Test & Config PC. Ghostwire Tokyo : Merci pour la balade !

Nous testons peu de jeux chaque mois, aussi nous cherchons toujours les quelques indices susceptibles de faire battre notre petit cœur de gamer. Shinji Mikami, le créateur et/ou producteur de Resident Evil, Dino Crisis, Devil May Cry et de l’injustement oublié Vanquish dirige ce projet. Inutile de chercher un autre argument, on se lance !

Un Tokyo couvert de brume assassine apparait sous vos yeux, aussi vide que le Londres de 28 jours plus tard. Vous incarnez Akito, l’un des seuls êtres encore vivants d’une ville transformée en purgatoire pour quelques esprits errants. Les quartiers se transforment en zone de combats pour une flopée de fantômes, démons et autres yokais. Notre héros est aidé de KK (prononcé Kay Kay, sinon vous risquez de pouffer), un esprit ayant élu domicile dans son corps et capable de lui donner des pouvoirs ésotériques. Votre balade dans ce Tokyo plus vrai que nature consiste donc à en découdre en mode fps contre des ennemis qui ont la courtoisie de (re)mourir dans de magnifiques effets pyrotechniques lors de « finish move » en mode marionnettistes.  

Vous devez comprendre pourquoi une armée de fantômes, YoKai et autres esprits tirés de la mythologie nippone déferle sur la ville, mais aussi venir en aide à votre jeune sœur. Le scénario est agréable à suivre.

L’artifice visuel flatte la rétine, mais cache surtout des phases de combats vites répétitives et peu exigeantes si vous lancez le mode normal. Ghostwire Tokyo adopte aussi quelques mécaniques de jeu de rôle afin de donner encore davantage de puissance et de célérité à Akito. Il flirte évidemment avec les codes des films d’épouvante dans quelques scènes guidées par la narration. Les murs se transforment, les objets prennent vie ; la mise en scène est superbe, mais à aucun moment nous n’avons senti l’angoisse monter en nous.

Tour à tour walking simulator, jeu d’aventure, de rôle et d’horreur soft, Ghostwire touche un peu à tout avec talent, mais ne performe réellement dans rien. Loin d’être un mauvais jeu, nous lui trouvons un défaut plutôt amusant au regard de son propos : il ne manque pas de charme, mais simplement d’âme.  

La configuration minimale pour jouer à Ghostwire: Tokyo

Sur le plan artistique, le jeu impressionne sur un point très simple, la reconstitution de Tokyo. Dans notre fichue époque où voyager loin a été (et reste encore) un problème, cette balade dans quelques quartiers recomposés de la capitale nippone fait un bien fou. En revanche, on sent une certaine ostentation dans les effets de lumière pour ce jeu en exclusivité console sur PlayStation 5. Le moindre pouvoir utilisé par Akito se barde d’effets afin de nous en mettre plein les yeux.

À la manière d’un The Order 1886, le jeu semble nous dire à tout moment « tu as vu comme ça assure chez Sony ? ». Ça semble être le cas (nous l’avons testé sur PC) mais, telle une peinture hyperréaliste, le résultat impressionnant nous fait constamment penser à la partie technique au risque de casser l’immersion. Surtout que certaines textures ou effets de pluie ne sont pas au diapason. Dans un environnement aussi beau, l’effet est le même que lorsqu’on pointe une tâche de gras sur une robe de mariée ; on a beau essayer de tourner le regard, on ne voit plus que ça !

Faire un monde ouvert quasiment vide, même s’il s’agit d’un élément scénaristique, casse le rythme de l’aventure. Surtout lorsque l’on tente de récupérer tous les objets des quêtes secondaires en mode Ubisoft !

La configuration conseillée est un Core i7 4770K ou Ryzen 5 2600, 12 Go de RAM et une GTX 1060 ou AMD 5500 XT. Il ne fait aucun doute que vous arriverez à le faire tourner à au moins 30 images par seconde en 1080p et en réglage haut avec une telle configuration. Si vous souhaitez une machine plus performante du côté de la carte graphique pour au moins maintenir un 60 images par seconde, nous vous conseillons le Core i5, les 16 Go de RAM et la RTX 3050 de notre Blink.

La configuration maximale du Ghostbuster  

Le jeu propose peu d’options, et nous l’avons testé alors que des drivers et un patch arriveront certainement dans les prochaines heures (ou jour). En l’état le TSR (Temporal Super Resolution), tout comme le DLSS augmentent le framerate sans altérer l’image. Même le FSR qui, sur certains jeux, floutait les textures, n’avait d’autre effet ici que d’améliorer la fluidité. Ce n’est pas une surprise, n’oublions pas qu’il s’agit d’une exclusivité PlayStation 5, donc un matériel AMD.

Le jeu n’était pas plafonné à 60 fps comme sur console, il faudra toutefois une bonne configuration pour rester au-dessus de la barre des 100. Si vous restez en 2K, la puissance du Core i5 11600K, épaulé par 16 Go de RAM et la RTX 3060 Ti du Respawn sera de mise. Préférez le Blackbird pour de la 4K.

Ghostwire Tokyo a aussi le don de faire sortir de son ambiance par son côté « so cool », ces chiens à nourrir et tous ces commerçants chats. C’est amusant, craquant, mais en décalage avec l’ambiance globale du jeu.

Guide du routard ésotérique

Donner un avis tranché adapté à tous les lectorats n’a pas de sens. Au-delà de quelques rares chefs d’œuvres pouvant créer un consensus, le ressenti face à un jeu dépend aussi de ce que l’on vient y chercher.  Vous l’avez compris, Ghostwire Tokyo a pour nous un côté répétitif dans son gameplay et ampoulé dans sa direction artistique. Mais au-delà de ces défauts, la balade dans Tokyo, la découverte d’un certain folklore horrifique, de ses légendes urbaines ainsi que quelques scènes de la trame principale nous ont fait passer un bon moment.

Avec un certain plaisir, nous avons aussi privilégié l’infiltration dans les phases de combats puisque les ennemis peuvent être tués en un coup lorsque, arrivé dans leur dos, vous leur arrachez le cœur. Miam ! Mais pas de panique, cette attaque se traduit par un effet visuel plein de couleurs, juste un peu plus terrifiant qu’un tour dans le Small World de Disneyland. Notre cher Mikami, cette fois, ne nous aura pas franchement collé les miquettes !

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