SSD M.2 : plutôt M.2 fois qu’une

par Christophe C., chef produit composants et intégration depuis 10ans pour Materiel.net et surtout grand spécialiste du PC devant l’éternel ! Passionné de domotique, de nouvelles technologies bien sûr et de Metal (la musique, pas le matériau, tout le monde n’est pas parfait !!), il vous éclairera régulièrement sur ce blog !

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Le stockage a longtemps fait partie des parents pauvres de l’évolution technologique mais l’arrivée des SSD a radicalement changé la donne. Quand la connectique M.2 débarque mi-2013 en proposant des débits théoriques 5 fois plus rapides que les SSD classiques, les utilisateurs se prennent à rêver. Or si le M.2 est véritablement capable de prouesses, toutes les cartes mères équipées de ports M.2 ne sont pas capables de suivre la cadence. Pourquoi ? Comment ? Les constructeurs nous mentent-ils vraiment ?

Courant 2012, le contrôleur principal Intel Z68 débarque et les nouveautés sont maigres. A vrai dire, ce contrôleur est là pour rattraper les errements d’Intel avec le P67. Et encore, pas tous, puisque le Z68 n’offre toujours pas de gestion de l’USB 3.0. La grande nouveauté sur le papier c’est le SSD caching. Quésaco ?

A l’époque les SSD coûtent encore un bras, mais tout le monde sent bien que l’avenir du stockage est là. Comment permettre aux utilisateurs de profiter des SSD, sans que ces derniers soient immédiatement écœurés par le prix ? En faisant des modèles de petites capacités (moins de 100 Go) pour créer une mémoire tampon ultra rapide qui permet d’accélérer l’accès aux fichiers couramment utilisés, c’est le SSD caching.

Les constructeurs de cartes mères, un peu à court d’innovations, introduisent progressivement de la connectique directement issue des ordinateurs portables. D’abord avec le mini PCI-Express 1x pour les modules WiFi (eux aussi issus directement des PC portables). Puis le mSATA, pratique pour ne pas monopoliser un port SATA (même si dans les faits certaines cartes mères désactivaient un port SATA quand le mSATA était occupé !), qui permet quasiment d’intégrer le SSD Caching à la carte mère. Gigabyte sortira d’ailleurs une carte mère avec un SSD msata inclus, la GA-Z68XP-UD3-iSSD.

Malgré les efforts de chacun le SSD Caching se plante. Le coupable ? Le SSD lui-même, avec une capacité de stockage qui croit très vite et des prix fondent comme neige au soleil, l’intérêt du SSD caching devient inexistant. Peu à peu le connecteur mSATA sur carte mère se retrouve le “cul entre deux chaises”. Avant tout destiné à s’affranchir de la taille imposante des disques durs et de leur fragilité mécanique, le mSATA n’est finalement qu’un recâblage brut du SATA. Or sur une carte mère à quoi peut prétendre cette connectique redondante aux ports SATA 3 déjà nombreux ?

Quand le M.2 apparaît à son tour sur les cartes mères, il n’offre guère plus. Mais promet beaucoup. Câblé à la fois en SATA pour la continuité et en PCI-Express pour l’avenir, le M.2 dévoile rapidement ses atouts, et commence à intéresser de plus en plus de monde. Or son implantation sur carte mère est loin d’être aussi aisée que sur portable, car pour exister la carte mère se doit d’être avant tout évolutive. Or à vouloir trop en faire, certaines finissent par mal faire. Décryptons tout ça.

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