Roadmap AMD, du rouge sur tous les fronts

Malgré des processeurs performants et des ambitions sur le marché de l’IA et des cartes graphiques, Intel nous perd dans ses objectifs et sa roadmap 2020. Pendant ce temps, AMD continue à combler son retard sur le marché des processeurs pour portables, risque de frapper fort sur le desktop et challenge toujours NVIDIA sur les GPU.

AMD, que nous nommerons aussi le rouge, a connu des heures difficiles, mais s’imposait toujours dans les consoles de jeux et travaillait sur la recherche et développement pour rattraper son retard. La génération Ryzen a permis de récolter les fruits de ce travail, et ils deviennent de plus en plus juteux. Ainsi le fondeur enregistrait au troisième trimestre 2019 un chiffre d’affaires de 1.80 milliard de dollars, le meilleur score depuis 2005 et enfonce le clou avec un beau 2.13 milliards pour le 4e trimestre, un record.

Il faut, malgré tout, raison gardée : AMD équipe à la fin 2019 18,3% des ordinateurs de bureau et 16,2% des PC fixes selon Mercury Search. Plutôt que voir le verre à moitié vide, le rouge voit une marge de progression énorme et peut se flatter d’un joli 100 % des consoles next gen équipée de ses produits !

Une arrivée en force sur portable

La série Ryzen 4000 pour ordinateur portable est sur une architecture Zen 2, avec une gravure 7 nm, donc les mêmes caractéristiques que la série 3000 en version desktop, ce qui ne manquera pas de créer un flou. La gamme couvre les besoins des ultraportables, on retrouve ainsi en tête de liste le Ryzen 7 4800U contenant 8 cœurs et 16 threads pour une fréquence allant de 1.8 GHz à 4.2 GHz et un TDP calé à 15 Watts.

Pour les portables un peu plus ambitieux en termes de jeux, AMD a présenté le Ryzen 7 4800H, un 8 cœurs 16 threads cadencé de 2.9 à 4.2 GHz et le Ryzen 5 4600H avec 6 cœurs 12 threads couvrant de 3.0 à 4.0 GHz, les deux modèles présentant un TDP de 45 W.

Un petit tableau valant mieux qu’un long discours, vous trouvez ci-dessous l’ensemble des produits de la gamme.

Les GPU portables sont en réalité des APU puisqu’il embarque une partie graphique, ce qui n’empêchera évidemment pas les portables gamers d’embarquer une solution dédiée.

AMD met en avant son Smartshift pour les portables équipés d’un CPU et d’un GPU de la marque. Ainsi, ce système se concentre sur l’élément qui est le plus sollicité afin de gérer à la fois sa puissance et son enveloppe thermique, provoquant un gain en termes de performances de l’ordre de 10 %.

Côté processeur desktop, nous n’avons à nous mettre sous la dent que des phrases envoyées au gré de différentes interviews en attendant des annonces concrètes, peut-être lors de la Games Developers Conference se déroulant mi-mars. L’architecture Zen 3 sera assurément à l’ordre du jour en 2020. La gravure en 7 nm+ devrait encore permettre d’augmenter le nombre de cœurs et la fréquence ainsi qu’optimiser l’efficacité énergétique. Cette architecture prendra en charge le PCIe 4.0 et la mémoire DDR4.

Concernant l’actu récente, il y a bien eu la sortie du Threadripper 3990X qui, avec ces 64 cœurs et 128 threads, caracole désormais en têtes des processeurs les plus puissants du marché en jeux comme en application. Mais vu le prix du bestiau, d’ailleurs davantage réservé aux professionnels de l’image, on va patiemment attendre les annonces de la prochaine gamme de Ryzen !

Si AMD reste derrière NVIDIA malgré une offre cohérente et des produits de bonnes factures, rappelons que la team rouge est largement vainqueur sur le terrain des consoles

Du côté des cartes graphiques

Lisa Su, la PDG d’AMD, a déjà levé le voile sur les Radeon 5600 et 5600 XT, toutes deux exploitant le GPU Navi 10 et le RDNA gravé en 7 nm. Deux proches cousines de la RX 5700, mais allégées en mémoire et en bande passante afin de les rendre plus compétitives en termes de prix.

C’était aussi l’occasion de présenter les modèles mobiles, la RX 5600M et RX 5700M. Bien sûr, AMD affirme que ses cartes surpassent celle de NVIDIA en termes de puissance, mais cela se joue à chaque fois dans un mouchoir de poche alors que le géant vert occupe effrontément le terrain et garde la confiance du public. De plus, il vient de lancer son service GeForce Now, qui, s’il ne satisfait pas (à juste titre) les réfractaires au cloud et les joueurs exigeants, a le mérite de faire parler de la marque. AMD encré dans sa place d’outsider, ne manque pas de faire des effets d’annonce.

La Radeon 5600 XT fraichement sortie est séduisante, mais la perspective du RDNA 2, 7nm+ pour la prochaine génération nous fait piaffer d’impatience. Réponse en mars ?

Lisa Su a en effet expliqué que le RDNA 2 gravé en 7nm+ verrait bien le jour en 2020 avec supposément une Radeon 5800 XT compatible Ray Tracing et capable de déployer la puissance d’une 2080 Ti tout en gardant un prix, on l’imagine, plus attractif. On pourrait même avoir une annonce concrète début mars, mais ce n’est pas pour autant que ce petit monstre arriverait dans la foulée. Une carte 59×0 series serait aussi dans les cartons…

Le hic est que NVIDIA devrait dévoiler dans le courant de l’année ses nouvelles cartes sous architecture Ampère, les remplaçantes de Turing, et donc reprendre un coup d’avance. L’offre de Radeon est cohérente, les cartes graphiques sont bonnes, mais NVIDIA semble toujours trouver la parade sur les différentes gammes soit en termes de puissante brute, soit sur le rapport performances/prix. Intel souhaite en plus jouer les trouble-fêtes avec des GPU mais difficile de savoir si c’est pour cette année. Quoi qu’il en soit, 2020 devrait être riche et nous n’allons pas nous en plaindre !