Retrogaming. Le PC regarde aussi dans le retro !

Si la quête du toujours plus beau et fluide fait rage sur les titres modernes, les joueurs se passionnent aussi pour les gros pixels des hits d’antan. Nous vous invitons donc, le temps d’un article, dans un univers retro parfaitement à l’aise sur PC, et qui se fait vite une place sous le téléviseur avec un peu d’astuce.   

En préambule, faisons un point sur le côté légal de la chose. On ne va pas s’étendre sur le sujet, disons pour faire simple que si vous n’avez pas la console de l’époque et le jeu original, alors c’est illégal. « Oui, mais copie privée… bios refait… droits abandonnés par les développeurs… bla bla bla » : non ! Il peut y avoir un cadre vaguement légal, mais quiconque entre dans le retrogaming par le biais de l’émulation franchira vite le pas vers ce que l’on peut appeler une zone grise.

Pourquoi grise ? Parce que beaucoup d’éditeurs n’ont plus le désir ou les moyens de faire valoir leurs droits, d’autres tournent un peu le regard, car ils savent combien cet engouement pour le jeu rétro entretient une passion soutenant les ventes de mini consoles et bornes d’arcades. C’est aussi pour eux une opportunité de faire perdurer de vieilles licences afin de sortir des remasters ou remakes. Bref, il y a autour de la scène retro des petits arrangements avec la loi, de l’hypocrisie, des non-dits. Nous vous mettons toutefois en garde sur un point, récupérer des ROMS (les jeux) se fait sur des sites loin d’être au-dessus de tout soupçon. Gare aux malwares !

Lire Hugo ou découvrir l’expressionnisme allemand de Fritz Lang ; facile. Livres et DVD sont accessibles à tous. Refaire Axelay sur Super NES est une autre paire de manches. La sauvegarde du patrimoine vidéoludique est un vrai souci !

Qu’est-ce qu’un frontend ?

Le retrogaming est accessible sur PC depuis très longtemps, par le biais de différents émulateurs, notamment de MAME qui avait le bon goût de nous faire rejouer à toutes les machines d’arcade de notre enfance sans y laisser 10 francs à chaque partie. Puis des développeurs amateurs ont élaboré des frontends. Ces programmes reprennent les émulateurs, mais les cachent derrière une architecture conviviale et accessible à tous. Très peu de connaissances, voire aucune, ne sont requises pour l’installation.

De plus, des pas-à-pas se trouvent facilement sur YouTube pour bien débuter. CoinOps et RomStation comptent beaucoup d’adeptes. Nous leur préférons Recalbox sur des petites ou anciennes configurations et RetroBat sur PC, car ils sont simples d’utilisation et très malléables. Élaborer son catalogue retro sur mesure fait aussi partie du plaisir !

Raspberry, la solution DIY bon marché et efficace

Nul besoin de dépenser une fortune pour se construire une console sympa. Les petites cartes-mères Raspberry n’attendent qu’une carte SD pour recevoir un frontend de type Recalbox ou RetroPie. Pour l’instant, la pénurie faisant suite au Covid, aux manques de matière première et autres facteurs font que le produit reste en rupture, mais cela va évoluer dans les prochains mois.

Libre à vous de vous rendre sur la page du Raspberry Pi4 Model B, le plus puissant de sa catégorie pour le jeu, et cliquer sur « être prévenu de la disponibilité » pour attendre de vous faire une mini console. Vous profiterez alors des générations 8, 16 et 32 bits (Megadrive, Super Nintendo, PlayStation, NeoGeo, etc.) voire certains jeux de la Nintendo 64 et de la Dreamcast. Déjà des centaines de bons titres en perspective.

Comme nous l’avons vu dans l’article consacré à Chrono Cross, le Retrogaming sur PC reste plus accessible et légal. Steam ou GOG vendent des jeux d’une quarantaine d’années et les émulent grâce à DosBox.

Et si on recyclait ?

