Dès que l’on évoque les robots, on pense aux sympathiques R2D2 et C3PO. Le cinéma a en effet depuis longtemps (voir Metropolis) popularisé l’idée de machines douées d’une certaine intelligence et plus ou moins semblables physiquement aux êtres humains en chair et en os. Dans la réalité, les laboratoires de recherches se focalisent pour l’instant à reproduire des capacités d’animaux.
« Un jour, les robots pourront nous duper en nous faisant croire qu’ils sont humains ». Celui qui avance cette prédiction n’est pas un hurluberlu. Il s’agit du professeur Hiroshi Ishiguro. Cet expert mondialement reconnu dirige l’Intelligent Robotics Laboratory (Laboratoire de Robotique Intelligente), qui dépend du Department of Adaptive Machine (Département des Systèmes machine adaptables) au Japon.
Mais pour l’instant, nous en sommes encore très loin. On les croise surtout dans des films de science-fiction parmi lesquels « Intelligence artificielle (IA) » de Steven Spielberg et « Blade Runner » de Ridley Scoot.
Il faut donc se contenter de machines plus ou moins agiles et intelligentes ou tout simplement déroutantes ou impressionnantes. C’est le cas de Spot. Développé par Boston Dynamics (qui appartenait avant à la société mère de Google, Alphabet, et qui maintenant entre les mains du conglomérat japonais SoftBank), ce chien-robot patrouille dans le parc Bishan-Ang Mo Kio à Singapour. Sa mission : faire respecter les mesures de distanciation sociale aux heures de pointe.
La souplesse du guépard
Spot n’est pas pour autant un gadget. Cette machine mobile polyvalente peut être utilisée pour diverses applications : désamorcer des bombes, inspecter des plateformes pétrolières ou encore aider des hôpitaux à lutter contre le coronavirus.
En fait, Boston Dynamics est en train de créer un minizoo de bêtes robotisées, avec des noms comme BigDog, SandFlea et WildCat. Mais cette entreprise n’est pas la seule à s’inspirer des facultés et des performances de nos amis les bêtes.
Des chercheurs de l’université d’État de Caroline du Nord ont étudié de près la biomécanique des guépards. Le secret de l’exceptionnelle vitesse (près de 90 km/h sur de courtes distances) de ce carnassier se trouve dans la flexion de leur colonne vertébrale. Ces scientifiques seraient ainsi parvenus à développer une nouvelle génération de robot souple. Elle serait capable de se déplacer plus rapidement sur des surfaces solides ou dans l’eau que les générations précédentes de robots souples.
Les robots souples les plus rapides pouvaient, jusqu’à présent, se déplacer à des vitesses allant jusqu’à 0,8 fois la longueur de leur corps par seconde sur des surfaces planes et solides. La nouvelle catégorie, appelée « Leveraging Elastic instabilities for Amplified Performance » (LEAP), est capable d’atteindre des vitesses allant jusqu’à 2,7 fois la longueur de leur corps par seconde, soit plus de trois fois plus vite.
Toujours à propos de souplesse, des chercheurs de la Harvard John A. Paulson School of Engineering and Applied Sciences (SEAS) et de l’université Beihang ont mis au point un bras robotique souple inspiré de la pieuvre. Il peut saisir, déplacer et manipuler un large éventail d’objets. Sa conception souple et conique, avec ses ventouses, permet à la pince de saisir fermement des objets de toutes formes, tailles et textures, des œufs aux iPhone en passant par les grosses balles d’exercice.
Nanorobots
Mais tous les robots ne tentent pas de reproduire certaines capacités animales. D’autres recherches sont menées afin de développer des nanorobots. Réalisé en 1987, le film « L’aventure intérieure » raconte comment un lieutenant est miniaturisé et injecté dans le sang d’un caissier de supermarché. La réalité a rejoint la science-fiction. Les nanorobots sont de petits « robots » dont la taille varie de 1 à 100 nanomètres. Les scientifiques explorent différentes applications, principalement en médecine.
En 2018, des chercheurs de l’Université d’État de l’Arizona et du Centre national pour les nanosciences et la technologie de l’Académie chinoise des sciences ont utilisé avec succès des robots de la taille du nanomètre pour traiter des tumeurs cancéreuses chez la souris.
Mais n’oublions pas l’essentiel : se restaurer ! Refraction AI, une start-up de l’Université du Michigan, a commencé à livrer de la nourriture fin 2019. La petite flotte de robots Rev-1 de livraison contribue à la sécurité des employés et des clients en limitant les contacts entre humains. Reste à travailler un peu le côté sexy et sympathique du service…