On parle souvent de l’été comme d’une saison propice à la photo. Avec la situation actuelle, c’est peut-être un peu moins vrai (quoique, le confinement est aussi un excellent sujet 😉) mais nos smartphones ont de telles capacités que l’on shoote tout et n’importe quand (pour le meilleur et pour le pire). Plusieurs capteurs au dos, devant, des mégapixels à foison, de l’IA… Alors comment bien choisir son smartphone photo ? Et les reflex, hybrides et autres compacts, c’est terminé ?
D’énormes progrès ont été faits depuis les débuts des capteurs sur les smartphones (on parlait même de photophones #LesVieuxSavent). C’est même la surenchère désormais entre le nombre de capteurs photos, de mégapixels, d’options, de filtres… pas simple de faire son choix dans cette jungle d’arguments techniques mais aussi marketing.
Mais avant de détailler ce qui pourra vous aider dans le choix d’un bon smartphone photo, révisons nos bases (pas longtemps, rassurez-vous 😊 si vous voulez aller plus loin, consultez notre guide photo).
Capteur et définition
Le capteur est l’élément essentiel à la photo. C’est sa qualité qui fera celle de l’image saisie. Mais inutile de parader fièrement avec votre tonnes de mégapixels : c’est un argument plus marketing qu’autre chose ! En effet, la qualité d’un capteur se mesure à… sa taille physique. Plus il est grand, plus il a de lumière et donc retranscrit les détails. On comprend vite que les capteurs dans les smartphones vont être petits alors que ceux d’un Reflex peuvent être jusqu’à 100 fois plus grands.
La définition du capteur exprimée en Mpx et mise en avant par les constructeurs, ne sert, elle, qu’à définir… la taille de l’image en pixels. C’est paradoxal vu comme on nous le présente, non ? Comme à la grande époque de la photo numérique, c’est un peu qui a la plus grande… (définition). Or, en dehors des travaux de retouche ou pour des impressions grand format, il est en fait inutile d’accumuler les pixels sur le (pas si) petit écran du smartphone.
Néanmoins, pour améliorer les performances de leurs smartphones, les constructeurs n’ont pas été en manque d’idées pour améliorer la gestion de la lumière et le rendu des détails : ajout de capteurs monochrome ou RGB, technique du pixel binning (groupements de pixels), intervention logicielle et IA (voir plus bas)…
Quand vous disposez de l’information, choisissez donc le capteur en fonction de sa taille et non de ses Mpx : un grand capteur avec une faible définition donnera de meilleures images qu’un petit capteur bourré de pixels tout serrés !
Ouverture
L’ouverture conditionne notamment la quantité de lumière et la profondeur de champ au moment de la prise de vue. Pour faire simple, le chiffre exprimé sous la forme f 1/x doit être le plus petit possible (donc x le plus grand 😉) : un objectif avec une ouverture f/1,2 sera en théorie meilleur qu’un modèle f/1,7 de même amplitude.
Bonne nouvelle sur ce point, l’information est bien mise en avant, particulièrement sur les derniers modèles à plusieurs optiques. Cela permet aussi de masquer les mauvais chiffres (taille du capteur) avec de bons ! Une belle ouverture (de type f 1/1,7) facilite notamment les photos avec peu de lumière ce qui peut quand même souvent le cas avec un smartphone.
Mais puisque l’ouverture détermine la quantité de lumière reçue et que le capteur aussi, on comprend que les deux sont intimement liés et indiquer des ouvertures flatteuses sans préciser la taille dudit capteur est biaisé.
Optique (objectif) et zoom
L’objectif ou système optique se superpose au capteur et est toute aussi essentielle. Intégrant la notion d’ouverture que nous venons de mentionner et la capacité du zoom, elle détermine schématiquement le type de photos que vous allez pouvoir prendre : grand-angle, télézoom, forte profondeur de champ…
Comme en photo, privilégiez absolument les zooms optiques, les numériques étant trop sensibles au flou de mouvement et guère convaincants. Idem pour la stabilisation quand c’est possible. Mais ce sont des denrées très rares sur les smartphones (souvent, les grossissements indiqués (x2, x4, etc.) ne sont pas dus à un agrandissement progressif via l’optique mais par un recadrage ou l’utilisation d’un autre capteur).
Aujourd’hui, les fabricants de smartphone ayant bien compris l’importance de la photo sur mobile, tous ou presque ont dotés leurs modèles de multiples optiques. Idéalement, choisissez un modèle avec au moins un grand angle, un télézoom et les ouvertures les plus grandes possibles.
Pour la profondeur de champs (et obtenir notamment un sujet net et un arrière-plan flou), l’effet est moins saisissant que sur un reflex ou un compact du fait de la petite taille du smartphone. Là encore, les constructeurs ont trouvé des parades avec des capteurs dits ToF (Time of Flight, qui mesure la distance entre les différents points d’une prise de vue avec de la lumière) mais pas seulement…
Traitement d’image
C’est en fait la partie logicielle de votre smartphone qui va compenser toutes ces (petites) lacunes. Et puisque c’est à la mode, on voit fleurir le machine learning et « l’IA », l’intelligence artificielle sur nos smartphones. En résumé, le processeur peut analyser la constitution de la scène pour choisir le bon mode, combiner les différentes images prises en HDR, améliorer la netteté, etc.
C’est donc un point fondamental à analyser pour qui veut choisir un bon smartphone photo. Et là il n’y a pas 36 solutions, seuls les tests vous indiqueront qui a les meilleures performances. Il y a bien sûr moult sites francophones très bons (comme nos partenaires Les Numériques 😉) mais la « bible » est anglophone et se nomme DXOMark. Lancé par la société éponyme éditrice du logiciel… DXo (sont créatifs), le site teste et analyse de nombreux smartphones uniquement sur leur qualité photo et les classe avec un score global. À l’heure où nous écrivons ces lignes, c’est le Huawei P40 Pro qui se distingue avec un score de 128 devant le Honor 30 Pro+.
Le site teste aussi les capteurs avant, eux aussi de plus en plus nombreux et développés. Popularisés par les selfies, ils intègrent peu ou prou les mêmes problématiques que ceux que l’on trouve à l’arrière.
Compacts experts et reflex, une lointaine famille
Avec tous ces progrès et la facilité qu’offrent les smartphones, les compacts experts, les bridges, les hybrides et les reflex vont-ils subir le même sort que les petits compacts standards en voie de disparition ?
Évidemment non. La qualité de l’image, le piqué et les possibilités offertes sont sans commune mesure. L’encombrement non plus bien sûr mais si certains artistes photo s’expriment aussi avec un smartphone, beaucoup restent encore attachés aux reflex. Outre la qualité du rendu, la taille des images en pixels facilite le travail de retouche et s’adapte aussi aux impressions. Car si l’effacement numérique des images n’est pas un fardeau, il serait dommage de ne pas donner corps de temps à temps à vos plus beaux clichés avec un joli tirage papier (qui a dit Fine Art ?).