Test et config PC Diablo II : Resurrected – Pour l’amour du loot !

Avec Mass Effect, Total War, Nier Replicant, notre contribution à la critique vidéoludique fut cette année parsemée de souvenirs et de nostalgie. Nous avions juré que l’on ne nous y reprendrait plus, mais comment ne pas craquer pour un jeu qui a tant marqué l’univers PC puis toute l’industrie et pas forcément en bien. Un point que l’on ne manquera pas d’aborder.

Diablo II est un remaster et non pas un remake. Nous sommes donc plus proches d’une refonte graphique comme l’a fait DotEmu sur l’excellent Wonder Boy que d’une révision complète des mécaniques à la Final Fantasy 7.

D’ailleurs, il suffit de presser une touche pour que Diablo passe en mode Legacy et nous replonge plus de 20 ans en arrière. Tout le monde essaiera une fois, c’est drôle comme tout, mais il n’y a plus tellement de raison de s’infliger cela après le passage de Vicarious Visions, le studio capable du miracle de la résurrection ! Pour apprécier le travail effectué, nous avons choisi d’incarner la sorcière non pas par affinité pour cette classe, mais pour la qualité des éclairages et des reflets au moindre éclair envoyé sur les ennemis. Nous y reviendrons dans la partie Configuration, pour l’instant, concentrons-nous sur le contenu.

Après l’épisode Warcraft III Reforged si critiqué à juste titre, ce Resurrected nous a fait pousser un grand « ouf » de soulagement. Le matériel de base a été respecté au point de reprendre quelques lourdeurs. 

Resurrected propose l’intégralité de Diablo II et son extension Lord of Destruction, donc 5 actes et 7 classes de personnages (Sorcière, Amazone, Paladin, Druide, Assassin, Nécromancien, Barbare). Il n’y a pas de nouveau héros, d’axe narratif supplémentaire, ou quelconque autre bonus. Vous retrouvez le diable dans son plus simple appareil avec seulement quelques améliorations du côté de l’interface.  


Nous sommes de la génération qui a connu le jeu à sa sortie et ce fut donc un plaisir de se réapproprier ses mécaniques à peine modifiées. Bien sûr, ça nous a valu de rager sur l’inventaire si peu spacieux obligeant à de très nombreux retours en ville. « Pourquoi ne pas en laisser une partie par terre ? », diront les nouveaux venus. Parce qu’il ne s’agit pas de Diablo III.

Lorsque vous débarquez devant un boss, vous devez avoir préparé le combat, bien fait évoluer votre personnage et vous être assuré d’avoir un équipement à la hauteur. La mort, plus punitive que dans l’épisode suivant, arrive vite, vous dépouille de l’inventaire et d’une certaine somme d’or. Diablo II maintient donc cette constante tension dans un univers toujours aussi macabre. Le choix d’en garder des mécaniques old school en font une pièce d’histoire de notre art qu’il est bon de parcourir au même titre qu’un cinéphile se doit d’avoir vu Citizen Kane ou Metropolis.

La configuration minimale

Fan de la licence nous avions craqué lorsque le premier Diablo a débarqué sur GOG. Nous arrivions même à y jouer sans saigner des yeux ! Cette fois le plaisir est tout autre. Vicarious Visions avait fait un travail remarquable sur le remaster de Crash Bandicoot et n’a pas failli à sa réputation en offrant un incroyable raffinement au gothique aussi flambant que flamboyant de Diablo.

Outre un nombre d’images accrues donnant plus de fluidité à votre personnage comme à l’ensemble du bestiaire, les effets pyrotechniques explosent à l’écran et provoquent de superbes jeux de lumière sans invoquer le Ray Tracing et autres technologies nécessitant une configuration monstrueuse.

Le jeu est sombre, dépouillé, mais cela n’empêche pas ce passage à la 3D et la haute résolution de flatter la rétine grâce à la finesse des détails, la remarquable fluidité et des effets de lumière délicieux.

La configuration minimale conseillée par Blizzard est un Core i3, 8 Go de RAM, une GTX 660 ou Radeon HD 7850. Alors oui… mais non ! Le jeu va se lancer, mais avec des saccades qui vous renverront 20 ans en arrière à moins de se caler en 720p, et encore. Pas besoin pour autant d’un foudre de guerre : notre Fury avec son Ryzen 5 3600, une RTX 2060, et 16 Go de RAM permet de jouer dans d’excellentes conditions en 1080p.

La configuration maximale pour habiller le diable en Prada !

Là encore, Blizzard veut absolument nous faire croire que son Diablo peut se lancer sur un mini PC si le cœur vous en dit. Core i5 ou Ryzen 8, GTX 1060 ou RX5500, 16 Go de RAM ; certes avec une telle puissance le jeu tournera bien, mais n’espérez pas dépasser le 1080p sans vous exposer à des chutes de framerates.

Pas besoin malgré tout d’une configuration hors du commun pour une totale fluidité à partir de la 2K. Ainsi notre Respawn avec son Ryzen  5 3600, une GeForce RTX 3060, et ses 16 Go de RAM suffira à en profiter dans les meilleures conditions en 1080p comme en 2K.

Diablo II est un pionnier du rapport au loot ; cette quête de l’objet spéciale et la satisfaction de le décrocher. La base d’un rapport butin/plaisir, très connu des casinos et qui a tendance à rendre accro.

Le diable se cache dans les détails

Les plus bougons reprochent à Blizzard de nous faire payer 40 € une simple refonte graphique. Alors oui, si vous avez déjà parcouru ce monde en long en large et en travers, il faut être diablement nostalgique pour y retourner à ce prix. Les plus avisés attendront une promotion. Pour tous les autres, il n’y a aucune raison de ne pas aller réveiller les flammes de l’enfer si vous appréciez le genre.

Vous y découvrirez le socle (avec Diablo premier du nom, évidemment) sur lequel se sont construit les hack and slash et plus généralement les actions RPG à venir ; cette façon d’exploiter l’isométrique, les commandes simplifiées privilégiant le clic gauche / clic droit, la génération procédurale des donjons, le plaisir d’explorer en coop’, mais avant tout cet amour du loot qui a durablement marqué l’industrie.

Parcourir Diablo II aide à comprendre les codes mis en place par Blizzard pour flatter le joueur et le pousser à toujours davantage de recherche de récompense. Cette mécanique sera ensuite distillée dans tous les genres jusqu’à provoquer des dérives tels que les lootbox ou l’hôtel des ventes de Diablo III. En plus d’une page d’histoire, c’est aussi un titre avec une durée de vie gargantuesque puisque les 7 classes de personnages offrent une jouabilité différente. On peut donc toujours gloser sur le prix, mais avant de se faire un avis, il faut décidément mettre en perspective tout ce que représente Diablo dans notre industrie préférée.  

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