Dans cette année bien morose, même au niveau jeu vidéo, l’annonce de « It Takes Two » par Hazelight studios et son médiatique patron Josef Farès promettait un vrai vent de fraicheur. En s’attaquant à l’un des plus vieux styles vidéoludique, le jeu de plateforme, cette aventure uniquement jouable en coopération interpelle. On ne spoilera pas l’histoire mais une chose est sûre, beaucoup de paris sont réussis…
Personnellement, l’annonce d’un jeu de plateforme, quand bien même il promettait de casser les codes, ne m’enthousiasme que rarement. Et ne connaissant pas « A way out » ou encore « Brothers », les précédentes productions de Farès et du studio Hazelights, les premiers échos d’It Takes two n’ont pas résonné en moi… Puis j’ai revu le trailer et me suis dit que cela ferait du bien de jouer à plusieurs en ces temps où on ne voit pas grand monde… Bien m’en a pris…
Les deux font la paire
It Takes Two est donc une sorte d’OVLNI. Un jeu qui ne se joue qu’à deux, uniquement à deux. Pas trois ou quatre. Oui je répète mais j’imagine déjà des gens souhaitant faire plaisir et offrant le jeu à un habitué des titres solo… MAIS, le concept étant poussé à son paroxysme, Hazelights permet presque au plus grand nombre de vivre son aventure, nous y reviendrons.
Les joueurs contrôlent donc May ou Cody, ou plutôt leur représentation façon poupées de bois miniatures. Car derrière toute l’esthétique onirique, drôle et bien pensée du jeu se cache l’histoire de ce couple et celle de leur fille qui, pour le coup, fait moins sourire : May et Cody ont en effet décidés de divorcer et l’annonce à leur enfant provoque une crise de larmes à cette dernière (on le comprend !!). Larmes qui tombent sur un livre du Dr. Hakim consacré à l’amour dans le couple et qui provoque une réaction magique : à la manière de « Au secours j’ai rétréci mes parents » (si, si, ils ont fait ça), May et Cody sont transformés en petite poupées et propulsés dans diverses pièces de leur propre maison.
Si leur seul objectif est de retrouver leur fille, le livre Dr.Hakim, qui a pris vie, leur fait vite comprendre que cela ne sera possible qu’à condition de réparer leur relation, de collaborer et qui sait, de s’aimer à nouveau…
Dis comme ça, je suis sûr que certains ont envie de tourner le dos en pensant qu’un jeu de plateformes sur fond d’amourette ce n’est pas pour eux. Je les plains quand ils verront à côté de quoi ils sont passés. Alors non, It Takes two n’est pas non plus révolutionnaire, tant au niveau du gameplay que des graphismes. Mais on rit, on s’amuse, on sourit, on fronce les sourcils face aux boss, on se creuse les méninges, on est surpris… tellement de bons ingrédients qu’il serait dommage de s’en priver. Nous n’en dirons pas plus sur les détails du jeu pour garder les nombreuses petites ou grosses surprises du jeu, raison pour laquelle nous ne vous proposons pas de vidéo. On soulignera simplement l’ingéniosité du scénario, bien que peu épais, puisque chaque niveau nous emmène dans une partie de la vie de la famille et de la maison en reprenant comme point de départ un des vieux litiges du couple.
Config PC mini pour jouer à It Takes Two
En même temps, trop d’images vous aurez spoilé le jeu sans guère vous apporter plus que ce qui vient côté technique. EA recommande des processeurs et cartes graphiques (GTX 660, FX 6100… qui n’existent plus, comme souvent.
