LifeisCool : « Ma mission est de raconter l’histoire d’un match »

Si vous êtes amateur de Rocket League, vous le connaissez forcément, ne serait-ce que par la voix. Et si vous avez suivi notre Matnet Trophy spécial étudiants, c’est lui qui vous a fait vibrer en commentant les matchs. Car à 22 ans, LifeisCool est d’un des commentateurs vedettes, comme on disait à une autre époque, de la scène Rocket League. S’il est évidemment joueur et aussi streamer, c’est bien en tant que casteur qu’il se fait de plus en plus connaître. Un métier à part entière, méconnu, qui nous a donné envie nous aussi de plus en plus le connaître…

Matblog : Pas de découverte pour les amateurs de Rocket League mais si tu devais te présenter au plus grand nombre, que dirais-tu ?

LifeisCool : Que je m’appelle Robin, surnom LifeisCool, et que je suis créateur de contenu et commentateur de compétition de jeu vidéo.  À bientôt 23 ans, j’ai un diplôme en journalisme sportif et je suis aussi vidéaste sur Super Smash Bros pour Pugilat des étoiles et caster donc pour Rocket Baguette notamment.

M : Caster, comment décrirais-tu ce métier ?

L : Un caster, c’est un commentateur. Quelqu’un qui raconte des histoires. Moi c’est celle d’un match et ma mission est de donner les clés pour que le public comprenne le plus profondément possible ce qui se joue. Pour cela, on peut l’aborder sous l’angle technique, stratégique, humain. L’objectif est de connaître tout ça pour savoir quoi dire, quand le dire et comment le dire.

M : On est plus habitués aux joueurs qui veulent rentrer dans l’esport ou devenir streamer. Pourquoi avoir choisi caster ?

L : Je suis d’abord un joueur. Au début sur Halo Reach quand j’étais au collège et j’ai découvert l’esport. Je suis tombé amoureux du jeu vidéo compétitif. Et comme j’ai toujours aimé faire comprendre aux gens pourquoi ce que j’aimais été trop bien… Le journalisme comme le cast sont venus naturellement. Dans l’esport, je suis un des rares casteurs à être passé par un cursus classique de commentateur sportif. J’ai cette vision, je suis un gars bizarre dans le milieu.

M : Justement, il y a beaucoup de pont entre sport et esport, n’en déplaise à ceux qui ne connaissent pas les deux phénomènes. Est-ce pareil entre commentateur et caster ?

L : Littéralement, commentateur se traduit par caster, c’est la même chose. On utilise l’anglais car c’est ainsi dans l’esport. Mais il y a quelques différences.

Déjà, dans la réalisation, l’esport est plus proche du divertissement. Le sport est plus carré, plus conventionnel, on vouvoie. C’est plus solennel et vise un plus grand nombre. L’esport est fait d’une population jeune, le tutoiement par exemple entre casters est plus légitime et logique, ça crée une complicité. C’est plus proche des spectateurs, de la « vraie vie » dans le langage.

C’est aussi en ce sens que c’est plus un divertissement, c’est très tourné vers les spectateurs qui sont généralement de grands connaisseurs. Dans le sport, le foot par exemple, certains regardent mais ne connaissent pas tant que ça. Et puis dans jeu vidéo, il y a jeu…

Si t’es dans la commu Rocket League française, t’es dans Rocket Baguette !

M : Comment l’aventure a démarré ?

L : J’ai beaucoup observé au début, notamment Fauster et TPK, du Pugilat des Etoiles. Et en les regardant, j’avais l’impression qu’on n’avait pas besoin de moi sur Smash Bros. Et puis j’ai pris en assurance. J’organisais des events Rocket League de mon côté car j’aimais bien le jeu. Il n’y avait pas de cash prize, rien, je streamais et je commentais pour le plaisir.

La scène Rocket League française m’a alors parlé de Rocket Baguette, à la Gamers Assembly de 2018. Je me suis présenté et je leur ai proposé mes services. Je suis comme ça, j’ai toujours été au cran et ça a plutôt bien marché ! Des fois je prends des bâches, mais je continue.

Boyan, cofondateur de Rocket Baguette m’a demandé une démo et des tests sur les Rocket Baguette Rising Stars, sortes de championnat de France en gros. Quelques mois plus tard, je rejoignais la structure et commentais les championnats du monde. Ce sacré timing m’a bien aidé.

M : Peux-tu décrire un peu Rocket Baguette pour ceux qui ne connaissent pas (encore) ?

