À l’heure des Battle Royale et autres jeux multijoueurs, difficile d’être original dans le genre si ce n’est sur le « decorum ». Torn Banner Studios ne l’est que partiellement avec le titre Chivalry 2. S’il reprend les codes de ses prédécesseurs, ce jeu de combat médiéval se démarque autant par son ambiance et son gameplay. Voire son humour. Est-ce que cela en fait un bon jeu ?
Neuf ans après Chivalry premier du nom et deux années après Mordhau, voici que les combats médiévaux refont leur apparition sur nos PC. Je n’avais jamais goûté aux deux premiers nommés et pour tout vous dire, je ne savais pas à quoi m’attendre et partais donc sans a priori. Si ce n’est que je ne suis pas un grand fan de l’univers de la chevalerie…
Le premier didacticiel marque clairement le ton avec des voix limites à faire pleurer de rires et surtout l’apprentissage du maniement de l’arme, de la façon de porter les coup et de s’en protéger. Dès les premières minutes, on est plongés dans la singularité de Chivalry 2 : dans ce jeu de combat médiéval de masse, il ne suffit pas d’appuyer sur des touches pour déclencher les très nombreux mouvements. Non, lorsque vous tentez de porter un coup, il faut accompagner le mouvement de l’arme avec un mouvement de la souris. C’est dur à décrire mais c’est un peu comme si cette dernière était vos hanches : lorsque vous déclencherez un coup puissant de droite à gauche par exemple, faire le même mouvement avec votre souris amplifiera et optimisera votre attaque !
Un coup (huhu) à prendre se dit-on. Plutôt des : attaque latérale, verticale, puissante, du pied, charge, esquive, blocage… La panoplie est juste immense et c’est un élément qui différencie clairement le titre. Et ce n’est pas tout ! Chivalry 2 se veut assez proche de la « réalité », vous pouvez donc vous saisir de ce qui passe pour vous en servir d’armes, tonneau, pierre, chou ou poulet, ce n’est pas interdit. Ou même jeter les vôtres (bonne chance pour les récupérer après dans une mêlée de 40 chevaliers ^^).
Un léger décalage
Ce gameplay engendre des combats épiques voire brouillons. On meurt, on tue, on meurt, on tue, on progresse… C’est un véritable défouloir mais sans grand sens. Qu’importe, ce n’est pas la mission mais plutôt celle de se divertir et Chivalry 2 ne fait clairement pas les choses à moitié sur le côté fun : outre les poulets susmentionnés que l’on lance, le sound design est… hilarant. Les bruits de combats sont au top, rien à redire mais Torn Banner Studios a joué la carte du décalage avec les voix de nos chevaliers, des touches spécifiques pour crier ou parler avec des expressions et surtout une sonorité (car c’est en anglais) qui nous ont bien fait rire.
Ce plaisir est complété, avouons-le, par le côté sanguinolent « réaliste » de Chivalry 2. La violence est totale. J’ai eu du mal à garder mon sérieux quand au cours d’un combat mon personnage s’est exclamé « where’s my aaaaarrrmmm » avec son bras en moins. Pour ce test, j’ai perdu la tête, parfois la jambe, finit embroché contre un pieu… C’est un festival qu’aurait adoré Deadpool. Dommage, là aussi c’est un peu brouillon, ça se bat de partout sans grande concertation et comme c’est assez « réaliste », il est très fréquent de blesser ses propres coéquipiers. Amateur de stratégie, passez votre chemin.
J’oubliais de vous donner un aperçu global des modes de jeu : il n’y en a que 2 !! Match équipes (40 ou 64 joueurs) et match chacun pour soi, c’est maigre, très très maigre.