- Processeur : AMD FX 6100 ou Intel Core i3-2100T
- Mémoire vive : 8 GB de mémoire
- Carte graphique : GeForce GTX 660 ou R7 260X
En gros, notre PC Player One est au-dessus mais il permettra de jouer confortablement et surtout on ne fait pas plus petit sans CG ^^
Quelle configuration PC pour jouer à It Takes Two
- Processeur : AMD Ryzen 3 1300X ou Intel Core i5 3570K
- Mémoire vive : 16 GB de mémoire
- Carte graphique : GeForce GTX 980 ou R9 290X
C’est un peu plus sérieux et nous avons pu le tester avec une 980 ce qui, en ultra, amène le jeu à tourner autour des 90 FPS. Notre autre joueur, sur RTX 2060 et Ryzen 7 2700X tournait en 144 FPS (limite du moniteur 😉) tout en ultra bien sûr. Un PC Viper en 1660 Super voire un Warlock en 1650 feront donc parfaitement le boulot
Si le moteur du jeu n’est pas gourmand, le rendu est superbe. Cela tient en grande part à la direction artistique, juste magnifique. Les textures et animations rendent à merveille honneur à l’univers imaginé par les développeurs, faits de petits détails (on est tout petits, rappelez-vous), de clins d’œil également et d’interprétations surprenantes et parfois poétiques d’un environnement de maison classique vu par l’esprit d’un enfant en somme.
Si certains regretteront des dialogues uniquement en anglais, je le note pour ma part comme l’un des atouts de cette direction artistique : les voix sont parfaites, les dialogues souvent drôles avec des caricatures faciles mais toujours efficaces. Entre le sous-titrage et l’accent relativement simple à comprendre, cela participe à l’immersion dans ce voyage.
Le seul petit reproche technique que je pourrais faire est la gestion de la caméra, parfois étrange (mais heureusement complètement souple avec le stick) et quelques bug de collision mais il faut vraiment chercher.
Jusqu’au bout du concept
Et le gameplay dans tout ça ? Eh bien contrairement à beaucoup de jeux de plateformes ou de jeux coopératifs, attendez-vous à une sacrée variétés de situation : sauts donc, tir, synchronisation d’actions, énigmes, combats de boss… Tout y passe ou presque. C’est en cela également qu’It Takes Two fait fort car il reprend des mécaniques de jeu que l’on a déjà vu maintes fois mais leur enchainement et leur mise en scène fait passer le tout comme une lettre à la poste.
Surtout, je ne sais pas si je vous l’ai dit, mais il s’agit d’un jeu A DEUX. Si parfois chacun peut être dans son coin, nombre de situations mobilisent les deux joueurs simultanément, chacun ayant des compétences propres au caractère et à la vie des personnages. Communication, synchronisation, réflexion, un vrai jeu de coopération. Seule la mort simultanée des deux protagonistes vous oblige à revenir à la dernière sauvegarde, autant dire à portée de tous.
Et c’est le but pour pouvoir jouer avec vos parents/enfants, petit(s) ami(e), etc. On vous prévient tout de même, si votre partenaire n’est pas un habitué de la manette et du maniement de caméra, cela risque d’être plus drôle (et pénible) que prévu !
Puisqu’It Takes Two est jouable uniquement à deux, on pourrait se dire qu’EA et Hazelights vont s’en mettre plein les fouilles… Eh bien non (ou enfin pas comme ça) puisqu’ils ont été jusqu’au bout de l’idée du titre : jouable en split screen si vous avez un ami géographiquement proche, il l’est aussi à distance avec une seule clé du jeu !
Il suffit pour cela que le joueur ne possédant pas le titre télécharge le pass ami (bon courage sur Origin ce n’est pas forcément simple à trouver !) pour peu que l’autre puisse l’inviter. Seul regret, ce n’est pas cross plateforme alors que le jeu existe sur toutes ou presque (PC, Xbox One et Series, PS4 et PS5…).
Alors on paraîtra peut-être trop dithyrambique pour un jeu qui a priori ne dépasse pas les 12 heures (nous ne sommes pas encore allés au bout, on savoure, et on espère d’ailleurs que la fin ne tombera pas dans la guimauve…). Peut-être parce qu’il fait du bien à une période pas simple. Mais surtout parce qu’il est bien pensé, de A à Z, bien fini ce qui est de moins en moins commun et original ce qui l’est encore moins. Autant de raisons qui font qu’on ne peut que vous inviter à y jouer !