Le mois de janvier sera celui des adaptations console. Nous avons reçu au moment de Noël les codes de God Of War (l’article est à venir) et, donc, Monster Hunter. Deux salles, deux ambiances. Et avant le dithyrambe adressé à Kratos, nous allons faire une mise au point plus contrastée sur l’une des licences les plus juteuses de Capcom.
Si vous ne suivez pas l’actualité Switch, votre dernier contact avec la licence remonte sans doute à l’épisode World. Gros succès critique, il s’est vendu à plus de 20 millions d’exemplaires selon Capcom. Un chiffre hallucinant qui en fait sans doute un jeu pour tous les publics. Nous reviendrons d’ailleurs sur ce point en fin de cet article.
Depuis World, Rise a vu le jour uniquement sur Switch avec son lot de nouveautés. Parmi elles, la possibilité de chevaucher les bêtes à l’aide du filoptère. Cet insecte grappin a aussi la faculté de vous élever dans les airs et ainsi donner davantage de verticalité au titre. On note aussi l’arrivée du Chumsky, sorte de canidé trop mignon pour épauler votre Palico, l’adorable chat. Ainsi, peu importe le massacre que vous faites en dehors du camp sur une myriade de bêtes qui n’ont rien demandé, l’important est que vous restiez sympa avec vos animaux de compagnie…
En plus de la nécessaire préparation au camp, vous trouvez sur votre parcours quelques oiseaux vous donnant davantage de bonus afin d’arriver au meilleur de votre forme devant un boss nécessitant pas mal de patience pour en venir à bout. Le jeu gagne aussi largement en accessibilité avec des monstres directement indiqués sur la carte, des voyages rapides, et autres facilités censées le rendre plus digeste pour ceux qui n’étaient pas encore férus de la licence.
Monster Hunter garde toutefois son ADN, à savoir proposer des combats de boss haletants avec une nécessaire maîtrise de l’arme que vous aurez choisie parmi les 14 catégories disponibles et une bonne utilisation de l’esquive.
Outre la partie cosmétique que nous traitons ensuite, la version PC du jeu propose tout le contenu préalablement distillé sur Switch. Il met aussi à disposition un tchat vocal. Ce portage rempli donc l’objectif d’apporter sur nos machines un titre plébiscité sur Switch avec ce que l’on est en droit d’attendre d’une version PC, ni plus, ni moins.
La configuration minimale pour Monster Hunter
Même si le jeu a été conçu sur le remarquable RE engine auquel nous devons notamment Resident Evil 2, 3 et 7 ainsi que le superbe Devil May Cry 5, il ne fallait pas s’attendre à des miracles pour un titre sorti sur une console vieillissante. Capcom a tout de même fait en sorte que l’on puisse passer le jeu en 4K et en mode Ultra large (21 :9). Évidemment le rendu gagne en finesse. Beaucoup de soin a aussi été apporté aux superbes monstres et le jeu garde cette DA agréable avec ses nombreux filtres et l’univers très japonisant du village.
Malgré tout, le passage sur PC n’a rien d’époustouflant, loin de là. L’avantage de cette patine old school (quelle jolie litote pour cacher que ce n’est pas très joli !) est qu’il n’y a pas besoin d’une grosse configuration pour le lancer et que le jeu reste d’une grande fluidité même sur les machines modestes. Capcom conseille un Intel Core i3 de quatrième génération, 8 Go de RAM et une GT 1030 ou une Radeon RX 550 afin de le lancer en 1080p à 30 fps. Pourquoi pas… si vous jouez sur un petit écran de PC portable. Mais pour davantage de confort sur un moniteur de base, notre Beast avec son Core i5, une GTX 1660 et 16 Go de RAM ouvrira au moins la voie au niveau de détail maximum à 60 fps en restant sur du 1080p, sinon à quelques compromis sur les filtres si vous optez pour le 2k. Et en attendant son retour en stock, l’élément à cibler est notre Hellfest Temple (Intel Core i5 10600K, Radeon RX 6600, 16 Go DDR4)
La configuration maximale du bon chasseur
Vous connaissez la différence entre le bon et le mauvais chasseur ? Le bon chasseur, lui, a regardé la configuration recommandée par Capcom, à savoir un Core i5 de 4e génération, 8 Go de mémoire et une GTX 1060 et a compris que l’éditeur japonais le prenait pour un faisan. Notez que le faisan aux truffes reste l’une de ses spécialités de ce dernier, souvent capable de nous vendre 10 fois le même jeu. Le pire est qu’on se laisse facilement farcir vu le nombre de bonnes licences en leur possession. Bref… Pour jouer à Monster Hunter au moins en 2K voire 4K avec un niveau de détail maximum, inutile d’aller dans le brutal, notre Nemesis avec son Ryzen 5, sa Geforce RTX 3070 et ses 16 Go de RAM est une bonne entrée en matière.
Monster Hunter est-il vraiment grand public ?
Si l’on en juge les ventes de Monster World, cette licence est désormais aussi grand public que les Pokemon mais avec des monstres un poil plus agressifs ! En réalité, ce n’est pas le cas. Certes le jeu s’est simplifié dans la traque et l’attaque de ses superbes géants trop dotés en dents et en griffes, mais vous allez être confrontés à des tonnes de préparatifs, des menus à n’en plus finir, une courbe d’apprentissage bien longue en plus d’une totale absence de scénario et de dialogues niaiseux avec les quelques PNJ du village.
Le jeu n’est pas élitiste pour autant, mais il s’agit définitivement d’un titre « Wiki » pour les débutants contraints à se renseigner sur les sites ou sur YouTube pour ne pas passer des heures à en découvrir tous les rouages en solitaire. Dans la série « vis ma vie de testeur », nous avions appris que les sauvegardes de la version bêta ne seraient peut-être pas transférables. Évidemment, cela ne regarde que nous et n’a aucun poids dans notre appréciation du jeu, mais imaginez la motivation qui nous animait pour nous lancer dans des heures de farm alors qu’une remise à zéro allait être faite le 12 janvier ! Cela ne soulignait que davantage le côté redondant et rébarbatif de Monster Hunter et la nécessité de s’y investir totalement.
Voilà pour la petite mise en garde si vous êtes un nouveau venu. Le jeu peut vous tomber des mains en quelques heures. Mais sachez aussi que si vous adhérez au concept et que vous vous lancez entre amis dans de magnifiques chasses, alors vous partez pour des dizaines d’heures dans un titre que vous n’oublierez jamais.