Karl Fairburne arpente notre joli pays non pas pour découvrir nos terroirs, mais pour défaire l’armée allemande et son projet Kraken. Inutile de rouvrir vos manuels d’histoire, ce récit est totalement fictif. Il n’a en réalité que peu d’importance dans les neuf missions d’infiltration qui vous attendent et les nombreuses heures à passer en multi.
Le développeur anglais Rebellion n’a pas fait dans la dentelle en dénommant sa licence « Sniper Elite ». Il n’en faudrait pas plus pour nous faire fuir si n’avions pas testé deux des épisodes précédents. Nous avions alors trouvé un certain plaisir à prendre le soin d’observer un lieu, repérer les forces en présence avant d’échafauder un plan pour éliminer ses inopportuns au fusil à lunette, ou au corps à corps en mode furtif.
Ce cinquième épisode se montre d’emblée un peu plus permissif que les précédents. Lors de notre première mission, nous avons passé quelques dizaines de minutes à parcourir la carte, repérer les ennemis, déclencher les objectifs secondaires, et tuer méthodiquement… jusqu’au premier faux pas. Une alarme qui avait échappé à notre sagacité se déclenche et c’est le drame. Des Allemands sortent des bâtiments, des buissons, voire des taupinières, et c’est la pluie de balle à un contre dix.
Comptant alors sur la faible IA de certains d’entre eux, on élimine les premiers rangs à la mitraillette alors que les campeurs, restés au loin, se prennent des balles en pleine tête à grand renfort de killcam bien gores. Pour s’amuser dans la campagne solo de Sniper Elite, il faut donc avoir l’amour du travail bien fait et s’évertuer à rester le plus discret possible, plutôt que dézinguer à tout va dans un titre qui n’a pas été conçu pour ça. Le jeu vous oblige parfois à plus d’action dans des endroits clos, mais de manière générale, le tir de précision reste de loin l’aspect le plus satisfaisant du gameplay.
Ce cinquième épisode apporte quelques nouveautés. Le héros gagne des aptitudes au fur et à mesure de ses gains d’expérience et tout son arsenal peut être optimisé dans des ateliers. Nos ennemis lâchent des armes particulièrement efficaces que l’on gardera dans son équipement le temps de vider le chargeur.
Vous pouvez aussi désormais autoriser quelqu’un à infiltrer la campagne solo et jouer avec lui au chat et à la souris. Le gagnant bénéficiera d’un bon boost d’expérience. Quelques nouveautés bienvenues dans un titre qui garde toutefois l’essentiel de ce qui a fait le succès des épisodes précédents. Les habitués seront en terrain conquis, peut-être un peu déçu par une IA toujours aussi faiblarde, mais les nouveaux venus, potentiellement nombreux grâce à l’arrivée de Sniper Elite dans le gamepass, auront sans doute plaisir à incarner un soldat solitaire, patient et méthodique.
La configuration minimale pour Sniper Elite 5
Arrive le moment où l’on va un peu tirer à vue, sans non plus faire un headshot. Le jeu assure le minimum pour que l’on puisse profiter de nos belles provinces françaises sans crier au scandale, mais ça ne va pas non plus vous arracher des larmes de bonheur en vous rappelant vos vacances normandes. Les textures ne font pas vraiment « Next Gen » et l’animation des personnages nous renvoie à quelques années en arrière. Sans être vilain, on a affaire à quelque chose d’assez générique, flattant le goût du sang sur les killcam, mais pas notre capacité à s’émouvoir sur un coucher de soleil au pied du Mont-Saint-Michel. La bonne nouvelle est qu’il n’y a pas besoin d’une configuration digne d’un avion de chasse pour le faire tourner.
Intel Core i3 8100, 8 Go de RAM, l’éditeur ne précise même pas de carte vidéo si ce n’est qu’elle doit posséder au moins 4 Go de VRAM. Il n’en faudra en effet pas beaucoup plus pour tourner en 1080p. Soucieux de toujours vouloir garder une bonne fluidité avec un niveau de détail élevé, nous conseillons toutefois le Core i5 10400 F, la Radeon RX 6500 XT et les 16 Go de RAM de notre Warlock.
La configuration maximale
Pour jouer en 2K avec l’occlusion ambiante, la tessellation, le champ d’obturation, l’anticrénelage et tous les détails en ultra, comme le permettent les menus, il faudra autre chose que le Core i5-8400, 16 Go de mémoire et une carte avec 6 Go de VRAM conseillés par Rebellion. Notre Hellfest Warzone, dont c’est d’ailleurs bientôt la saison, sera le boitier chemisé metal adapté à ce genre de défi avec son Core i7 11700 Kf, sa RTX 3060 et ses 16 Go de RAM.
De quoi varier les plaisirs
Malgré l’IA proche du bulot de certains ennemis dans la campagne solo, nous avons pris plaisir à découvrir l’ensemble des objectifs et mener à bien notre mission pour décrocher un score 3 étoiles. Parmi les autres modes, nous apprécions toujours autant le mode survie, très dynamique, ou la lunette est abandonnée au profit des réflexes.
Le mode versus à 16 en équipes et lui aussi plutôt efficace, surtout le mode Sniper, qui oblige les ennemis à tout faire à la visée puisqu’il est impossible de s’approcher. Cela demande une bonne dose d’observation, de puissance et de sang-froid. En définitive, le mode invasion est celui qui nous aura le plus portés sur les nerfs. Se faire sniper alors que l’on se concentre sur les objectifs solos et que l’on fait le max pour échapper à la vigilance de l’armée ennemie n’est pas très réjouissant. Heureusement il est possible d’empêcher un impoli de venir vous dévisser le crâne pendant que vous profitez en bon asocial, tout seul dans votre coin.
Ce Sniper Elite 5 n’est sans doute pas le jeu de l’année, mais nous y avons passé du bon temps, et nous y retournerons avec plaisir tant que toutes les médailles n’auront pas été remportées.
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