Test et config PC Total War : ROME REMASTERED, “Victoriae mundis…

…Et mundis Lacrima. Bon, ça ne veut rien dire, mais c’est assez dans le ton ». Quoi de mieux qu’une citation du Loth D’Orcanie de Kaamelot pour évoquer Rome l’éternelle dans un jeu qui prend quelques rares liberté avec l’histoire. Total War : ROME REMASTERED n’est pas une totale nouveauté. Il s’agit ici d’une nouvelle version du premier opus, de ses extensions et de quelques ajouts. Sorti en 2004 (!), il restait une référence mais forcément un peu daté. Est-ce que cette refonte plaira aux anciens et aux nouveaux venus : solus deus scit !

Ce qu’on en pense…

Faisons un voyage dans le temps, mais pas aussi loin que l’antiquité. En 2004 sort Rome, la version de Total War qui a sans nul doute popularisé la licence. Si vous n’y avez jamais joué, la formule est simple. Vous prenez la tête d’une famille romaine et assurez son expansion sur le monde connu.

À mi-chemin entre Civilization et Warcraft (très grossièrement !), vous étendez votre domination sur les terres avoisinantes avec, pour les plus courtois d’entre vous, une tentative de diplomatie. Vous êtes alors sur une carte en vue aérienne, à la manière de la licence de Sid Meir, et le jeu se déroule en tour par tour.

Si l’autochtone prend ombrage de votre présence et que l’affrontement est inévitable, la carte change et vous passez en combat en temps réel. Le champ de bataille s’étend désormais sur quelques hectares où se concentrent les deux armées ennemies. Vous déplacez vos troupes pour étriller à coups d’armes blanches le malotru qui a osé douter de la toute-puissance de Rome.

Creative Assembly rajeunit son jeu sans le dénaturer. On retrouve ainsi la rigidité de certaines batailles avec un pathfinding aléatoire, mais Rome a tellement d’autres qualités.  

Cette version Remastered apporte d’abord un bon coup de « polish » aux textures, avec cette fois la possibilité de monter jusqu’en 4K. Les bâtiments et unités ont été remodélisés pour éviter de faire « so 2004 ». Ça reste malgré tout « so 2010 ». Lors des confrontations, on reste sur des terrains vides avec une topographie approximative, mais nous ne sommes pas là pour apprécier le caractère bucolique du décor. L’ensemble reste flatteur pour qui a connu l’ancienne formule et tout à fait regardable pour les nouveaux venus, notamment sur la carte du monde. On sent un peu la naphtaline, mais le titre du jeu est clair, il s’agit d’un « remaster » pas d’un « remake ».

L’interface a aussi été revue, avec un meilleur maniement de la caméra, de nouveaux calques pour mieux appréhender l’état de votre empire naissant, quelques icônes de raccourcis inspirées des opus suivants sur les cartes de bataille et du monde. Il y a de plus 16 factions supplémentaires, donc 38 au total et surtout l’ajout des marchands afin d’étendre votre empire avec ce qui a toujours dominé le monde : l’argent !

Le jeu s’adresse aussi aux néophytes et vous accompagne durant un premier siège et une bataille. De quoi en comprendre suffisamment les rouages avant de vous lancer dans l’aventure.  

La configuration de base pour jouer à Total War : Rome Remastered

Vous aurez compris dans notre laïus sur les graphismes qu’il n’y a aucune raison de faire chauffer la 3080 pour profiter de Total War dans les meilleures conditions. Le minimum conseillé par Creative Assembly est un Core i3, 6 Go de RAM, une GTX 600 ou une AMD HD 7000. La bonne blague. Certes, le jeu se lancera, mais en 1080p à 30 images par secondes avec des chutes de framerate dès que vous afficherez plusieurs dizaines de troupes.

Pour un peu plus de modernité sans avoir une exigence au-delà du 1080p, nous conseillons le Viper. Avec son Ryzen 5 3600 et ses 16 Go de RAM vous êtes tranquille côté puissance brute, la GTX 1600 super sera à l’aise avec tous les jeux récents pourvu que vous restiez en full HD. Elle pourra prétendre à de la 2K en jouant sur les options graphiques.

Configuration recommandée : La machine pour que le triumvirat s’incline

Les recommandations de l’éditeur : Intel core i5-4570 ou Ryzen 5, 8 Go de RAM, GTX 770 ou R9 290. À quoi bon remasteriser leur jeu si c’est pour conseiller de le mettre en 1080p ? Pour de la 4K, il faut du solide parce qu’il faudra aussi faire tourner d’autres titres. Le Hellfire avec son Core i7 10700KF, ses 16 Go de RAM et sa Geforce 3070 est complètement surdimensionné pour Rome, mais a le mérite de vous mettre à l’aise avec tout le reste de votre ludothèque dans une 4K plutôt fluide si vous n’abusez pas du Ray Tracing.

Le lifting de la carte est convaincant. Un bon point, car ça reste l’élément de jeu sur lequel vous restez le plus longtemps. En dézoomant totalement on a même désormais le droit à une carte tactique.

Bienvenue aux néophytes, adieu la vie sociale

Alors que se dessine un retour à une vie un peu plus « normale » dans les prochaines semaines, il peut être avisé de prévenir du côté chronophage de la licence Total War. Surtout que cet opus est une excellente porte d’entrée pour les primoaccédants.

Les cinq ou six premières heures restent une étape difficile, moins aride qu’un premier lancement de Crusader Kings, mais donnant tout de même l’impression d’être face à un tableau Excel immense et gavé de formules. Il faut alors se concentrer sur sa petite contrée et vous en remettre à l’adorable conseillère (en haut à gauche sur nos captures d’écran) qui à la courtoisie de ne jamais vous laisser sans but. Le sénat ne manquera pas non plus d’envoyer des requêtes pour accroitre votre réputation au cœur de la grande Rome.

Vous comprendrez vite que la diplomatie et les négociations commerciales ajoutent au côté belliciste des Total War une dose de pondération et de réflexion très savoureuses. Les plus stratèges s’équiperont d’un petit carnet pour prendre des notes sur les mécaniques et l’état de leur empire afin de ne rien laisser au hasard. Si vous arrivez à ce stade, il est déjà trop tard, vous êtes pris au piège. Des dizaines d’heures de jeux en perspective. Et si jamais vous goutez au multijoueur, comptez plutôt en centaines. Totalement addictif !