Les cartes vidéo commencent à réalimenter nos stocks. Vous venez peut-être d’acquérir un modèle de dernière génération ; enfin vous allez pouvoir vous lancer dans une aventure pleine de fluidité, de couleurs, de reflets et de 3D ! Mauvaise pioche avec ce Trek To Yomi en noir et blanc, mais ne lui tournez pas le dos pour autant, il est LA bonne surprise de ce mois de mai.
Lorsque le maitre d’Hiroki meurt sous ses yeux, le jeune disciple promet de protéger la ville et ses habitants des menaces extérieures. Piégé par un ennemi sans foi ni loi, son devoir de Samouraï va le conduire au-delà du réel, dans un monde où les démons vous traquent, vous renvoient à vos choix de vie, votre culpabilité et vos pires tourments.
La direction artistique est sans conteste la valeur ajoutée de ce magnifique hommage aux chambaras, les films de sabre japonais. Le jeu évoque immanquablement Ghost Of Tsushima que l’on aimerait tant voir arriver sur PC (maudite guerre des consoles…). Il n’a cependant pas l’ambition du titre d’aventure de Sucker Punch, puisqu’il s’agit d’un jeu à déplacement horizontal avec une légère composante 3D, mais il reprend la saveur d’un Japon médiéval, ses architectures et son code d’honneur.
Manette en mains, Trek to Yomi dévoile vite ses failles. Peu d’armes, une palette de coups dont on utilise que la moitié, et une dynamique de combats parfois cassée par quelques défauts sur lesquels nous revenons ensuite. Il ne faut donc pas engager ce voyage pour les sensations au sabre, mais pour son ambiance, l’hommage à la culture japonaise et aux films de genre.
Beaucoup citeront Akira Kurosawa, le metteur en scène des Sept Samouraïs (le film qui a influencé les 7 mercenaires), Rashomon, et Yojimbo, mais il reste pour nous l’artiste qui a sublimé les couleurs dans Ran ou Kagemusha. Nous préférons donc invoquer les sagas Baby Cart ou Zatoïchi pour le côté vengeance, les combats sanglants, le Japon médiéval, mais aussi les films d’Ozu pour le travail des cadrages et du noir et blanc. Quelles que soient vos influences, Trek To Yomi vous rappellera immanquablement vos films, livres, ou mangas favoris relatant cette période de l’histoire. Si vous êtes sensible à tout ce pan de culture, alors n’hésitez pas une seconde.
La configuration minimale pour votre Trek To Yomi
L’utilisation du noir et blanc peut vite devenir une caution artistique, ou pire, un cache-misère. Il n’en est rien ici. Le jeu offre des scènes époustouflantes sur fond de japon médiéval très joliment reconstitué. Bien sûr nous ne pouvons juger de la cohérence historique, nous n’avons pas la culture suffisante pour cela, mais la simple évocation des films cités précédemment nous assure au moins de retrouver un Japon idéalisé au travers de différentes œuvres artistiques.
Durant l’incendie du village ou lorsque Hiroki se trouve plongé dans un monde différent du nôtre, les angles de caméra et les animations font oublier l’absence de couleur. Le noir et blanc prend alors toute sa mesure, comme dans un film de Fritz Lang, Billy Wilder ou Orson Wells, pour ne citer que quelques maîtres du cinéma. Évidemment, il ne faudra pas une configuration monstrueuse pour faire tourner un tel titre. Devolver recommande un Intel Core i5, 8 Go de mémoire, une Geforce MX et, détaille qui tue, Windows 7. Quelle belle idée de proposer une version d’OS très vulnérable puisqu’elle n’est plus soutenue par Microsoft !
Cette « config mini » est complètement aux fraises et assure des ralentissements si vous tentez de faire tourner le jeu sur une machine équivalente. Toutefois, notre Skillshot sera suffisant pour profiter du 1080p. Avec son processeur Ryzen 5 5600 G doté de sa solution graphique (Radeon Vega 7), 16 Go de RAM et 500 Go de SSD, il incarne le bon boitier à prix modéré que vous équiperez ensuite d’une carte graphique plus puissante si le cœur vous en dit.
La configuration maximale
La puissance recommandée est un Core i7, 8 Go de RAM et une GeForce GTX 970 ou Radeon R9 390X. Là encore, nous sommes un peu surpris. Certes nous avons joué en qualité épique en 2K, mais nous avons dû pour cela repasser de 144 Hz à 90 Hz pour éviter des chutes de framerate, notamment vers la fin du jeu, lorsque tempête et feu se mélangent dans des décors où tout s’anime.
Nous n’avions donc pas trop de notre « modeste » configuration à base de Ryzen 7, RTX 3060 Ti et 16 Go de RAM pour en tirer le meilleur. Évidemment, on peut aussi se montrer moins gourmand dans les réglages et se délecter d’un jeu superbe sur, par exemple, notre Blink armé d’un Core i5 10400F, une RTX 3050, 16 Go de RAM et un SSD 500 Go.
Comment gérer l’après Elden Ring…
Vous commencez à en avoir marre que l’on vous rebatte les oreilles avec le dernier titre de From Software ? On vous rassure, nous aussi ! Et pourtant, comment ne pas y penser lors de combats de boss un peu difficiles. Certes, Trek To Yomi n’atteint jamais le niveau de difficulté d’un Elden Ring, et c’est heureux, mais il nous rappelle combien la moindre imprécision peut vite être rageante durant les phases de combats où l’on gère l’ennemi à coup de roulades.
Or, il est fréquent de ne pas arriver à glisser derrière celui qui vous fait obstacle, sans raison valable, et se faire immédiatement punir en retour. Impossible non plus de briser une attaque déjà lancée, le pattern de votre adversaire, lui, s’exécute alors sans faille et vous réduit de moitié votre barre de vie. Dans ce cas, vous pouvez endosser la faute, vous n’aviez qu’à mieux appréhender les coups. Mais lorsque vos enchainements attaque/défense ne répondent pas toujours au cordeau et que ce n’est dû ni à l’input lag, ni à votre manette, chaque imprécision du titre fait monter votre jauge personnelle de rage. Alors il peut se produire le coup de colère finale vous valant ensuite un passage sur notre page d’achat d’écran ou de manette !
Plaisanterie mise à part, si Elden Ring nous fait parfois rager sur nos compétences, Trek To Yomi irrite par ses imprécisions. Mais rassurez-vous, rien n’est insurmontable ou ne vient altérer ce très bel hommage aux chambaras.