Ils ne sont pas 100. Mais suffisamment pour que le combat soit acharné. Leurs armes n’ont pas été choisies au hasard mais tous ont envie d’exterminer l’autre. Le parallèle entre l’œuvre littéraire et cinématographique de Battle Royale et l’explosion du mode de jeu sur nos machines prête à sourire. Car il ne pourra en rester qu’un ?
Résumé des épisodes précédents : en 1999, Koshun Takami écrivait le roman Battle Royale.
L’année suivante, c’est sous forme de manga que cette histoire refait surface. C’est aussi en 2000 que sort l’excellent film éponyme de Kinji Fukasaku.
À chaque fois réinterprétée, l’histoire s’appuie néanmoins sur des bases similaires : un combat à mort entre de nombreux élèves d’école recevant des armes au hasard et où il ne peut en rester qu’un… C’est pour beaucoup tout ce qu’il reste du Battle Royale originel et qui constitue l’essence même du mode le plus répandu dans le monde du jeu vidéo aujourd’hui. Fortnite, PUBG et tant d’autres… Si à la fin, il ne reste qu’un jeu de BR, la boucle sera bouclée ?
S01E01 : the beginning
La « finalité » du Battle Royale est assez simple : tout le monde sur la même map et il ne peut en rester qu’un, mécanique de jeu qui fut jadis appelée Last man Standing. Mais depuis quelques années, le phénomène explose. D’aucuns diront que l’on est très proche de l’overdose. Tout le monde s’y met (voir plus bas) et sortir un jeu multijoueur sans mode BR apparaît aujourd’hui comme courageux !
L’un des premiers (LE premier ?) à avoir reçu ses armes est DayZ. D’abord sorti comme mod d’Arma II, il prend son envol solitaire quelques temps plus tard. Mais son stuff ne devait pas être suffisant et c’est l’un de ses créateurs qui va (en partie) lui faire la peau, Brendan Greene. Son pseudo deviendra célèbre quelques années plus tard… PlayerUnknown. Avant de sortir l’énorme PUBG en 2016 pour le compte de Bluehole, il travaillera sur un second mod Battle Royale pour la suite d’Arma II puis deviendra consultant sur H1Z1 : King of the Kill. Mais c’est bien sûr avec PlayerUnknown’s Battleground que le phénomène prendra une ampleur folle sur nos PC.
S01E02 : Here comes a new Challenger
Exigeant et réaliste, PUBG va rapidement séduire en dépit d’un environnement pas toujours stable. L’action y est intense et les montées d’adrénaline provoquées par le son proche d’un ennemi provoquent une expérience de jeu incroyable (d’autant que les moments de « calme », aka la course en pleine nature ^^, leur donnent une importance encore plus grande). Rapidement, PUBG semble avoir remporté la BR des jeux vidéo de… Battle Royale.
Mais tout le monde n’avait pas atterri. En 2018, apparaît un phénomène énormissime : Fortnite. Si la création d’Epic Games s’appuie sur les principes fondateurs du Battle Royale, il se distingue sur tous les autres points de PUBG : graphismes cartoon, gameplay plus arcade et bien sûr les fameuses constructions. Les ados et même plus jeunes sont rapidement séduits, entrainant dans leur sillage de nombreux streamers (à moins que ce ne soit l’inverse). Porté par ces deux poids lourds, le mode de jeu Battle Royale est ainsi devenu incontournable. Et bientôt omniprésent.
S01E03 : Here comes too many Challengers
Cela semble donc clair dans les esprits des studios de jeu : en 2019 encore plus qu’en 2018, l’écrasante majorité des titres multijoueurs proposeront un affrontement jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Parfois sans grande originalité ou en s’éloignant de son expérience première comme avec la Danger Zone de CS:Go ou le mode online de Red Dead Redemption 2. Sans parler des lancements par forcément réussis comme semblent l’avoir été le Blackout de CoD 4 ou Realm Royale. On l’a dit, dans une Battle Royale, tout le monde n’a pas les mêmes armes !
Alors ce style de jeu a-t-il atteint son apogée ? La prolifération de titres aux mêmes mécaniques ne lasserait-elle pas les joueurs ? La réponse n’est pas simple. Car certains tentent tout de même des choses.
Spellbreak y introduit la magie et des éléments de MOBA tout comme Battlerite Royale qui propose aussi une vue de haut. Realm Royale va tenter de se relancer. On attend également le Firestorm de BFV ou encore le Mavericks : Proving Grounds d’Automaton. Et cette liste est loin d’être exhaustive !
Tencent, le géant chinois, propose lui Ring of Elysium avec un gameplay légèrement différent : tous les joueurs sont armés en début de partie, ont une spécialité pour se déplacer (snowboard, deltaplane ou tyrollienne pour la première map, vélo, grappin et deltaplane pour la toute dernière) et la zone ne correspond pas à un cercle qui se réduit mais à des quartiers d’une map où la température descend ou monte en fonction de la map (montagnes neigeuses ou îles). Il faut alors rejoindre un endroit final et embarquer dans un hélico pour échapper à la menace.
Mais on a tendance à croire que si la société n’avait pas été en conflit avec Bluehole, l’éditeur de PUBG dans lequel elle a pourtant une participation, Ring of Elysium n’aurait peut-être pas vu le jour.
On le rappelle, Tencent est aussi dans le capital de… Epic Games et édite PUBG mobile. Avec plusieurs combattants dans l’arène, le géant chinois sera-t-il le vainqueur de la Battle Royale des jeux vidéo ? Suite au prochain épisode…