Il n’aura pas échappé aux observateurs les plus aguerris que Windows est beaucoup moins présent dans notre vie depuis qu’une armée d’utilisateurs ne sachant quoi faire de ses 10 doigts à décider d’en mobiliser 5 pour tenir un Smartphone. Alors la question se pose : que va devenir le pauvre petit Microsoft ?
Rassurons d’emblée les plus inquiets, la firme de Redmond va bien. Même si les analystes financiers hésitent toujours entre GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) et GAFAM (le même mais avec Microsoft) lorsqu’ils évoquent les géants du numérique, être le petit dernier d’une nébuleuse rapportant des centaines de milliards de dollars ne permet pas de dire d’une société qu’elle est en mauvaise posture.
Ce n’est pas pour autant la fête à la maison. Le succès grandissant des Smartphones a au départ fait entrer une petite brise sur le marché des appareils connecté au web, mais ce vent frais s’est transformé en bourrasque face à l’insuccès de la version mobile de Windows 10. Microsoft a donc décidé de claquer la porte au nez de son OS mobile et de rentrer par la fenêtre (oui la blague fonctionne mieux en anglais).
De l’appli à tout va
Les stores Android et iOS débordent d’applications Microsoft.
Vous trouvez tout le pack office, très pratique pour consulter ses documents grâce à OneDrive et les modifier aussi simplement que sur PC si votre tablette ou votre smartphone est relié en Bluetooth à un clavier du type Logitech K480. Edge est de la partie avec la possibilité de facilement continuer sa navigation web d’un support à l’autre. Jusque là rien de surprenant si ce n’est les notes quasi parfaites de toutes ces applications (plus de 4,5 sur 5 en moyenne). On eut aimé que Microsoft montrât autant d’assiduité et d’efficience lors du développement de Windows 08, Vista ou autres incidents industriels…
Maintenant, allez jeter un œil à Google Play et, si vous êtes sur Android, installez le Microsoft Launcher. En quelques secondes votre appareil nomade prend les atours de Windows 10. Les applications de l’ami Crosoft s’invitent dans l’environnement ainsi que l’agenda, les contacts… en somme, toutes les données importantes de votre session. La prochaine version ajoute la synchronisation de la Timeline, cette frise chronologique de votre activité présente depuis la dernière mise à jour de Windows. Une surcouche made in Redmond qui pourrait faire oublier qu’Android se cache là-dessous.
Un environnement en mutation
Le ver est dans le fruit du côté des stores, mais Microsoft ne s’arrête pas là. Fouinez dans la dernière version de l’OS et vous trouverez d’ores et déjà des ponts entre l’ordinateur et le mobile. Une section Téléphone s’invite dans les Paramètres et va largement s’étoffer. D’ici la fin d’année, l’application Your Phone affichera les notifications de votre mobile, enverra des SMS et donnera accès aux photos depuis votre PC. Cortana doit toujours faire intelligence commune avec Alexa, et si vous ajoutez à cela le développement en cours des HoloLens, vous constatez que Microsoft s’étend sur le marché tant prisé des objets connectés.
Notez enfin dans les Paramètres, section Système, la version simplifiée du bureau à distance. Passez sur Activé puis téléchargez l’application Bureau à distance de Microsoft et, ô magie, votre tablette affiche Windows 10 comme nous le montrons sur la capture ci-jointe faite sur un iPad Pro. Si ça, ce n’est pas s’incruster en douce !
Microsoft sur un nuage
Le secteur professionnel, très lucratif, n’a pas été oublié. Windows 10 et Office 365 s’unissent sous la bannière Microsoft 365 afin de proposer l’environnement, une suite logicielle, ainsi que des solutions de sécurité et de cloud.
Reste encore une bataille à mener, celle de plaire aux développeurs qui, pour l’instant, ont une fâcheuse tendance à faire confiance à Linux ou Apple. Pour cela, Microsoft enrichit son Visual Studio en le rendant davantage ouvert aux logiciels concurrents de codage, il améliore aussi son système d’apprentissage automatique incluse dans les applications grâce à Windows Machine Learning.
Enfin le géant américain promet que 85% à 95% des revenus d’une application de son Store tomberont dans la poche des développeurs. Il tente ainsi de rendre plus attractif ce qui, à ce jour, reste pour les développeurs comme pour les utilisateurs, la plus grosse faiblesse de Windows 10.