Test et Config PC God Of War : cherche pas, t’as Thor !

La sortie de God Of War a créé une telle unanimité que son directeur de développement, Cory Barlog, a fondu en larme en direct devant sa webcam en découvrant les notes. Les nerfs ont craqué suite au développement tumultueux que l’on découvre dans le documentaire passionnant Raising Kratos. La genèse d’un titre mythologique devenu mythique.

Le spartiate sanguinaire et déicide a trouvé refuge à Midgard, loin du panthéon grec et à l’abri du regard des divinités nordiques. La mort de sa femme et le respect de sa dernière volonté obligent Kratos à s’exposer au courroux divin, mais l’invitent aussi à se rapprocher d’un fils dont il était jusque-là distant.

Après un God Of War III convaincant, Santa Monica Studio revoit complètement la formule avec une caméra beaucoup plus proche de l’épaule, ajoutant à la fois de la dynamique et un côté carnassier aux mises à mort toujours sanglantes de Kratos. Atreus, son fils, s’intègre parfaitement aux combats. Non seulement il ne gêne pas son père, mais ses flèches sont souvent salvatrices contre les ennemis prenant de la hauteur. On pense notamment aux Valkyries capables d’enchainer les assauts imparables si le jeune homme ne vient pas casser leur combo. Un arbre de compétences libère des coups de plus en plus ravageurs au fur et à mesure du jeu, renouvelant un gameplay qui ne cherche pas à faire dans la nuance. On reste dans une philosophie très beat’em all où, hormis quelques personnages secondaires, tout ce qui bouge doit être envoyé ad patres dans les pires douleurs.

Toutefois, ces combats donnent lieu à d’impeccables chorégraphies avec une belle impression de toute puissance. Et si Kratos ne dispose pas d’un grand éventail d’armes, c’est de leur parfaite maîtrise et de la compréhension des faiblesses de l’adversaire que vous tirez un plaisir intense jusqu’à la fin de l’histoire.


Le jeu offre des réglages pour, selon votre configuration, retrouver une version PS4 ou, grâce au FidelityFX, DLSS, et autres filtres se montrer plus fluide que sur PS5, mais pas tellement plus beau qu’il ne l’était déjà.  

L’autre qualité du titre tient dans ses moments de dramaturgie doublée par de vrais acteurs. Les séquences sont peu nombreuses, mais toujours parfaitement interprétées. Cet enfant accablé par le deuil, et ce père exigeant font ainsi naître une empathie chez le joueur qui ne cesse de s’accroître jusqu’au twist final.

L’éducation sévère et intransigeante de Kratos fait un peu vieille école, mais se la jouer Mommy (remarquable film de Xavier Dolan) aurait fait tâche entre deux éventrations de trolls. Puis il ne faut pas oublier d’où vient Kratos et les démons qui le hantent : lui redonner une part d’humanité et en faire un mentor sont déjà un exploit de Santa Monica, mais surtout, pour rester dans la diégèse du jeu, d’Atreus. Si vous êtes amateur du genre, n’hésitez pas une seconde, God of War est largement à la hauteur de sa réputation. Il n’est pas dans notre philosophie de mettre une note à une œuvre, nous accordons tout de même à celui-ci un « Chapeau bas Santa Monica Studio/20 ».   

La configuration minimale pour God of war

Nous avons souvent cité le jeu en référence lorsqu’on évoquait le rapport puissance/qualité graphique. God of War ne pouvait se vanter de la fluidité ou de la finesse de beaucoup de nos jeux PC, mais sa direction artistique et ses choix de mise en scène en faisaient l’un des titres les plus impressionnants que l’on ait vus.

En arrivant sur nos machines, le jeu garde de sa superbe, mais Santa Monica Studio a pris soin de ne pas le réserver aux configurations herculéennes. Ainsi il conseille un Core i5 de deuxième génération (ce qui ne nous rajeunit pas) ou un Ryzen 3, 8 Go de RAM et une GTX 960. Il ne faudra pas s’attendre avec une telle puissance à transcender la version PS4, mais vous disposez déjà d’un jeu qui, en 1080p et à 30 fps, colle une dragée à bien d’autres titres.

Nous préférons tout de même viser le 60 fps minimum avec un niveau de détails élevé, et dans ce cas notre Venom avec son Core i5, une RTX 2060 et 16 Go de RAM vous offrira une expérience à la hauteur.     

Nous avons eu recours au clavier pour débloquer quelques coffres où la précision des lancers de hache était de mise, mais en général, le jeu à la manette reste plus satisfaisant et efficace.

La configuration maximale pour tutoyer les dieux

Il serait toutefois dommage de ne pas faire tourner God Of War en mode grand luxe avec au moins un écran 2K, la définition dont bénéficie aujourd’hui une grande majorité de joueurs, sinon en 4K et au-delà des 100 fps. Le développeur conseille un Core i5, ou un Ryzen 5, 8 Go de RAM et une GTX 1060 ou RX 570. Nous allons clairement être plus ambitieux que cela.

Comment ne pas conseiller notre si bien nommé Valkyrie avec son Ryzen 5 5600X, sa Radeon 6700 XT et ses 16 Go de RAM pour se délecter d’un rendu 2K avec un niveau de détails maximum et un framerate toujours bien au-delà des 60 FPS, voire 100. Pour ceux qui ne veulent aucun compromis en 4K, avec un niveau de détails maximum et des FPS au-delà des 100, nous conseillons là encore un titre évocateur, le Goliath avec son Core i7 12700K, sa RTX 3070 Ti et 16 Go de RAM.  

Nous n’avons pas les drivers nVidia optimisés au moment où nous écrivons ces lignes, mais sachez que GOW est très beau sur petite configuration et nécessite beaucoup de puissance pour le transcender en 4K.

Et là, il reste un Kratos…

Les notes hallucinantes remportées par le jeu, parfois au-delà des 20/20, questionnaient la pertinence d’imposer un barème sur une œuvre d’art. Il est évident que si la vue du sang vous effraie ou que vous préférez au beat’em all la précision chirurgicale et punitive d’un Bloodborne (que l’on aimerait tant voir arriver sur PC), God Of War sera à vos yeux une œuvre mineure. Analysons toutefois brièvement le fond du jeu.

Il y a d’abord toutes les qualités citées en introduction, soit un gameplay aux petits oignons, adapté à tous les joueurs (sauver les valkyries n’est pas une obligation), dans un récit parfaitement maîtrisé. Il y a aussi ce monde semi-ouvert, relativement étroit dévoilant peu de vie hormis les ennemis à abattre. Ces derniers sont très pugnaces, mais ne nécessitent pas une IA particulièrement développée qui doit se protéger, contourner, s’organiser en bande. Ce ne sont pas des défauts, loin de là, il s’agit davantage d’un ensemble de choix cohérents qui font que l’on peut rester concentré sur la beauté des décors, sur la dynamique du récit et sur les dialogues entre Kratos, son fils et un troisième larron que l’on ne peut spoiler.

God of War relève presque du tour de magie. La promesse est d’attirer votre œil sur tout ce qui est important et le prestige est de vous faire oublier que vous êtes dans un couloir face à des hordes de chair à hacher. Certains ne se laisseront peut-être pas berner, mais pour les autres, dont nous faisons partie, ce God Of War s’est indubitablement hissé dans notre top 10 des meilleurs jeux de tous les temps.     

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