Ils ont fait la « Une » ces dernières semaines, les premiers PC portables équipés en GPU RTX 3000 ont déboulé et offrent une autre façon de goûter à l’architecture Ampère de NVIDIA. Le MSI GP 76 Leopard 10UG-239FR est de ceux-là. Son châssis tout en sobriété cache, sur le papier, un monstre de puissance avec son couple Core i7-10870H et RTX 3070 donc. De quoi exploiter à fond la dalle 17 pouces Full HD 144 Hz me suis-je dit avant de commencer ce test…
À défaut de pouvoir greffer une RTX 3000 dans ma tour (eh oui, les clients d’abord 😉), l’arrivée des PC portables équipés avec les versions mobiles de ces GPU était pour moi une aubaine pour évaluer les performances en jeu de ces nouvelles cartes graphiques NVIDIA.
Il y a bien longtemps que je n’avais plus utilisé de laptop gamer alors à la découverte du CV du MSI GP76 Leopard 10UG-239FR, j’en bavais d’avance, moi qui suis plutôt habitué à un Ryzen 7 2700X épaulé par une 2060, le tout sur un 27 pouces Full HDD 144 Hz.
Au moins, cela n’allait pas me changer de résolution puisque le GP76 adopte lui aussi cet affichage mais avec un écran 17 pouces IPS. Ce qui dans un premier temps m’a un peu surpris puisqu’avec la puissance associée du processeur Intel Core i7-10870H (jusqu’à 5,00 GHz en mode turbo quand même) et de la RTX 3070 qui l’équipe, j’imaginais que les constructeurs allaient monter au-dessus du Full HD. L’accent, comme ici, a plutôt été mis sur la fluidité.
Évidemment, pour accompagner ce trio de choc, on retrouve 16 Go de Ram et un SSD NVMe d’1 To. Voilà pour les caractéristiques principales et c’est bien beau tout ça mais, comme moi lorsque j’ai reçu le carton, on a surtout envie de voir à quoi ça ressemble et comment ça tourne. Pour la première étape, c’est Kévin qui a eu la chance de déballer le bébé et vous en fait profiter en images (c’est plus sympa qu’avec des mots !)
Tour du propriétaire et premiers contacts
Vous le voyez, le châssis de ce GP76 est très sobre et ce n’est pas pour me déplaire. Pas de RGB en dehors du clavier, des matériaux qui respirent la qualité et une robe noire classieuse. Dommage que celle-ci marque autant les traces de doigt.
Nous sommes bien ici avec un « trans »portable gamer : épais de 2,6 mm et pesant 2,9 kg, le GP76 n’est pas un poids plume mais ce n’est pas non plus un mastodonte au vu des composants qu’il renferme. Car oui, nous vous avons dit qu’il y avait une RTX 3070 et il ne s’agit pas d’une version Max-Q, plus fine et moins énergivore mais aussi moins puissante. Non, il s’agit ici du GPU mobile 3070 le plus trapu.
Avec cette caractéristique en tête, je fais rapidement le tour du PC et le dessous pour voir comment MSI a géré l’évacuation de la chaleur qui promet de ne pas être une mince affaire. Ouïes à l’arrière et de chaque côté, classique, mais aussi sous le laptop avec de grandes ouvertures qui laissent entrevoir le système de refroidissement du GPU. Est-ce que ce sera suffisant et surtout pas assourdissant, nous verrons ça plus tard… (spoiler, ce n’est pas le cas !).
Pour qui n’est pas habitué aux Laptops gamers, la découverte du bloc d’alimentation va provoquer un choc : comme souvent c’est du gros et lourd. Pas très pratique mais indispensable pour en profiter pleinement (nous y reviendrons) et on regrette que MSI ait choisi un connecteur propriétaire pour cet accessoire.
