Pour faire suite à notre article sur le jeu indépendant, nous avons voulu mettre en lumière quelques studios dont la démarche trouve un écho en nous. Une petite bouffée d’air avant que Red Dead Redemption, Assassin’s Creed et autres Fifa ne balaient tout sur leur passage.
Si nous prenons plaisir à partager notre passion du jeu et du matériel à travers quelques articles, nous n’avons pas encore inclus à l’ordre du jour la création d’une société d’édition. Or, il nous faudrait des dizaines de pages pour faire le tour complet des éditeurs indépendants sur PC et console, un ouvrage épais comme un annuaire si l’on ajoute les jeux mobiles. Nous avons donc privilégié un choix de cœur loin d’être exhaustif, et débordant parfois des contours flous de cette scène grandissante. Une manière de garder un œil sur quelques acteurs inspirés.
Sales gosses et enfant sages
Notre premier choix et déjà nous digressons ! Devolver est un éditeur/distributeur, mais de nombreux petits studios œuvrent pour ce sale gosse de l’industrie et nous offrent de véritables pépites : Hotline Miami, Downwell, Reigns, The Red Strings club et bientôt My Friend Pedro. Des jeux débordant d’imagination, totalement à la marge. Oublions ces marmots indisciplinés pour retrouver la candeur de l’enfance avec Amanita Design. Machinarium, Botanicula, Samorost, Chuchel sont faits d’illustrations inspirées et chaque fois bourrés d’idées de gameplay. Murissons un tout petit peu avec l’incontournable Klei, dont le récent Hot Lava nous a rappelé nos amusements pré pubères. On doit aussi au studio les impeccables Don’t Starve, Invisible Inc et Mark of the Ninja ; excusez du peu.
Les bourreaux de travail
Indé ne signifie pas forcément travailler seul dans son coin comme l’ont fait Jonathan Blow avec Braid ou Notch avec Minecraft. Cyanide buche sur des jeux de management sportifs (avec notamment la série des Cycling Manager) et s’illustre à côté sur des titres comme Styx, Of orcs and men, ou le très attendu Call of Cthulhu. Amplitude et son concept Endless (Space, Legend, Dungeon) performe dans un genre particulièrement compliqué à développer : le 4X. Enfin, Asobostudio a participé ou entièrement développé une vingtaine de jeux et son Plague Tale s’annonce sous les meilleurs auspices.
Le rideau déchiré
CD Projekt sort du pré carré des indés mais en fait largement la promotion grâce à la plateforme d’achat GOG. Toujours dans les mêmes contrées, 11 bits studio s’est illustré avec deux excellents titres ; This war of mine et Frostpunk. N’oublions pas The Astronauts à qui l’on doit The Vanishing of Ethan Carter, ou Superhot qui a développé le jeu éponyme. La Suède n’est pas seulement une terre de Metal et de meuble en kits, elle brille dans le domaine du jeu. Au-delà des Minecraft, Angry Birds, Candy Crush et Battlefield (oui, DICE est une société suédoise), le pays compte de nombreux développeurs. Une fois n’est pas coutume, plongeons dans l’univers mobile avec 1337 Game design. Auteur des remarquables Dark Nebula et Leo’s Fortune (aussi disponible sur PC) il s’attaque désormais à la réalité virtuelle avec The Marvellous Machine.
La french touch
Et comment ne pas finir sur un petit cocorico. Nous avons déjà évoqué des studios français dans ce papier, et si l’on avait dû se concentrer sur le mobile et les projets à taille micro (moins de 5 personnes), toutes les régions du monde auraient été répertoriées. Mais gonflons un peu le torse et citons Shiro Games à qui l’on doit les excellents Northguard et Evoland ainsi que Motion Twin qui, après avoir créé de nombreux jeux mobiles et web, s’illustre avec l’impeccable Dead Cells.
Selon nous, l’estampille « indie » ne s’accole pas uniquement aux projets financés par les joueurs et dont l’accès anticipé traîne sur plusieurs années. Notre mini sélection porte la créativité, l’originalité et l’audace en bandoulière. Il faudra encore un peu de temps pour dégager de tout cela un David Lynch du jeu, mais il existe, quelque part, et on l’aime déjà.