Alors certes, les matches par équipes ne sont pas des deathmatchs et reposent sur une sorte de scénario pour lequel il faut valider des points de passage dans un temps imparti durant lequel chaque équipe a ses objectifs (défendre/attaquer un héritier, faire avancer/stopper un convoi). Et à chaque mort (c’est-à-dire souvent), on peut changer de rôle parmi les quatre types de combattants, archer, fantassin, avant-garde ou chevalier. Chacun a ses propres armes et compétences (potions, flèches enflammées…) bien sûr et vous pourrez jouer en FPS comme en TPS. Les décors sont plutôt jolis et variés sans être non plus à tomber par terre, tout comme les personnages et leurs parures (nous y reviendrons).
Côté chacun pour sa peau, le pugilat se passe dans une arène de tournoi. Jolie là encore mais on a vu mieux, tant en termes de qualités que de variétés. Ce qui nous amène à la technique…
Quelle config mini pour estropier sans compter ?
Sur l’Epic Store, ils en sont encore avec des i3-4370 et GTX série… 600 ! Autant dire qu’il faut aller au musée.
Chivalry 2 n’est clairement pas un jeu gourmand. Le moindre PC avec une CG devrait permettre de se ruer dans les joutes médiévales mais si vous souhaitez un tant soit peu de qualité graphique, de fluidité et surtout de pérennité, nous vous conseillons au moins le PC Player One qui devrait permettre de jouer à 70 FPS environ en Full HD sans souci avec sa RX 570.
Quelle configuration PC pour jouer à Chivalry 2 ?
Pour ce test, j’ai utilisé mon PC associant RTX 2060 et Ryzen 7 2700X à 16 Go de DDR4 avec le jeu sur un de mes NVMe. En réglages épiques, je suis à 100-120 FPS en Full HD sur un écran 144 Hz, c’est donc tout bon ! Un « petit » PC Fury vous placera au même niveau ou presque.
Une approche très spéciale
Si vous connaissez les deux prédécesseurs de Chivalry, nul doute que vous savez grosso modo à quoi vous attendre. Pour les autres, ce titre peut être à la fois un excellent défouloir, une révélation ou une déception.
Car si le jeu peut sembler répétitif, il n’en est pas moins très technique pour les meilleurs. Il n’est pas rare de tomber sur des joueurs qui savent manier leurs armes et découpent plusieurs de vos mates en brochette alors qu’ils sont pourtant 5 sur lui. Diantre !
À l’inverse, newbies et fourbes peuvent toujours participer à l’effort de guerre tellement il est simple de repérer un ennemi ayant déjà fort à faire pour l’estourbir. La dignité dans tout ça ? Vu les champs de bataille où vous pouvez tomber sous les coups de catapulte de votre armée, croyez-moi, c’est accessoire ^^
En parlant des environnements, on notera qu’ils sont vraiment riches en détails et éléments interactifs et c’est un plaisir à chaque partie de découvrir un passage discret dans un coin pour foncer sur les archers adverses, de trouver des objets permettant de pousser votre ennemi du haut du mur ou encore tout simplement des poulets à lui lancer… Bah oui, pourquoi pas, c’est la guerre !
L’approche est donc bien décalée ou drôle : on adhère ou pas. Torn Banner Studios assume et conseille même d’y jouer comme un « rôliste » et de reproduire au mieux ce que cela aurait pu donner à l’époque pour une meilleure expérience. Sauf que l’interface et les options sociales pour jouer entre potes sont assez basiques et n’aident pas vraiment, à voir ce que cela donnera dans le temps.
À mon sens, Chivalry 2 n’est donc pas un mauvais jeu loin de là, il est…spécial. Et pour l’instant un peu trop limité pour servir à autre chose que du défouloir. Débloquer des cosmétiques avec de maigres récompenses, comme on voit dans beaucoup de jeux, n’est pas le genre de profondeur qui me satisfait mais nul doute que ce ne sera pas le cas de tout le monde. Surtout qu’ici, monter en niveau donne accès à des armes bien différentes. Quoi qu’il en soit, j’espère que Chivalry 2 s’étoffera en variété et trouvera sa communauté car sa seule particularité du mode de combat mérite que l’on s’y attarde. Et si en plus vous adhérez à son univers médiéval…