Côté connectique justement, c’est largement suffisant pour mes besoins avec un HDMI 2.0, pour qui voudrait transformer le GP76 en ordinateur de bureau (pratique pour goûter à des résolutions plus élevées), 3 USB 3.0 et un 3.1 Type C, là encore pour un écran par exemple. Le tout est complété par un jack 3,5 mm et le traditionnel RJ45. Celui-ci ne m’a guère été utile puisque j’ai majoritairement profité du WiFi 6 AX intégré.
Ça va viiiiiiittttee
Puisque l’on parle de réseau, les premiers contacts avec la machine vont consister à installer tous les softs avant d’enchainer les FPS.
Premier constat assez agaçant, le GP76, à l’heure où nous écrivons ces lignes n’est pas « à jour » : Bios, firmware, pilotes Intel… Dommage surtout pour ceux qui ne feront pas attention. Deuxième chose, mais c’est là plus classique, le GP76 est blindé de logiciels, MSI bien sûr mais aussi Steelseries et… Norton :/
Néanmoins, on constate que tout va aller très vite avec ce bestiau. Je multiplie les installations en parallèle, configure quelques applications en même temps, le PC souffle un peu mais va à la vitesse de la lumière, un vrai bonheur. J’ai quand même le temps de constater que le trackpad ne me convient pas. Je n’ai pas assez de recul sur les laptops mais si celui-ci n’a pas l’air plus mauvais que les autres, les zones de clics répondant bien, ce n’est clairement pas pour moi. Et puis, on est sur un PC portable gamer alors la souris est de toute façon obligatoire !
L’autre élément avec lequel on fait bien sûr très vite connaissance, c’est le clavier. Comme souvent, il est signé Steelseries et est donc rétro-éclairé. Une touche de fonction permet de faire varier les effets et l’intensité lumineuse… ou pas ! Durant notre test, cette fonction n’a parfois pas fonctionné et on soupçonne le logiciel Dragon Center de MSI et le Steelseries Engine de ne pas toujours bien s’entendre. Ça fait tâche d’autant que le rétro-éclairage est bien trop faible, même poussé au max. La frappe est agréable, c’est silencieux sans être mou. Rien de notable pour les habitués des laptops mais pour les autres, il faut s’habituer notamment en jeu, cela reste un laptop, c’est très fin et compact.
Les jeux sont (re)faits
Justement, venons-en à l’expérience en jeu puisque c’est ce pour quoi le GP76 est conçu. Car si évidemment j’ai aussi eu un usage bureautique et multimédia, il n’y a pas grand-chose à dire, tout fonctionne parfaitement.
Avant de détailler mon propre ressenti, rappelons que nombre de jeux aujourd’hui requièrent une connexion internet permanente, la mienne n’étant pas optimale, cela a pu jouer (c’est le cas de le dire). Mais autant vous spoiler tout de suite, côté fluidité et perfs graphiques, même s’il faut parfois bien chercher les réglages (souvent plus à cause des jeux que de la machine), j’en ai pris plein les yeux comparé à mon desktop.
Pour mieux évaluer le bond de performances proposé par NVIDIA au travers de ce MSI, j’ai donc repris peu ou prou mes jeux du moment : Cyberpunk 2077, Battlefront II, Ark Survivor, Modern Warfare et F1 2020.
Ce dernier est celui que j’ai le moins parcouru ; il tourne déjà très bien sur ma machine, le GP76 s’en amuse donc sans sourciller en Ultra.
Je me jette plutôt sur le plat de résistance et le titre de Cyberprojekt qui faisait suer à grosse gouttes ma config en medium/high sans RTX.
Persuadé que le jeu va également mettre à mal le MSI, je passe par le logiciel GeForce Experience pour adopter ses presets : Réglages élevées/ultra, RTX On et… 35-40 FPS sur les premières séances du jeu alors même que Night city ne s’est pas dévoilé. Ça pique. Mais Cyberpunk est gourmand on le sait et surtout, jouer avec les réglages permet bien sûr de faire mieux. Sans RT, les réglages Ultra sont au-delà des 60 fps mais ne dépassent pas les 80. Et en intégrant le préréglage Ultra RT du jeu, on tutoie les fameux 60 fps.