Si vous suivez notre blog, c’est que vous êtes plutôt enclin à craquer pour de grosses configurations. La question n’est pas ici de savoir si vous allez pouvoir faire tourner Elden Ring en 144 Hz (Spoiler alert : non, il est limité à 60 !), mais ce que vous pouvez faire de l’ancienne machine ! Le plus simple est d’effectuer des tests avec un frontend de type RetroBat. Il s’installe directement sur Windows et se paramètre très facilement. Si votre configuration date d’avant 2015, mais qu’elle est dotée d’une bonne carte vidéo, vous lancerez toutes les consoles d’avant 2000 (salon et portables) et pourrez tenter votre chance avec la Dreamcast, la Gamecube, voire la PS2 ou la Xbox.

N’oubliez pas que ce recyclage concerne aussi les ordinateurs portables. Si le Windows embarqué n’est plus soutenu par Microsoft, oubliez ce système et installez RetroPie ou Recalbox pour le transformer en machine de jeu portable. Le clavier et la souris seront immédiatement reconnus afin de profiter des ordinosaures (Amiga, Commodore, etc.). Il faut cette fois être un peu plus bidouilleur, au moins pour extraire le disque et installer une image système, mais nous connaissons notre communauté, peu d’entre vous seront effrayés par ce do it yourself !

La Razer Kishi est parfaite pour les jeux Android, le retrogaming, mais aussi le jeu dans le cloud qui tend à se développer avec la Xbox Gamepass. Un Smartphone milieu de gamme suffit à pleinement en profiter.

Mini machine, maxi plaisir !

Le recyclage est bon pour l’environnement, mais pour se faire une excellente machine de jeu rétro à caler sous le téléviseur ou entre vos mains, plusieurs options sont possibles.

La Nvidia Shield pro est une solution grand luxe à un prix convenable. Dotée d’un système Android, elle accueille la majorité des émulateurs que vous retrouvez sur PC : RetroArch, un frontend émulant de nombreuses consoles, auquel vous ajouterez PPSSPP (Playstation Portable), Mupen 64 (Nintendo 64) ou encore Reicast (Dreamcast), et la liste est encore longue. La mise en place est un peu moins simple que sur PC. Si les paramétrages vous semblent pénibles, mais que vous êtes équipé d’une carte graphique Nvidia, l’application GameStream envoie l’image de votre ordinateur sur votre téléviseur. Bien sûr vous arrivez sur une version Big Pictures de Steam, mais un simple alt+tab vous achemine vers RetroBat.
Le Bluetooth de la Shield ainsi que les deux entrées USB accueilleront alors n’importe quel type de manettes. Xbox ou PlayStation, pas de guerre de chapelle ici, vous prenez celle qui vous convient le mieux.

Qui dit Android dit évidemment smartphones. On ne va pas vous inviter à investir dans un second téléphone comme support de jeu, votre appareil principal fera l’affaire (pensez tout de même à l’équiper d’une bonne carte SD). En revanche, les commandes tactiles sont un sacrilège. La Razer Kishi sera votre meilleure alliée pour retrouver les sensations consoles. Les émulateurs sont globalement les mêmes que sur la Shield.

Enfin, pour les mordus de retrogaming, une configuration d’entrée de gamme telle que l’Altyk Gamma fera déjà tourner toutes les consoles d’avant 2010. Sachez que la PS3, la Xbox 360, la Wii U et même la Switch sont aussi émulées, mais nécessitent des configurations plus solides : votre PC de jeu principal fera l’affaire s’il est équipé d’un Ryzen 5 ou Core i5 récent et d’une carte graphique de moins de 3 ans, sinon il vous faut au moins notre Beast. Toutefois, nous sortons là du cadre du retrogaming et rien ne vaut l’expérience sur le matériel original lorsque celui-ci est encore facilement accessible.

Pour trouver sa place dans le salon et bénéficier d’une console moderne et rétro sans considération de prix, un MSI Trident se fera une place de choix sous votre téléviseur, mais s’il s’agit juste de redécouvrir le patrimoine vidéoludique du siècle précédent, notre Nucléus I5, bien plus discret, fera l’affaire. Et là encore, un abonnement à un service de streaming le transformera en console toute génération !