Il n’y a pas que son nom qui le rend singulier. Sa thématique mais aussi sa personnalité font de DJ Boucherie un streamer vraiment original. Mixant ses passions de la musique métal et des jeux vidéos, Kevin, de son vrai nom, a une place à part dans le paysage français. Il est désormais équipé par Materiel.net mais il a aussi un autre point commun avec nos autres partenaires : beaucoup d’humour et une tête bien faite !
Matblog : DJ Boucherie, drôle de pseudo pour un streamer-gamer, cela vient d’où ?
DJBoucherie : C’est particulier. J’ai choisi Boucherie car j’aime les FPS, les jeux d’horreur et quand ça saigne ! Je l’ai adopté il y a 15 ans et à l’époque, rajouter DJ ça faisait classe et même un peu « peur ». C’était impressionnant, la hype de l’époque. Cela me faisait marrer même si ce n’est pas lié à la musique que j’ai essayée mais sans plus. J’ai balancé de la poudre aux yeux ^^
M : Cela fait donc 15 ans que tu t’es lancé ?
DJB : Non, je streame depuis août 2015. Mais ce pseudo, je l’avais bien avant et sur certains jeux comme War Inc, Battlezone ou WoW, cela parlait car j’avais un bon petit niveau. Et puis je me suis dit, inutile de changer c’est un pseudo de gamer pur et simple.
M : Qu’est-ce qui t’a amené en 2015 à te lancer dans l’aventure ?
DJB : Je suis un gamer depuis gamin. Et j’ai aussi officié comme vendeur de jeu vidéo dans une grande chaîne spécialisée. La passion a donc toujours été là et j’ai toujours eu la volonté de montrer des choses, ma pauvre compagne m’en est témoin ^^
Pendant que je travaillais en boutique, je me suis lancé sur Twitch. Je streamais 2 heures par jour après le boulot mais pas pour exploser. J’ai toujours été un peu foufou et avec mon univers métal, je voulais partager des moments de rigolade. Et cela a rapidement pris.
M : Tes Lives ont donc plu très vite ?
DJB : C’est un ami qui m’avait fait découvrir Twitch et 6-8 mois après m’être lancé, la sauce prenait. Au début, je ne parlais qu’à moi-même ^^ Mais déjà, j’animais la chaîne, je ne voulais pas « que » jouer. Jai eu un viewer, puis 2, puis 3… Est alors arrivé Dead by Daylight qui avait une approche raccord avec mon univers.
M : Et à quel moment tu te dis que cela va devenir ton activité ?
DJB : Au bout d’un an environ. J’avais une centaine de viewers quel que soit le jeu et je suis rapidement devenu partenaire Twitch. Mes collègues suivaient ma progression et en ont parlé au boulot. Mon patron est alors venu me voir en me disant « lance-toi » ! C’étaient les seuls ou presque à me soutenir là où des proches me dissuadaient. Ils m’ont encouragé à passer de 2 à 7 heures de stream par jour pour en vivre. Et cela a fonctionné ! Il faut prendre des risques car vivre du streaming est une chance rare. Je voulais essayer aussi quelque chose d’unique.
La passion du métal n’est pas QUE sur la chaine de DJBoucherie, ici au Hellfest.
M : Il est vrai que le concept entre la musique et le jeu vidéo est un vrai fil-rouge sur ta chaîne.
DJB : C’est surtout l’humour et la manière de réagir aux jeux. Car je ne faisais pas dans le métal au début. Et puis un jour, j’essaie Mad Max avec du Metallica et un viewer me fait remarquer que c’était unique. J’ai alors compris que streamer du jeu avec ma personnalité et mes goûts musicaux faisait un ensemble original et rare. C’est devenu mon credo en un peu plus d’un mois et cela me permet de réunir mes deux passions. Mais tout le monde n’aime pas le métal sur la chaîne.
M : Ce changement de vie a donc fonctionné. Tu parviens à vivre du streaming maintenant ?
DJB : Largement. Je suis mieux payé qu’en magasin. Je crois que cela est dû à mon honnêteté qui engendre la générosité de mes viewers. Je fais parfois de très bons mois. C’est évolutif mais tous les 3-4 mois, cela augmente grâce aux subs de la chaîne.
M : C’est peut-être aussi dû aux types de jeux que tu fais en Live ?
DJB : Je suis un vrai passionné. Je ne choisis pas les titres en fonction de la hype, d’où mes réactions authentiques. Si je casse un jeu, c’est que j’ai des arguments.
