Test & Config PC. Chrono Cross : The Radical Dreamers Edition

La sortie d’un titre emblématique de la première PlayStation nous donne l’occasion de nous pencher sur le retrogaming. En attendant un dossier complet sur le sujet qui arrivera dans le courant du mois d’avril, plongeons dans les affres du voyage dans le temps avec ce jeu qui n’avait jamais été distribué sur le sol européen.  

Si vous avez connu la Super Nintendo ou ensuite la Nintendo DS, peu de chance que vous soyez passé à côté de l’incontournable Chrono Trigger. Sa suite spirituelle, Chrono Cross, en reprend l’une des caractéristiques majeures : le voyage dans le temps.

Vous incarnez Serge, jeune homme tranquille d’une bourgade en bord de mer. Suite à un moment étrange alors qu’il est avec son amie sur la plage, il revient dans son village où personne ne semble le reconnaitre. Dans cette autre réalité, Serge est mort depuis 10 ans déjà…

Square ne nous a pas fait l’honneur d’une sortie européenne lorsque Chrono Cross a vu le jour en 1999. Notre petit cœur bat évidemment la chamade au premier lancement. On se délecte des dialogues en français et des personnages remodélisés sur des fonds 2D. Nous sommes plus dans la réserve sur le « filtre impressionniste » apposé sur les décors, mais on apprécie les illustrations des dialogues redessinés par Nobuteru Yuki, dont on se demandait ce qu’il était devenu (bah oui : il était où ? hein ! le Yuki… pardon…).

Mais c’est surtout un « ouf » de soulagement que nous poussons après une scène cinématique dont le rendu transpire les algorithmes de compression. Square Enix aurait-il perdu les fichiers « originaux » avant qu’ils ne soient dégradés pour rentrer au chausse-pied sur une galette de 700 Mo ? Ça ne serait pas si surprenant lorsqu’on sait qu’ils ont égaré le code source de certains de leurs grands hits !

Nous sommes toutefois dans le registre du retrogaming, il s’agit d’un remaster et non d’un remake, nous sommes donc prêts à quelques concessions. Mais quitte à retravailler sur leur jeu, Square Enix aurait pu faire un effort supplémentaire.

La bande originale de Chrono Cross est un régal. Square Enix simplifie la vie des joueurs avec notamment des combats que l’on peut fixer en mode auto et une touche pour accélérer la vitesse du jeu.  


Chrono Cross propose un système de combat innovant avec trois types d’attaques (de faibles à fortes), des statistiques de réussite, et des sorts à lancer une fois par tour selon des zones d’effets à optimiser. Ça reste flou pour vous ? Ce n’est pas le didacticiel sibyllin présenté par un sage du village qui changera quoi que ce soit. Mais le plus irritant est ce manque total d’aide durant la progression de l’histoire. Un dialogue mal compris et vous tournez sans but et sans destination dans ce vaste monde. Pire encore, certains passages dans les décors nécessitent de presser le bouton d’action, sinon vous passez à côté sans qu’aucun repère visuel ne vous prévienne de quoi que ce soit.

Bien sûr, 20 ans de développement ont largement fait évoluer l’interface et l’ergonomie des jeux, mais pour rappel, Final Fantasy VII (1997) affiche des petits triangles pour attirer votre œil sur quelques coins du décor afin d’éviter ce genre de désagrément. Chrono Cross est donc assurément un jeu à soluce. En cela, il nous rappelle que, plus jeunes, nous achetions de superbes guides de jeu pour en tirer la substantifique moelle et éviter de tourner en rond pendant trois heures. Et pourtant on parle d’une époque où nous n’avions pas 200 titres en back catalog !

Le jeu de Square Enix se montre donc un peu trop archaïque sur certains points, mais reste un pilier du RPG japonais qu’il faut avoir parcouru pour parfaire sa connaissance du genre. Allez Square Enix, encore un effort, maintenant Vagrant Story !

Il est possible de recruter une quarantaine de personnages. Un argument dont pouvait se targuer un autre monument du RPG dont il serait bon de voir arriver un remake : Suikoden.    

La configuration minimale pour jouer à Chrono Cross

Nous avons déjà évoqué notre ressenti face à cette patine haute définition mélangée à quelques cinématiques dans leur jus. Nous ajoutons juste que le titre souffrait de chute de framerate et de tearing au moment de notre test, la mise à jour attendue à la sortie devrait résoudre le problème.

La configuration de base conseillé est un Intel Core i3-3210 ou AMD A8-7600, 4 Go de RAM et Radeon RX 460 ou GTX 750. Cette fois, nous allons vous proposer un PC à installer sous un téléviseur et facile à emporter avec soi : le Nucleus i5 Gen8.

Le Core i5-8260U et les 8 Go de RAM sont suffisants pour être à l’aise avec n’importe quel environnement. La partie graphique du processeur (Iris Plus Graphics 655) n’aura aucun mal avec la multitude de jeux rétro que l’on trouve sur les différents stores, quand bien même ils auront été remastérisés, comme ce Chrono Cross.

La configuration maximale

Nous conseillons toujours dans nos chroniques des configurations plug and play avec des gros boitiers dans lesquels on peut plonger les mains. C’est normal, ce type de notre configuration est dans notre ADN. Mais restons dans l’esprit d’une console rétro.

Vous pouvez opter pour un boitier mini tour tel que le Cooler Master MasterBox NR200P, et même le prendre en rose ou violet pour que ça en jette sous le téléviseur ! Ajoutez-lui un processeur tel que le Ryzen 5 5600 G et 8 Go de RAM. La suite de la configuration (carte mère, SSD) dépendra de vos envies et pourra facilement être élaborée dans notre configurateur.

Vous aurez une console grand luxe pour le rétro, et capable d’accueillir une carte vidéo moderne pour associer le meilleur des deux mondes. Bien sûr un Raspberry Pi suffit pour se monter une machine à moins de 100 € et lancer des jeux issus de différentes consoles du siècle précédent. Mais ça, nous le verrons plus tard.      

Le rétro s’adresse à tous, même au plus jeune. Chrono Cross n’en est malheureusement pas le meilleur exemple tant son interface austère peut cacher ses nombreuses autres qualités.    

Le retrogaming que même Nintendo approuve !

Ne vous attendez pas à trouver dans le prochain article des pas-à-pas détaillés sur Yuzu, Retrobat et d’autres logiciels PC jouant avec les lignes blanches, mais nous les évoquerons au milieu d’autres éléments clés du retrogaming… Arrêtons-là le teasing pour juste faire une piqûre de rappel sur le old school facilement accessible à tous. D’abord, il n’y a pas de rétrogaming attaché à la machine dans l’univers du PC. Vous souhaitez retrouver les Doom, Wing Commander, Dungeon Keeper, Warcraft, Dark Forces de votre enfance (ou de celle de vos parents !) ? Bien vous en fasse ! Il suffit de se rendre sur GOG pour acheter ces jeux une bouchée de pain si vous attendez les soldes. Vous plongerez alors 40 ans en arrière en 1 clic.

Sur Steam, le tag « Culte » vous envoie vers près de 1300 jeux datant majoritairement d’avant 2010. Le tag « Rétro » mélange les jeux anciens et le néoretro, mais dans l’ensemble, une configuration telle que notre Nucleus i5 suffirait à en faire tourner la majorité. Notre configuration « sur mesure » n’en ferait qu’une bouchée.

Et n’oubliez pas que le rendu 3D est gourmand en ressource. Des titres comme Octopath Traveller, Ni No Kuni, Bravely Default, pour rester dans les RPG japonais, confirment qu’une petite configuration peut recevoir de grands jeux.

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