James A. Langbridge : « la technique doit travailler pour nous »

Si vous fréquentez nos réseaux sociaux, vous avez peut-être déjà échangé avec lui. Et peut-être le connaissez-vous même professionnellement parlant, James Langbridge étant notamment auteur de livres sur l’informatique et les processeurs en particuliers. Rencontre avec un spécialiste fan (ou l’inverse).

James Langbridge

Q : Nous avons vu votre présence il y a peu sur notre page Facebook. Vous êtes simplement venu jouer ou c’est parce que vous vous sentiez seul sur Google Plus où vous êtes plus présent ?

JL : Non, je ne suis pas tout seul !! Et il y a des personnes intéressantes dans la communauté Google Plus Materiel.net. Facebook, je l’aime et le déteste en même temps. Il est surtout perso car des membres de ma famille habitent loin mais je like quelques pages qui me donnent de l’info comme vous. Et comme vous proposez des jeux, je joue.

Q : En préparant cette interview, nous avons brossé un gros historique sur Materiel.net. Ajouté à votre implication sur les réseaux sociaux, c’est à se demander si vous êtes actionnaire ??!!

JL : (Rires) Je n’ai aucune action, chez personne. Mais quand on aime, qu’il y a le feeling…. Et puis j’aime l’échange et vos community managers sont bien. J’aurais peut-être dû investir en fait !!

Q : Plus sérieusement, vous avez parlé de l’usage professionnel de ton SSD. Plus globalement, l’informatique c’est plutôt pro ou perso ?

JL : Pro et perso se mélangent car je travaille pour moi. Je suis auteur, j’écris des livres, de la documentation technique, je suis aussi dans le mouvement Maker et je fais parfois des vidéos YouTube. Aujourd’hui, je passe mes journées devant 2-3 ordinateurs. J’ai un PC de bureau pour bosser avec 1 carte graphique pour l’encodage vidéo mais qui permet aussi de faire un peu de gaming.

Q : Donc vous êtes obligé de suivre toutes les évolutions informatiques ?

JL : Je ne suis pas obligé mais c’est mieux ! J’ai par un exemple un i7 de 2e génération. Quand je l’ai présenté à la communauté (NDLR : présentez votre setup sur les réseaux sociaux en l’envoyant à l’adresse suivante : configsmatnet@materiel.net), certains l’ont trouvé vieux. Mais quand on y regarde bien, je n’ai pas besoin de la 6e génération. Mon processeur est toujours bon même s’il est un peu limité. Si je devais le changer, et ça ne va pas tarder, je prendrais d’ailleurs un Xeon après avoir lu pas mal sur le sujet. Plus de cœurs et moins de vitesse en somme. Utile pour déployer plusieurs machines virtuelles pour mes clients, tout comme la quantité de RAM.

Set up James Langbridge

Q : Ce serait donc la prochaine évolution de votre équipement ?

JL : Oui car grâce à vous, le côté disque dur, c’est fait ! Avant je jonglais avec 3 HDD, un pour le système et les applications majeures, un plus rapide pour les machines virtuelles et un WD Green pour les fichiers que je sauvegarde ou utilise plus rarement. Maintenant, je mettrai tout sur le SSD sauf mes sauvegardes que je laisse sur le Green.

Q : Vous travaillez autour du High-Tech, y-a-t ’il un produit ou une techno qui vous a plus particulièrement marqué ?

JL : J’écris sur les processeurs donc forcément c’est dans ce domaine. Il y en a qui ont 40 ans et qui sont toujours utilisés, dans l’aéronautique notamment. Le processeur qui sert à actionner les ailerons de nombreux avions par exemple. C’est le Motorola 68000. Et il a 37 ans ! Les nouveaux processeurs ont plus de transistors donc… plus de problèmes ! Et je dois dire que dans les processeurs, ce sont les ARM que je préfère, c’est le sujet de mon 1er livre !

Q : En grand spécialiste, comment jugez-vous l’évolution des processeurs justement, la guerre AMD/Intel… ?

JL : J’étais pro AMD il y a quelques temps puis ils sont un peu « tombés ». Mais ils reviennent. Et côté consommateur, il y a du changement. J’ai quand même eu des processeurs PC à 25 MHz et c’était du haut de gamme !! D’ailleurs, après cette course à la fréquence, nous sommes passés à la course aux cœurs. Cela change la façon de programmer et de penser. L’industrie a dépassé les attentes et besoins des consommateurs. Pour les joueurs pro, cela peut se jouer à quelques millisecondes, pourquoi pas. Mais quand on voit des gens vendre des i7 à des personnes qui cherchent un ordinateur pour faire du mail… Il faut se demander ce qui est important. Du coup, cette course aux cœurs ne prend pas toujours. Néanmoins, je trouve le marché mieux ces derniers temps.

Q : La récente grosse évolution en informatique, c’est la réalité virtuelle. Vous en pensez quoi ?

JL : Je n’ai pas pu vraiment tester mais j’ai vu des gens s’y immerger. La VR est là depuis longtemps ceci dit. Quand j’étais petit, en Angleterre, il y avait des salles de jeux avec casques, Virtuality (cf. ci-dessous à 1:40. On ne rigole pas, à l’époque, c’était exceptionnel !). C’était des traits de couleur à l’intérieur… Aujourd’hui, je me pose une question : comment faire pour négocier avec ma femme pour en avoir un !!! Je vois le côté jeu mais aussi le côté professionnel, dans l’aéronautique, le médical, l’Histoire…

Q : Quelle évolution technologique rêveriez-vous de voir ?

JL : J’aimerai que les gens se mettent d’accord, sur les standards par exemple. Mais ça n’arrivera pas. J’aimerai surtout que l’on creuse le côté éducation : la technique doit travailler pour nous, on ne doit pas en être esclave. Mais quand je vois les gens dans le tram le matin, je me demande qui est le maître de qui…