L : C’est le diffuseur n°1 de Rocket League pour les francophones sur Twitch, toutes compétitions confondues.  C’est une équipe de 8-9 commentateurs, dont moi ; nous commentons les championnats du monde donc et c’est aussi un vrai QG pour la communauté francophone du jeu. Nous sommes 7000 sur le Discord ! En gros, si t’es dans la commu Rocket League française, t’es dans Rocket Baguette !

Sur ses streams, LifeisCool laisse la communauté lui poser de sacrés défis sur Rocket League.

M : De plus en plus de jeux compétitifs développent naturellement une grosse communauté, quel regard portes-tu justement sur celle de Rocket League ?

L : C’est une communauté jeune pour être honnête. Il y a peu de professionnels au-delà de 24-25 ans. Tous les ans, il y a de petits génies de 15 ans qui déboulent, et encore, parce que c’est réglementé sinon je suis sûr que cela serait plus jeune.

Parfois, c’est un peu immature mais cela reste bienveillant. La compétition est assez saine, c’est de l’humain, il peut y avoir des tensions mais il y a un bon mélange et un bon développement sans perte de contrôle. C’est assez similaire aux autres jeux sauf les jeux de combat que je fais aussi : il n’y a pas l’éditeur derrière, c’est beaucoup plus dur à stabiliser et assainir.

C’est une communauté également très encadrée, il y a beaucoup de structures et d’équipes dans le monde. En France, on peut citer Vitality, Solary ou encore des équipes qui font partie de clubs de sport comme le FCN ou l’ASM.

M : Le FCN que nous sponsorisons d’ailleurs 😉 Et maintenant, nous avons aussi eu la chance de te voir commenter l’édition étudiante de notre Matnet Trophy. Comment as-tu préparé l’événement et qu’en as-tu pensé ?

L : Pour tous les événements que je fais, je travaille en amont et fais des recherches. C’est toujours plus dur quand tu ne connais pas les joueurs, il faut trouver d’autres clés de compréhension et aussi s’adapter au terrain.

Là, j’ai été surpris par le niveau. Je m’attendais à voir jouer des diamants, au mieux des champions. Or certains avaient le niveau championnats du monde, comme l’équipe qui a gagné ! On les connaissait mais de là à voir des niveaux grands champions, supersonic légende, etc. C’était du coup super agréable à commenter.

Et puis en termes d’organisation, quand Boyan m’a présenté le projet, on a trouvé ça génial comme initiative. Avoir une marque qui permet ça, de voir les plus forts s’entrainer ou les futurs joueurs émerger… C’est une franche réussite.

M : Quels conseils donnerais-tu à ceux qui veulent devenir caster ?

L : 1, n’abandonnez pas vos études (rires) ! Si tout le monde le dit, ce n’est pas pour rien. Le cast, c’est une opportunité, qui arrive souvent pendant les études. Même l’actuel meilleur joueur du monde sur Smash Bros, Melee, Hungrybox, jouait en continuant ses études d’ingénieurs pendant un temps. Il était pourtant TOP 5 monde à ce moment-là. Je l’ai fait aussi, c’est possible !

2, avoir du cran. Oser. Oser demander des conseils, une interview. C’est positif comme démarche, ça se confirme souvent et vous n’avez rien à perdre à part de la fierté.

3, justement, ne mettez pas votre ego en travers de votre route. Vous prenez un vent sur Twitter ? Et alors, il y a trop de choses à faire pour se casser la tête sur des détails.

Et enfin, 4, s’entrainer. Commenter des matches, se trouver nul, s’entrainer, prendre note de ses défauts, retenter… Comme ça, tu construis de l’expérience, du talent.

M : À titre personnel, quels sont tes prochains objectifs ?

L : Continuer à développer ma chaine Twitch perso comme je le fais depuis quelques mois. J’y essaie des concepts différents pour être original et changer les codes Twitch. J’ai par exemple créé un smurf sur Rocket League (un nouveau compte ex nihilo) et c’est « empêchez-moi d’être grand champion » : les viewers me donnent des handicaps comme jouer au clavier, ne rien faire pendant 5 secondes, etc. ça pimente ^^

Je veux aussi continuer à évoluer en tant que caster. Je me trouve encore plein de défauts donc je bosse pour m’améliorer. Et plus globalement, je veux progresser en m’amusant, on verra où ça nous mène. Car c’est bête mais, après tout, Life Is Cool !

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