Pour faire parler l’écran et atteindre les 144 fps qu’il permet, Fortnite est une valeur sûre (j’ai bien dit pour ça !). Régler en épique et avec le Ray-Tracing ; l’hypothèse se confirme très vite.
Direction Call of Duty et les modes solo et multijoueur (Warzone). J’avais trouvé la campagne superbe avec ma 2060 alors j’ai relancé quelques missions avec cette 3070 et joué avec les différentes réglages pour voir le rendu. J’ai bien fait. Alors ok, si on fait parler toute la puissance de la machine, toutes options en ultra et avec le Ray-Tracing, les missions très gourmandes du mode solo peinent : 55 fps en moyenne. Là encore, 10 fps de plus environ en enlevant le RT mais pour être honnête, c’est tellement beau que j’ai eu du plaisir à reparcourir certaines missions avec les réglages les plus poussés.
Le mode Warzone, sans surprise, permet lui aussi de dépasser les 100 fps avec toutes les options à fond ET le Ray-Tracing. Fluide et beau que de demander de plus.
Même topo pour Battlefront II qui fait subir parfois de gros ralentissements au GP76 dans les mises en scènes du mode solo. L’expérience n’est pas « homogène » graphiquement parlant mais difficile d’en vouloir à la machine qui la plupart du temps en met plein les mirettes avec toutes les options du jeu à fond. En direct X11, réglages ultra, le solo tape les 100-110 fps (avec DX12, sur ce jeu, les fps chutent terriblement). En multi, on fera l’impasse sur certaines pour garder quelques frames.
Dernier de cordée, Ark est un titre que je n’avais jamais joué mais on m’a indiqué dans l’oreillette qu’il pouvait être gourmand le bougre. Merci Epic, je l’ai lancé mais n’aurais qu’un avis superficiel tant je ne connais pas le jeu et n’ai rien compris ^^ Toujours est-il qu’en mode solo (faut bien commencer), l’ultra se traine à 45 fps, le high poussant à 70.
À fond, la ventilation l’était aussi pendant ces tests. Certes, les machines gamers, surtout avec les RTX 2000, nous y avait un peu « habitué » mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Casque vissé sur les oreilles pour les tests, j’étais moi aussi à fond et quand ce fut terminé, plusieurs paires d’yeux dans le salon m’ont fait comprendre que j’allais aller finir le test à la cave ! Je ne comprends pas, pourtant on a habité pas loin d’Orly mais le GP76 n’a clairement pas de WAF, sous-entendu il fait un bruit d’enfer. Alors évidemment, en idle, rien à dire, les ventilos s’arrêtent. Mais une fois en route, ça décoiffe au sens propre.
Ceci dit, il y a peu de risque que vous dérangiez quelqu’un en jouant en déplacement sauf à avoir une prise pas loin. En effet, sur ce GP76 comme sur d’autres modèles à gros GPU, essayer de jouer sans secteur c’est être sûr de faire une crise cardiaque en pensant que tout est cassé : la machine bride toutes ses perfs pour garder de l’autonomie et je vous avoue que ça fait bizarre 10 fps dans Warzone Oo Cela doit être réglable (honnêtement la gestion de l’alimentation via Windows n’a rien changé) et surtout mieux vaut le savoir. Plein de clients peuvent ignorer ce fait et pourrait se retrouver déçus.
Au final, c’est un peu moi qui le suis, déçu. Le MSI GP76 Leopard 10UG me faisait rêver avec sa 3070 et la promesse d’une fluidité au taquet vu l’écran Full HD et le prix affiché. Naïf que je suis. Mais pourtant je suis aussi déçu de l’abandonner car j’ai vraiment redécouvert mes jeux à la sauce RTX 3000. Et j’en reprendrais bien un peu 😊