« Disponible sur Game Pass » est le leitmotiv qui aura marqué la conférence E3 de Microsoft. Quatre ans après son lancement, le service d’abonnement du géant américain atteint une vitesse de croisière et devient une belle alternative ou un complément à la PlayStation et à la Switch. Presque une philosophie qui, à n’en pas douter, sera très clivante.
Sony brille souvent par les grandes aventures exclusives qu’il offre à sa console. En général plutôt destinées à un public mature, leurs réalisations très cinématographiques se savourent de préférence sur grand écran.
Nintendo compte sur ses licences et l’indéfectible dévotion de ses fans prêts à mettre la main au portefeuille à chaque fois que Mario, Link ou Samus Aran lèvent le petit doigt.
Entre les deux, Microsoft avait du mal à trouver de solides arguments et une véritable identité. Certes ils ont une bonne console, un catalogue conséquent… mais aucun supplément d’âme ? Ça, c’était avant…
Voici un florilège des jeux présentés lors de l’E3. Loin d’être complet puisqu’il n’y a pas les AAA Microsoft, ce montage dynamique donne envie de se frotter à quelques nouveautés du catalogue.
Combien coûte le Gamepass : t’as pas dix balles ?
Éclaircissons un peu l’offre de Microsoft, car malgré leur insistance à communiquer dessus, elle reste floue pour beaucoup :
- Game pass PC : Pour 10 € par mois, vous accédez à un catalogue de plus de 100 jeux PC dixit la page xbox.com, mais plus de 262 si vous regardez le catalogue. Vous téléchargez ses jeux sur PC et y jouez tout votre soûl.
- Game Pass Console : Pour 10 € par mois, c’est encore un catalogue soi-disant de plus de 100 jeux à télécharger sur sa Xbox pour en profiter à l’envi. Dans les faits ce sont 382 jeux qui s’offrent à vous. Nous sommes bien au-dessus de la centaine, la logique mathématique est sauve, mais la section marketing ferait bien de revoir sa copie !
- Game Pass ultimate : pour 13 € par mois, vous bénéficiez de l’offre cumulé PC et console, mais aussi le service de streaming pour pouvoir jouer depuis une tablette, un Smartphone, mais aussi une console, un PC et même d’autres supports, comme nous le verrons ensuite.
Enfin un Netflix du jeu vidéo ?
Le comparatif avec le service de SVOD est un raccourci pour aider à vite comprendre le Game Pass.
Il a le défaut de donner l’idée d’un panel de milliers d’œuvres ce qui est loin d’être le cas. En revanche, on retrouve des traits communs avec notamment un catalogue mouvant, voyant arriver chaque mois de nouveaux jeux alors que d’autres sont chassés.
L’abonnement est sans engagement, vous pouvez donc vous inscrire un mois, scotcher plus que de raison et ne pas réitérer le mois suivant. Contrairement à Netflix, il est compliqué de partager ses codes pour amortir le coût d’un abonnement. Il faudra pour cela trouver une personne de confiance qui aura accès à vos coordonnées bancaires et votre messagerie. Ça reste envisageable, mais peu pratique.
Les catalogues de Bethesda et Electronic Arts sont venus enrichir l’offre de Microsoft. Il s’agit plus de « back catalog » du côté d’EA, mais cela nous fait déjà une offre de AAA très séduisante.
Reste le coût à l’année, qui bizarrement ne semble pas être un problème sur Netflix alors que tout le monde s’empresse de se lancer dans des comptes d’apothicaire dès qu’un abonnement Game Pass est envisagé, signe qu’il y a encore un point de crispation autour du jeu dématérialisé.
Un catalogue de plus en plus consistant
Après quelques années à seulement éveiller un intérêt auprès des joueurs déjà convertis à la communauté Xbox, le Game Pass est désormais capable de séduire un public plus large.
Avec l’acquisition du catalogue de Bethesda, le partenariat avec Electronic Arts et surtout l’arrivée de hits tels que Forza Horizon 5, Psychonauts 2, Age of Empire IV, Halo infinite, mais aussi The Ascent, Twelves Minutes, Sables, Back 4 Blood, etc., il est une réelle alternative à l’achat de jeux neufs.
Et ceci n’est pas une liste exhaustive puisque c’est plus d’une trentaine de jeux qui ont été dévoilés lors de l’E3 sans compter les titres passionnants déjà présents dans l’offre. Pour le prix de 2 jeux neufs, plus de 300 dont d’excellents AAA s’offrent à vous en « day one ». Le calcul commence à être très rentable.
Partout, tout le temps
Le service de Microsoft ne se destine pas à être enfermé dans la Xbox Series ou dans un PC.
Bientôt une icône Xbox débarquera sur des téléviseurs connectés, comme ça a été confirmé, mais on peut très bien imaginer la voir arriver sur des box Android, ou directement dans des téléphones, liés évidemment à l’offre Ultimate afin de jouer en streaming sans être entravés par les limites techniques du support. Un Forza Horizon sera alors sublime sur n’importe quel écran pour peu que vous disposiez de la fibre à domicile et de la 5G en extérieur. Ce n’est pas encore pour demain, même si l’internet haut débit se répand rapidement, mais peu importe, Microsoft a du temps… et de l’argent.
La peur du vide
La dématérialisation reste, comme nous l’avons vu, le point de crispation de beaucoup de joueurs, et certains d’entre nous sont de ceux-là, ayant grandi avec des versions boites que l’on chérit et il n’est alors pas rare d’acheter en occasion pour une bouchée de pain des jeux consoles déjà finis en « démat’ » juste pour avoir la jaquette. C’est idiot, mais c’est ainsi. Le matérialisé à une valeur fiduciaire et décorative. Le jeu posé sur une étagère est un trophée auquel votre serviteur ne compte pas renoncer !
Reste aussi le barrage du prix. Moins de 10 € est une offre au bon tarif, c’est indiscutable, mais est-ce que l’on a envie d’investir ? Au regard des jeux proposés et des « gamers » que nous sommes, l’offre PC nous fait de l’œil pour lancer plein de titres, parfaire notre culture, puis nous concentrer en dehors de cela sur les plus grosses exclusivités PC, PlayStation et Switch, mais toujours en occasion.
Une façon d’économiser d’un côté pour financer le Pass de l’autre. Beaucoup vont se lancer dans leur petite tambouille afin de rentabiliser l’abonnement le mieux possible, mais Microsoft semble être en bonne voie pour gagner son pari.