Pour que vous puissiez acheter les produits High-Tech du site, il faut que… nous les achetions ! Une mission essentielle pour un site de ecommerce. Et pour tout ce qui concerne les périphériques, la VR, les consoles, la connectique, les imprimantes et les écrans, c’est Vanessa qui tient les rênes avec fermeté et empathie. Rencontre.
Q : Quelle est ta mission au sein de Materiel.net ?
Vanessa : Je suis acheteuse sur différentes familles de produit et également approvisionneuse sur le secteur des écrans. La première mission concerne plus les achats volumiques et opérations tandis que « l’appro » concerne plus le tout-venant, les ajustements. Ce sont des missions difficiles à résumer car chaque catégorie de produits a ses particularités.
J’enfonce une porte ouverte : le métier de base, c’est d’acheter. Il faut dénicher les meilleurs prix, délais et conditions sous toutes leurs formes. C’est surtout un métier relationnel pour parvenir à remplir ces missions. Il faut une main de fer dans un gant de velours et savoir faire preuve d’empathie afin d’instaurer une relation de confiance avec nos partenaires.
Q : Concrètement cela s’articule comment ?
V : Je commence par regarder le matin toutes les commandes clients pour lesquelles il y a des ruptures de produit, ce qui peut arriver malgré de réassorts quotidiens. Je passe alors des commandes sur ces références, aussi bien du grand public que du professionnel.
Lorsque je dois passer une commande sur une référence existante, je regarde l’historique pour déterminer le volume tandis que sur les nouveautés, les e-merchandisers de l’équipe (voir par exemple le portrait de Marc) me font des recommandations de quantités.
Je vais aussi chercher des opérations commerciales auprès des marques. Là aussi, je travaille étroitement avec l’équipe pour pouvoir proposer des choses intéressantes à nos clients. Nous prenons en compte les envies et les besoins et nous construisons ensemble.
Et une fois la commande passée, j’attends la facture Pro Forma, sorte de devis. A réception, nous vérifions, nous nous mettons d’accord et nous validons. Après, la commande « avance » sans moi, sauf en cas de souci (rupture, produit arrêté par la marque…). Mais c’est un métier où il y a beaucoup de travail « dans l’urgence ».
Q : Justement, nous sommes dans un secteur où les ruptures sont fréquentes, notamment sur les nouveautés. Comment y fais-tu face ?
V : Dans certains cas, nous sommes prévenus à l’avance. Je passe alors commande chez toutes mes sources pour en avoir le maximum. Et être en contact direct avec les marques n’aident pas toujours. Les grossistes ont donc un rôle important à jouer dans notre secteur. Malgré tout, il arrive parfois que j’en commande cinq-cent et que j’en reçoive deux !
Quand la pénurie n’est pas anticipable, j’informe notre service clients pour que les internautes qui se sont positionnés soient prévenus et nous l’indiquons également directement sur la fiche du produit concerné. Dans certains cas extrêmes, nous la retirons même du site si le délai ne nous est pas assuré. D’un côté, ne plus les avoir au catalogue peut être pénalisant mais, de l’autre, nous évitons la frustration et sommes transparents avec nos clients.
Q : Comment en es-tu venue à ce métier ?
V : J’ai fait une école de commerce avec une spécialisation sur l’international. Je l’ai terminée avec un stage d’assistante achat chez un importateur/distributeur d’instrument de musique et de matériel audio où j’ai été embauchée. Après un an, je suis passée acheteuse – chef de produit, poste que j’ai occupé 5 ans.
Je suis ensuite restée dans le domaine de la musique mais plus orienté ecommerce. L’entreprise était alors en mode startup et j’y faisais aussi bien l’achat que le SAV ou encore les expéditions ! J’y ai aussi créé le service import avec des produits en marque blanche. Ce fut très intéressant et très enrichissant mais cela m’a vidé.
J’avais alors envie d’entrepreneuriat et j’ai fondé une société d’instruments de musique pour enfants et de matériel d’éveil musical. J’ai tenu deux ans et demi avant de redevenir acheteuse dans les arts de la table pour une marque bordelaise où j’ai également beaucoup appris. Ma situation familiale m’a alors ramené à Nantes où j’ai pu intégrer Materiel.net. C’était un nouveau marché pour moi et c’est ce qui m’attirait surtout que je connaissais cette belle boîte nantaise.
Q : Quelles sont les choses que tu aimes le moins dans ton travail ?
V : Les urgences d’urgence ^^ Quand en plein dossier prioritaire, un autre survient. C’est du flux tendu toute l’année. En même temps, c’est ce qui rend les choses intéressantes.
J’aimerais encore aller plus loin sur chaque dossier, malheureusement les jours font 24h !
Q : Et ce que tu préfères ?
V : Les échanges avec l’équipe. Ce sont des spécialistes et comme ils voient que je m’intéresse et que j’ai envie d’apprendre, ils m’expliquent beaucoup de choses, c’est super enrichissant. Nous avons une vraie relation qui améliore le quotidien. On se serre les coudes et cela crée une super ambiance.
Q : Tu expliquais qu’une de tes missions est de « dénicher les meilleurs prix ». Comment fais-tu ?
V : Je prends toutes le armes qui vont dans mon sens : la concurrence, les quantités, l’historique des relations, les mises en avant marketing… C’est indispensable car le discours des fournisseurs est souvent à leur avantage. Mais tout se fait dans la bonne humeur, je ne me fâche pas facilement ^^
Q : Nous sommes dans un secteur où il peut y avoir de fortes variations de prix pour un même produit. Peux-tu nous expliquer pourquoi ?
V : Les prix sont souvent fixés au trimestre. Mais le suivant, le coût des matières premières ou de la main d’œuvre peut avoir augmenté ou diminué. Un produit que l’on payait 100 peut ainsi passer à 125 ou 90. Plus on stocke, moins on est impacté par ce phénomène si le prix du produit a augmenté. A contrario, si le tarif baisse, on se retrouve avec un stock « trop cher ». C’est donc une gestion de risque permanente !
Q : Cela fait un an que tu as rejoint Materiel.net. As-tu déjà des anecdotes ?
V : J’ai beaucoup d’expressions perso que j’utilise au bureau. Et il y a notamment le mot « bichon ». Comme mes collègues me copient, on l’entend beaucoup dans le bureau. A tel point qu’ils m’ont même recouvert mon écran de post-it bichon !
Q : Que conseillerais-tu pour faire ton métier ?
V : La base, c’est une école de commerce ou une formation équivalente. Après, tout dépend comment on voit le métier. Il faut de l’empathie pour faire du gagnant/gagnant mais justement dosée pour ne pas se faire avoir. Il faut savoir instaurer une relation de confiance également.
Q : Comment le vois-tu évoluer dans le futur ?
V : Je ne pense pas que cela va bouger tant que ça. Pour vendre, il faudra acheter. Il y aura donc toujours besoin de relations commerciales, de partenaires. Ce qui peut changer le plus, c’est les acteurs : il y a de plus en plus de fusions et de groupements. Mais le commerce, c’est l’Humain avant le CA.
Q : Un mot à nos lecteurs pour finir ?
V : Ce sont deux personnes qui discutent.
L’un tient un gros pot en verre avec écrit « bonheur » dessus.
L’autre : « Wahou, où tu as trouvé ça, j’en cherche un depuis longtemps !
– Je l’ai fabriqué moi-même ! ».