C’était écrit : le genre cyberpunk devait revenir à la mode grâce à CD Projekt, mais 2077 n’aura pas été un bon millésime. Dans une formule bien plus simple, mélange de jeu de rôle et de twin-stick shooter, Neon Giant nous donne enfin le « plaisir » de parcourir une mégalopole crasseuse, désespérée, étouffante, inhumaine… et on en redemande !
Neon Giant est un développeur suédois, nouveau venu dans la grande famille du jeu. Cette société est composée d’anciens membres des équipes de Doom, Gears of War, Wolfenstein, Far Cry 3 et Bulletstorm, excusez du peu ! Sans surprise, ils font sensation lors de la présentation de The Ascent au point de taper dans l’œil de Microsoft qui les invite cordialement dans le Gamepass.
Le projet est simple dans sa jouabilité puisqu’il s’agit d’un twin stick shooter ; le stick gauche déplace le héros, le droit vise et tous les doigts restants martèlent les touches susceptibles de dézinguer l’ennemi. Entre les frappes, les différentes capacités, la mise à couvert (très rarement utilisée de notre côté), le chargement et le changement d’armes, vous devrez avoir l’agilité d’un pianiste pour jouer un requiem à des ennemis toujours en surnombre.
The Ascent se montre d’ailleurs exigeant sur certains boss au point de vous faire accumuler les échecs. La difficulté n’est pas toujours bien dosée et vous finirez par les envoyer ad patres sur un coup de chance.
La ville immense, surpeuplée est très bien rendue. Il n’est d’ailleurs pas rare de tirer dans la foule en créant pas mal de dommages collatéraux. Oui, le jeu ne fait pas vraiment dans la dentelle.
Outre cette action toujours soutenue, The Ascent propose une belle expérience de jeu de rôle avec un univers cohérent dévoilé dans de nombreuses conversations, heureusement facultatives si vous préférez laisser parler les flingues. Les caractéristiques évolutives du personnage influencent aussi nettement la manière de jouer. L’histoire fait dans le classicisme avec ses cartels transformés en méga corporations, ses individus désincarnés quasiment tous réduits à l’esclavage, et cette si belle cohésion sociale où le meurtre semble être la solution de tous les casus belli.
Toutefois la trame est sympa à suivre et le cœur du jeu reste dans les scènes d’actions. Nous ne cachons donc pas un bel enthousiasme notamment pour sa jouabilité décomplexée, mais aussi pour ses qualités graphiques. Abordons, justement, le sujet sensible du matos.
La configuration minimale pour railler Cyberpunk 2077
Vous le constatez sur les images, le jeu est très beau. La cité fourmille de détails au premier comme au second plan, les explosions et les effets de fumées sont légion. Bizarrement, notre héros dénote dans cette cité bien trop écrasante pour lui. Que vous incarniez un homme ou une femme, le personnage manque de charisme.
La configuration minimale conseillée par Neon Giant :
- Processeur : Intel Core i5-3470 ou AMD FX 8350
- Mémoire vive : 8 Go de RAM
- Carte graphique : Geforce GTX 660 ou une Radeon R9 390x.
Si vous souhaitez jouer en 720p ou vous couper de tous les effets visuels qui font le sel du jeu, il n’y a pas mieux !
Certes, nous allons le voir ensuite, The Ascent dégouline de reflets et de couleurs, mais il faut au moins une RTX pour en profiter à sa juste mesure. C’est pourquoi nous conseillons le Fury WD. Avec son Ryzen 5 3600, ses 16 Go de RAM et son SSD de 1 To, ce PC dispose d’une bonne dose de puissance et de mémoire. Cela donnera toute l’amplitude à la RTX 2060 pour s’éclater en 1080p et se montrer à l’aise en 1440p.
La config maximale pour se la jouer Blade Runner
Cette fois Neon Giant joue dans la cour des grands en recommandant :
- Processeur : un Core i9 9900 K ou Ryzen 7 3700X
- Mémoire vive : 16 Go de RAM
- Carte graphique : une RTX 2070 ou Radeon 3700 X.
Une telle configuration donnera à leur titre une belle vélocité en 2K, mais pour tutoyer la 4K ou atteindre les fréquences maximales de votre moniteur il va falloir viser un peu plus haut. Notre Bahamut avec son Ryzen 5 5600X, sa RTX 3070 Ti, ses 16 Go de RAM et son SSD NVMe de 500 Go (épaulé par 1 To de HDD) offre la solution que même la Tyrell Corporation nous envie !
Une débauche de couleurs et de reflets
Les jeux de la génération PS3 et Xbox 360 sont parfois moqués pour les teintes verdâtres ou maronnasses largement surexploité par les éditeurs, sans oublier ces horizons flous style sfumato (le génie artistique en moins) ou ses décors étroits pour composer avec les limites des machines. Aujourd’hui la puissance est au rendez-vous et l’apport du RTX nous fait crouler sous les reflets et les couleurs irradiants tout l’espace.
Bien sûr, voir ces seconds plans gigantesques et toujours animés reste époustouflant, les explosions dans tous les sens et les effets de fumée nous mettent à chaque fois des étoiles plein les yeux, mais qui, dans cette mégalopole crasseuse, se charge chaque matin d’huiler les trottoirs et de nettoyer les carreaux ?
Enfin, si matin il y a, car nous n’avons pas vu la lumière du jour, seulement une orgie de néons et de teintes à rendre jaloux un pantone et nous hurlant à chaque instant « hey, t’a vu comment mon moteur il est trop beau et il luit bien. T’es content d’avoir ta RTX, hein, avoues ». On ne va pas s’en plaindre, car c’est effectivement très beau, mais toute une industrie risque encore de s’enfermer dans un style que l’on trouvera « so 2020 » dans 10 ans !