Test et config PC Little Nightmares II : Monstres et compagnie

On doit à la Suède les polars poisseux de Stieg Larsson (Millenium), l’horreur glaçante du film Morse, ajoutons dans la catégorie jeux vidéo ce deuxième épisode des petits cauchemars, toujours aussi dérangeant dans l’ambiance et parfois dans la jouabilité. Mais cette fois vous ne serez pas seul.

Ce qu’on en pense…

Mono est un jeune garçon affublé d’un sac en papier sur la tête. Est-ce pour cacher une disgrâce ou pour rendre anonyme ce petit enfant apeuré qui pourrait être celui que vous cachez en votre for intérieur ? D’abord perdu dans une forêt où l’idée de faire un arrêt piquenique ne viendrait à l’esprit de personne, il entre dans une maison et délivre une jeune fille qui ne vous sera pas inconnue. Le propriétaire des lieux, à mi-chemin entre le vaguement humain et le franchement monstrueux va tirer sans sommation sur ces deux enfants venus l’embêter dans l’élaboration d’une maison de poupée de l’horreur. Le boss suivant convoque encore davantage nos angoisses d’enfants. Une professeure sadique avec ses élèves de porcelaine désarticule sa tête pour venir dévorer les enfants qui ne suivent pas les règles. Just another brick on the wall, chanterait Pink Floyd, mais pas le temps de pousser la chansonnette, il faut s’enfuir.

Tout le jeu est affaire d’ambiance, car si on le dépouille de ses apparats, il ne reste qu’un titre de plateforme parfois maladroit. Pourtant Little Nightmares nous a fasciné jusqu’à la fin

Little Nightmares 2 est une suite de scènes angoissantes où Mono, parfois rejoint par Six, doit fuir sans se faire repérer. Si le jeu est constamment muet, les symboliques sont fortes et l’abrutissement devant les écrans est l’un des thèmes les plus prégnants de cet épisode. Abruti, on a parfois l’impression de l’être lorsque le personnage ne répond pas bien à vos injonctions de la manette, quand la profondeur du décor vous fait perdre les notions de perspectives et provoque une mort idiote, quand certaines phases d’évasion se font à la seconde près et que vous en êtes à votre dixième essai infructueux. Le jeu souffre d’imperfections aux niveaux de son gameplay au point que l’angoisse laisse parfois la place à l’agacement.

Heureusement l’ambiance est là, suintante  de traumatismes d’enfances, dégoulinante de peurs conscientes et inconscientes, dérangeante comme une peinture d’Otto Dix ou un film de Winding Refn. Cette ambiance si réussie sur une bande-son irréprochable donne à ces petits cauchemars toute leur saveur.  

Pour la team pétoche ; Little Nightmares ne fait pas dans l’horreur, mais dans l’ambiance glauque. Si vous ne supportez pas l’Exorciste, mais que Seven est à votre portée, vous pouvez y aller

La config minimum pour se faire peur

La direction artistique est superbe, et votre GPU n’y est pour rien. La mise en scène, la palette de couleur, les animations ne nécessitent pas plus, selon Tarsier Studio, qu’un Intel Core i5 de deuxième génération (ce qui ne nous rajeunit pas), 4 Go de RAM et une GTX 570. Si vous avez encore une configuration comme celle-ci, il est temps de la changer, car même Windows 10 pourrait être à la peine ! Notre Rush sera alors bien suffisant pour profiter du jeu grâce à son Ryzen 3 3200 G épaulé par un chipset Radeon Vega et 8 Go de RAM. Le jeu sera déjà au-delà des 60 fps en 1080p et l’ordinateur pourra plus tard accueillir une nouvelle carte graphique et de la RAM (sachant que le tout se monte aussi facilement qu’un Lego) si vous revoyez vos ambitions à la hausse.

La config conseillée Little Nightmares 2

Même en mode « tout à fond », nous serions ravis de vous proposer nos bécanes de course, mais on serait complètement hors sujet. La configuration conseillée par l’éditeur est un Intel Core i7 de troisième génération, 4 Go de mémoire (il faut arrêter avec les 4 Go, 8 est un minium aujourd’hui !) et une GTX 760 ou Radeon HD 7870. Certes le jeu n’explosera pas le compteur de fps, mais il tournera bien sur cette bécane surannée. Nous conseillons le Headshot pour rester sous la barre des 1000 € (sans OS) qui avec son Ryzen 5 3600, sa GTX 1660 et ses 16 Go de RAM vous fera gouter aux délices d’un jeu tournant au-delà des 100 images par seconde en 2K si votre moniteur est adapté.


Le jeu doit tellement à son ambiance sonore que l’on vous conseille de le faire avec un très bon casque du type Steelseries Artic Pro équipé de son DAC.     

Les mouvements de caméra, les effets de profondeur, d’échelle et de perspective ; tout contribue vous rendre fragile dans un monde où tout le monde est contre vous.

Durée de vie, prix et troll…


Pointer la faible durée de vie n’est pas une pique que l’on envoie au jeu, loin de là. Les cinq à six heures pour terminer Little Nightmares 2 suffisent à faire le tour d’une jouabilité, d’une ambiance, et surtout d’un voyage dans cet univers glauque. Son tarif sous la barre des 30 € nous semble alors honnête, et il relance le débat du juste prix pour un jeu. Doit-il être corrélé à la durée de vie, à la sueur versée par le studio ? Et combien couterait alors un Death Stranding, ou un Witcher 3 qui assurent de dépasser plusieurs dizaines d’heures de jeu ?

Il n’y a pas de réponse toute faite, tout est question de prix psychologique, de ressenti de chacun auquel nous ajouterons un peu de troll et de discussion de comptoir, car tout de même… 80 € les jeux AAA neufs sur PlayStation 5, ça fait mal au…