiter à cette vitesse sur le LAN, notre réseau local. Il est même aujourd’hui possible d’atteindre les 30 Gb/s si l’on dispose du bon matériel.
Le grand public n’y voyait pas son intérêt à cause, déjà, de l’amalgame entre LAN et WAN et du peu de matériel qui constituait leur réseau local. Deux tendances qui sont en train de changer : le WAN peut fournir du 10 Gb/s (même si les offres sont rares et mal optimisées pour le moment) et beaucoup d’entre vous se sont désormais constitués leur petit réseau personnel (le LAN donc), avec plusieurs ordinateurs, un NAS et autres appareils pour lesquels il est confortable d’avoir un débit très performant.
Quel matériel pour en profiter ?
Pour profiter de 10 Gb/s sur votre PC, il est nécessaire d’installer une carte PCI-Express si votre carte mère n’est pas compatible.
Dans ce cas, les Asus XG-C100C ou la TrendNet TEG-10GECSFP donneront un sérieux coup de fouet à votre LAN pour un investissement d’une centaine d’euros.
Pour distribuer le signal sur les différents matériels de votre réseau local, vous devrez vous équiper d’un switch (sorte de multiprise pour les connexions Ethernet). Le Netgear Nighthawk Pro Gaming SX10 arbore 2 ports 10 Gb/s en plus de 8 autres 1 Gb/s. De quoi se monter un LAN performant et bien gérer la bande passante en limitant le débit des machines en fonction de leur utilisation.
Il est enfin possible de recourir à un routeur de type Gaming XR 700 compatible 10 Gb/s. Ce modèle est performant en LAN avec ces 6 ports Gigabit Ethernet en plus du 10 Gb/s et sa compatibilité WiFI 802.11ad. Autre avantage, il stabilise le ping et réduit la latence, afin de fragger en toute quiétude et arrêter d’accuser le matos quand on ne performe pas !
Quels câbles et connecteurs choisir ?
Se confectionner un réseau local performant nécessite d’acheter les bons câbles. Il y a trois critères à prendre en considération : la catégorie, la longueur et le blindage. Il existe plusieurs catégories, mais celles qui nous intéressent sont :
– Catégorie 5e : débit maximum de 1 Gb/s
– Catégorie 6 : débit maximum de 10 Gb/s
– Catégorie 6A : débit maximum de 10 Gb/s, mais avec une plus haute fréquence pour une plus longue portée.
– Catégorie 7 : débit maximum de 40 Gb/s
Vous l’aurez compris, la catégorie majeure à recommander pour le grand public est la 6. Si vous habitez un manoir et que vous avez besoin de maintenir le signal sur une distance de 55 à 100 mètres, il faudra nécessairement recourir au câble 6A. Ce qui, du coup, explique notre second critère, la longueur.
Reste à voir le blindage qui protège le signal des perturbations électromagnétique. Cette fois les normes sont un peu plus complexes :
– U/UTP : niveau de blindage le plus bas, les fils sont rassemblés par paire et torsadés.
– F/UTP : les paires sont torsadées et enveloppées ensemble dans un feuillard (sorte de papier en aluminium)
– U/FTP : les paires sont torsadées et chacune enveloppée par un feuillard.
– S/FTP : les paires sont torsadées, chacune enveloppée par un feuillard, le tout entouré d’une tresse de brins de cuivre.
– F/FTP : les paires son torsadées, chacune enveloppé dans un feuillard et l’ensemble est entouré d’un autre feuillard.
– SF/UTP : les paires sont torsadées, l’ensemble est entouré d’un feuillard et d’une tresse.
– SF/FTP : Les paires sont torsadées, chacune entourée d’un feuillard, le tout est entouré d’un second feuillard ainsi que d’une tresse de cuivre.
Tout dépend ici de la longueur du câble, de l’usage, des interférences possibles. C’est à vous d’y réfléchir en fonction de votre installation. Nous restons de toute façon sur une fourchette de prix entre 10 et 40 € selon les usages. Cela reste un poste à ne pas prendre à la légère, car il peut devenir conséquent si vous devez équiper un switch, plusieurs PC, un NAS, etc.
Enfin, vous aurez noté que certains de nos produits évoquent une compatibilité SFP+. Il s’agit simplement d’un format standardisé permettant de rajouter des modules optionnels de connexion réseau. L’avantage est qu’ils peuvent accueillir de la fibre optique ou permettre des connexions traditionnelles de type RJ45.