Test et config PC Humankind ; Vive l’ampleur !

Même s’il semble vouloir s’en défendre, le titre d’Amplitude Studio s’inspire forcément de Civilization et apporte de-ci de-là quelques améliorations qui en font une alternative pertinente. Un sérieux concurrent, à n’en pas douter. Voilà qui ne sera peut-être pas du gout de Firaxis qui fête cette année les 30 ans de sa licence.

Votre histoire débute lorsque l’humanité est réduite à quelques groupes de chasseurs/cueilleurs. Pas le temps de vérifier si les thèses du Sapiens de Yuval Noah Harari sont justes (excellent livre au demeurant), vous allez devoir passer en quelques heures de l’invention de la roue à la conquête de l’espace. Le but est de devenir la civilisation dominante par la force, la gloire ou votre rayonnement scientifique.

Une partie se déroule contre une ou plusieurs IA, sinon entre amis si vous en avez des très patients ! Au départ, votre tribu étend sa zone d’influence avec des avant-postes. Puis très vite arrive la première ville, et déjà le jeu s’éloigne de son modèle en imposant des contraintes pour ne pas démesurément positionner vos différentes cités à tous les coins du continent. La diplomatie, les échanges commerciaux, la gestion des conflits seront forcément au programme de négociations lancées avec les peuples aux alentours.

Le but reste avant tout de remplir différents types d’objectifs pour gagner de la renommée et passer à une autre ère. Le gimmick intéressant du jeu réside dans le changement de civilisation à chacune d’entre elles. Ainsi, vous pouvez très bien commencer avec les Babyloniens et continuer avec les Égyptiens si le cœur vous en dit. Vous endossez alors les bonus de ces nouvelles civilisations (meilleure défense, plus d’aptitudes aux technologies, etc). Une bonne idée au regard de la jouabilité, mais aussi de l’Histoire, puisque de nombreux peuples ont étroitement mêlé leurs connaissances.

Amplitude est un studio français à qui l’on doit Endless Legends, Endless Space et Dungeon of the endless. La stratégie ne les effraie pas, alors tant qu’à faire, autant s’attaquer au plus grand ambassadeur du genre ! 

Évidemment, aucun n’a embrassé des traditions au point de totalement s’y soumettre et oublier les leurs ; on ne peut pas traiter 300 000 ans d’humanité avec toutes ses nuances. Mais les raccourcis que prend Humankind sont souvent bienvenus. Dans la diplomatie comme dans la guerre, dans le rayonnement de la culture comme celui de l’industrie, dans les politiques comme dans les doctrines, les choix sont binaires, mais c’est leur grand nombre et les effets de levier générés qui donnent au jeu toute sa saveur.

Si vous n’avez jamais ou peu fait de 4X, Humankind se montre didactique, mais reste très dense. Des mécaniques se dévoilent clairement après une dizaine d’heures sur une première partie. Vous comprendrez alors la gestion des avant-postes, le bon usage de la politique et de la religion pour étendre votre influence et assurer la stabilité d’une ville. Vous saurez mieux vous concentrer sur les objectifs pour gagner de la renommée, le principal élément de la victoire. Alors Humankind prendra toute sa saveur et se révélera plus souple et fun que son concurrent.              

La configuration minimale pour dominer Humankind

La direction artistique globale flatte la rétine, avec un niveau de zoom suffisant pour apprécier la finesse de votre architecture et des différents décors, sans avoir un disgracieux étalage de pixels. Un autre point qui n’a que peu d’influences sur nos configurations, mais mérite d’être souligné ; la bande originale. Lors de vos survols de la carte, en changeant de topographie, d’environnement, de climat, vous aurez une enveloppe sonore adaptée par-dessus quelques notes toujours bienvenues.

Humankind part sur des bases historiques, des schémas de pensée, de culture et de politique connus, mais il ne s’agit pas d’un cours magistral. La cohérence ou la véracité ne passent jamais devant le plaisir de jouer !

Mais revenons à nos moutons, en tout cas à nos GPU. La configuration minimale évoquée par Amplitude est un Intel i5, 8 Go de RAM et une GTX 770 ou une R9 290. Certes le jeu se lancera, mais avec notre machine ô combien plus puissante, nous avons entendu le ronronnement d’un ventilateur lors de déplacement rapide sur une carte chargée. Toutefois, reconnaissons que le Viper avec « seulement » un Ryzen 5 3600, 16 Go de RAM et une GTX 1660 est déjà la version luxe pour profiter du 1080p.      

La configuration maximale pour sortir de l’âge de pierre

Amplitude conseille un Intel i5 ou Ryzen 5, 8 Go de mémoire et une GTX 1060 ou RX 5500. Il vous faudra un peu plus que ça pour dépasser le 1080p tout en restant dans un calme absolu. Nous invoquons ainsi, tout droit sortis des enfers, notre Hellfest Temple. Ryzen5 5600X, RTX 2060, 16 Go de RAM, SSD Nvme : là encore nous sommes dans le presque trop. Mais vous profiterez des hautes résolutions avec tout le confort nécessaire pour diriger une civilisation depuis votre trône. Vous êtes plus qu’un chef d’État, vous êtes Dieu, ou peut être le diable, à en croire le nom de cette configuration !   

On retrouve du Civilization mais aussi, c’est bien normal, du Endless Legends dans ce jeu qui pourrait sembler trop touffu pour les néophytes, mais qui est en définitive un titre accessible.

Les différences notables avec Civilization

Tout d’abord, il y a ces batailles qui se déroulent sur plusieurs tours et s’étalent sur plusieurs cases. Nous ne sommes pas sur une véritable stratégie militaire, mais un bon positionnement des troupes et un peu de tactique peuvent donner l’ascendant à une armée à priori plus faible que son adversaire.

Le jeu vous met face à des décisions politiques ou législatives qui relèvent de l’idéologie ou de la morale. Ce n’est pas aussi manichéen que dans un Frostpunk, mais vous allez souvent devoir trancher entre des courants progressistes ou conservateurs, socialistes ou libéraux, avec à chaque fois des bonus accordés à certains traits de votre peuple et pesant sur son bonheur et son intégrité.

Le passage à une autre ère est un choix délibéré de votre part, influant à la fois sur les étoiles remportées au gré de différents objectifs de renommée et sur le bonus passif induit dans la civilisation adoptée. Il est de plus facile en quelques tours, de changer totalement de jouabilité ; par exemple évoluer d’une nation belliciste à un carrefour commercial paisible. Pour cela il faudra bien sûr avoir fait preuve de pondération dans votre développement. Humankind est émaillé de nombreux détails qui en font un titre riche et une nouvelle référence en matière de 4X.     

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