M : Et en ce moment, tu te fais plaisir ?
DJB : On a un super début d’année 2019. Kingdom Hearts et Resident Evil 2 sont déjà pour mois des jeux de l’année ! J’avais peur que cela ne soit pas aussi bien qu’espéré mais si ! Par contre, Anthem m’a déçu. C’est beau mais si c’est pourri…
À l’inverse, j’en ai marre de Fortnite. C’est excellent et original mais je suis agacé par la place qu’il prend. J’aime les différents aspects artistiques dans un jeu et beaucoup sont dans l’ombre à cause de ce titre. Prenons l’exemple de Hunt Showdown. Il offre un super gameplay, on ne fait pas que cavaler et viser et le chasseur est aussi le chassé. En plus il y a un super sound design. C’est un jeu qui m’a mis une claque comme rarement. Mais il n’y a que 1 000 à 2 000 joueurs réguliers. Je n’aime pas ça. Certes, il n’est pas gratuit comme Fortnite mais il mérite mieux.
Hunt Showdown fait partie des jeux peu communs que proposent DJboucherie.
M : Tu faisais plusieurs références à tes viewers et à ta communauté et il est vrai que tu as un public super fidèle !
DJB : Je pense que l’honnêteté a tout fait. Je ne joue pas un personnage, ce n’est pas un show mais mes vraies émotions. Les viewers me rendent cette honnêteté. Pour moi, c’est logique même si c’est un coup de poker : si tu joues un personnage, le jour où tu ne peux plus, les gens ne comprendront pas.
M : Tu es « accompagné d’une certaine Mme Boucherie. Virtuelle ou réelle ?
DJB : Les deux, il y a bien une Mme Boucherie. Et elle fait les mêmes conneries en vrai. Elle s’est imposée dans ma vie et je l’ai imposé dans la « Boucherie ».
Elle ne veut pas l’admettre mais c’est une gameuse. Elle fait vraiment partie du stream et s’adresser à elle c’est s’adresser à moi.
M : Comment se passe une journée à la Boucherie ?
DJB : L’avantage du stream, c’est que tu fais comme tu as envie même si cela est risqué de ne pas diffuser. Personnellement, je me couche tard et je ne me lève pas tôt ! Je doits être opérationnel pour midi en faisant l’organisation des lives, les mails,… Puis je passe en live de 15 à 22h avant de reprendre l’administratif.
M : Tu es partenaire Materiel.net (DJ Boucherie joue notamment sur un PC Kusanagi). Comment cela s’est déroulé ?
DJB : Je n’avais pas de partenaire matériel et j’en cherchais un. Je voulais de l’humain avant tout et votre façon amicale de communiquer sur les réseaux sociaux me parlait. J’aime le contact. Regarde, on se tutoie direct ! Et puis je n’avais jamais entendu de négatif sur vous.
Ces éléments font que je vous ai contacté en privé sur Twitter et la relation a tout de suite été adorable. Maintenant, avec le Kusanagi, je peux montrer les jeux avec des settings au top. Cela me permet par rebond d’améliorer d’autres choses pour le stream car j’aime les images de qualité.
M : Quels sont tes projets pour la suite ?
DJB : J’aimerais développer les contacts avec le métal. Ne serait-ce que le Hellfest, un événement où vous êtes d’ailleurs…
J’aime aussi remanier les choses. J’ai trois émissions dont une pour faire découvrir le métal notamment. Et j’aimerais lier mon ancien concept à un nouveau, l’horreur avec le retro-gaming par exemple. Il y a peut-être un truc à essayer, les gens adorent les soirées horreur et moi aussi. Et puis je relancerais peut-être mon activité sur YouTube avec des choses autour de l’Urbex et du paranormal mais toujours en mode honnête. Si c’est naze, je le ferais sentir.
M : Question traditionnelle pour terminer, quel(s) conseil(s) donnerais-tu pour suivre un parcours comme le tien ?
DJB : Ne pas vouloir ressembler à quelqu’un. Il faut être différent sinon tu es très critiqué et c’est le meilleur moyen d’être dégouté. Il faut se lancer, sans avoir d’attente particulière : laissez votre cœur et votre passion parler sans chercher les viewers ou l’argent.
Je résumerais ça par trois conseils :
– Être original, différent
– Rester honnête
– Ne jamais oublier la communauté
J’espère en être un bon exemple !
